Les perspectives mondiales se dégradent de plus en plus. Le renforcement sensible des obstacles aux échanges, le durcissement des conditions financières, l’érosion de la confiance des entreprises et des consommateurs ainsi que le niveau élevé d’incertitude liée à l’action publique font peser des risques importants sur la croissance. Si ces tendances se poursuivent, elles pourraient assombrir considérablement les perspectives économiques. La hausse des coûts des échanges – en particulier dans les pays qui mettent en œuvre de nouveaux droits de douane – devrait alimenter l’inflation, encore que ce phénomène puisse être partiellement compensé par la diminution des prix des produits de base. Les risques qui entourent les perspectives demeurent importants. Les principales préoccupations concernent une nouvelle escalade des tensions commerciales ou des changements soudains des politiques commerciales, un comportement plus prudent de la part des consommateurs et des entreprises, et une poursuite de la réévaluation des risques sur les marchés financiers. L’inflation pourrait également rester élevée plus longtemps que prévu, surtout si les anticipations d’inflation continuent d’augmenter. À l’inverse, une inversion rapide du mouvement récent de renforcement des obstacles aux échanges pourrait stimuler la croissance et contribuer à atténuer les tensions inflationnistes.
Perspectives économiques de l'OCDE, Volume 2025 Numéro 1
S’attaquer à l’incertitude, relancer la croissance

Introduction
Chiffres clés
3.1 %
⏷
2.9 %
Révision des projections de croissance du PIB mondial pour 2025
3.0 %
⏷
2.9 %
Révision des projections de croissance du PIB mondial pour 2026
La croissance mondiale devrait ralentir
La croissance du PIB mondial devrait refluer de 3.3 % en 2024 à 2.9 % cette année et l'année prochaine (dans l’hypothèse où les taux des droits de douane resteraient à leur niveau de la mi-mai). Ce ralentissement serait concentré aux États-Unis, au Canada, au Mexique et en Chine, tandis que les autres économies devraient connaître des ajustements à la baisse plus limités. L’expansion économique devrait être particulièrement faible jusqu’à la fin de 2025, la production mondiale n’augmentant que de 2.6 % en glissement annuel au quatrième trimestre, et de 1.1 % seulement aux États-Unis.
L’inflation pourrait se révéler plus persistante que prévu
En 2026, selon les projections actuelles, l’inflation dans la zone OCDE devrait être légèrement plus élevée que prévu. Dans l’ensemble de la zone OCDE, l’inflation devrait s’établir à 4.2 % en 2025, contre 3.7 % dans les projections de décembre, et à 3.2 % en 2026, contre 2.9 % précédemment.
L’investissement a été atone
La faiblesse de l’investissement a pesé sur la croissance de la production potentielle depuis la crise financière mondiale, et ce malgré des coûts de financement historiquement bas et une forte rentabilité des entreprises. Le ralentissement de l’accumulation de capital reflète en grande partie les séquelles de deux chocs majeurs – la crise financière mondiale et la pandémie de COVID‑19. L’investissement en logements et l’investissement public ont également ralenti dans de nombreux pays, contribuant ainsi à la dégradation de l’accessibilité financière du logement et des infrastructures publiques.
Que peuvent faire les pouvoirs publics ?
Les pouvoirs publics doivent coopérer pour trouver le moyen de répondre aux difficultés qu’ils rencontrent avec le système commercial mondial afin d’empêcher une escalade supplémentaire des mesures de rétorsion commerciales entre pays. Les efforts déployés pour éviter une poursuite de la fragmentation des échanges devraient s’accompagner de réformes qui permettraient de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement, notamment en encourageant les entreprises à diversifier à la fois leurs fournisseurs et leurs acheteurs. L’existence de normes réglementaires communes aux pays sur les intrants intermédiaires essentiels faciliterait la diversification.
Les banques centrales devraient rester vigilantes pour assurer la désinflation dans un contexte d’incertitude exacerbée et d’augmentation des coûts des échanges. Pour autant que les tensions commerciales ne s’intensifient pas davantage et que les anticipations d’inflation restent ancrées, l’abaissement des taux directeurs pourra se poursuivre dans les économies où un repli de l’inflation est attendu. Compte tenu des projections d’évolution de l’inflation et de croissance du PIB, les baisses de taux directeurs devraient se poursuivre au cours de l’année 2025 et parfois en 2026 dans toutes les grandes économies avancées, à l’exception du Japon.
Les tensions budgétaires à court terme liées au coût du service de la dette et aux dépenses militaires seront accentuées à long terme par les coûts persistants de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation à ses effets ainsi que du vieillissement démographique. En raison de l’ampleur des déficits primaires, du niveau élevé des charges d’intérêts et du ralentissement de la croissance, les ratios d’endettement public se maintiendront à un niveau élevé et continueront de croître dans de nombreuses économies de l’OCDE en 2025-26.
Pour préserver la viabilité de la dette publique et ménager des marges de sécurité permettant de faire face à de futurs défis, les pays devraient, parallèlement à d’autres priorités, s’engager dans des réformes budgétaires.
Les réformes structurelles jouent un rôle décisif pour redynamiser l’investissement des entreprises. Il est particulièrement important de réduire l’incertitude liée à l’action publique, car cela abaisserait les primes de risque que les entreprises intègrent dans leurs taux de rentabilité minimale, encourageant par là même les dépenses d’investissement. Les politiques qui soutiennent le dynamisme des entreprises – en encourageant la concurrence, réduisant les obstacles à l’entrée et favorisant l’entrepreneuriat – peuvent inciter davantage les entreprises à innover et à investir pour conserver un avantage concurrentiel. En outre, améliorer l’accès aux financements, notamment pour les investissements dans des actifs incorporels qui sont difficiles à garantir, peut stimuler l’investissement actuel en réduisant la nécessité pour les entreprises d’épargner pour autofinancer l’innovation future.
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