Selon la réglementation ou les accords en vigueur dans les pays de l’OCDE et autres entités, les enseignants des établissements publics sont tenus d’enseigner en moyenne 1 007 heures par an au niveau préprimaire, 773 heures au primaire, 706 heures au premier cycle de l’enseignement secondaire (filière générale) et 679 heures au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale).
La répartition du temps de travail total des enseignants entre l’instruction et les autres activités, et entre leur temps de travail au sein de l’établissement et à l’extérieur varie fortement entre les pays.
Les tâches autres que les activités d’enseignement font partie de la charge de travail des enseignants, et la nature obligatoire ou facultative de ces tâches diffère beaucoup selon les pays. Les tâches ou activités qui sont considérées comme facultatives dans une plus grande proportion de pays sont également celles pour lesquelles les enseignants reçoivent une indemnité ou une prime dans une plus grande proportion de pays. Par exemple, peu de pays demandent à leurs enseignants de faire du tutorat auprès de leurs collègues débutants, et une indemnité ou une prime est généralement prévue pour les enseignants qui se portent volontaires pour le faire.
Regards sur l'éducation 2024

Chapitre D4. Combien de temps les enseignants et les chefs d’établissement consacrent-ils à l’instruction et au travail ?
Copier le lien de Chapitre D4. Combien de temps les enseignants et les chefs d’établissement consacrent-ils à l’instruction et au travail ?Faits marquants
Copier le lien de Faits marquantsContexte
Le temps de travail et le temps d’instruction ne déterminent que partiellement la charge de travail effective des enseignants, mais ils offrent de précieuses indications sur les exigences imposées aux enseignants dans les différents pays. Le temps d’instruction et la quantité de tâches autres que les activités d’enseignement peuvent également influer sur l’attractivité de la profession enseignante (voir le chapitre 5). Le présent chapitre présente certains aspects essentiels de la vie professionnelle des enseignants, combinés au salaire (voir le chapitre D3) et à la taille moyenne des classes (voir le chapitre D2).
La proportion du temps de travail statutaire des enseignants consacré à l’instruction permet d’évaluer le temps disponible pour les tâches autres que les activités d’enseignement telles que la préparation des cours, la correction des travaux, la formation continue et les réunions de travail. Si les enseignants doivent consacrer une plus grande partie de leur temps de travail statutaire à l’instruction, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à la préparation des cours et à l’évaluation des élèves, par rapport au nombre d’heures fixé par la réglementation. Cela peut également indiquer que les enseignants doivent s’y consacrer pendant leur temps libre et donc travailler plus que ce que prévoit leur temps de travail statutaire.
En plus de la taille des classes et du taux d’encadrement (voir le chapitre D2), le temps d’instruction des élèves (voir le chapitre D1 de Regards sur l’éducation 2023 (OCDE, 2023[1])) et le salaire des enseignants (voir le chapitre D3), le temps que les enseignants consacrent à l’instruction influe sur le budget que les pays doivent consacrer à l’éducation (voir le chapitre C7 de Regards sur l’éducation 2023 (OCDE, 2023[1])).
Autres faits marquants
Dans les pays et autres entités de l’OCDE, le temps d’instruction requis dans les établissements publics varie davantage dans l’enseignement préprimaire qu’à tout autre niveau d’enseignement : il est compris entre 505 heures au Mexique et 1 755 heures en Allemagne.
Au deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les cours représentent en moyenne 43 % du temps de travail des enseignants. Ce pourcentage est inférieur à 32 % au Japon, en Norvège et en Türkiye, mais égal ou supérieur à 61 % en Écosse (Royaume-Uni), au Luxembourg et au Pérou. Dans la plupart des pays, les tâches autres que les activités d’enseignement sont assignées aux enseignants pendant leur temps de travail : préparer les cours, corriger les copies des élèves et communiquer et coopérer avec les parents (ou tuteurs).
Le temps de travail statutaire des enseignants s’étend également aux congés scolaires à un niveau d’enseignement au moins dans 21 pays de l’OCDE et autres entités. Dans la plupart de ces pays, des activités spécifiques sont imposées aux enseignants pendant les congés scolaires, par exemple préparer la rentrée ou suivre une formation professionnelle individuelle ou collective.
Analyse
Copier le lien de AnalyseTemps d’instruction des enseignants
Le nombre annuel d’heures de cours que doivent légalement donner les enseignants en poste à temps plein dans les établissements publics varie sensiblement entre les pays dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire. Le fait que le temps d’enseignement soit réglementé et/ou déclaré différemment selon les pays peut expliquer en partie la variation du temps d’instruction statutaire entre les pays (voir Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Dans les établissements publics, le temps d’instruction statutaire varie davantage dans l’enseignement préprimaire qu’à tout autre niveau d’enseignement parmi les pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles. En moyenne, les enseignants du préprimaire sont tenus d’enseigner 1 007 heures par an, réparties sur 40 semaines ou 194 jours. Le nombre de jours d’instruction est compris entre 162 en France et 227 en Suède. Les enseignants donnent entre 505 heures de cours ou moins par an au Mexique et 1 755 en Allemagne. Ces différences marquées qui s’observent entre les pays et autres entités résultent de l’effet conjugué de la variation de la longueur de l’année scolaire et du nombre d’heures de cours par jour. Au niveau préprimaire, les enseignants enseignent par exemple 2.7 heures par jour pendant 190 jours au Mexique, mais 7.8 heures par jour pendant 225 jours en Allemagne (Tableau D4.1 et Graphique D4.1).
Dans l’enseignement primaire, les enseignants en poste dans les établissements publics sont tenus de donner 773 heures de cours par an en moyenne. Dans la plupart des pays et autres entités de l’OCDE dont les données sont disponibles, le temps d’enseignement varie entre 2.5 et 6 heures par jour. La moyenne de l’OCDE se situe à plus de 4 heures par jour. La répartition du temps d’enseignement au cours de l’année ne suit pas de schéma établi. Dans l’enseignement primaire par exemple, les enseignants doivent enseigner 940 heures par an en Colombie, soit 86 heures de plus qu’en Espagne (854 heures). Toutefois, comme ils enseignent durant plus de jours par an en Colombie qu’en Espagne (188 jours contre 176 jours), la moyenne des deux pays équivaut à près de 5 heures par jour (Tableau D4.1).
Dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants en poste en filière générale dans les établissements publics doivent donner 706 heures de cours par an en moyenne. Le temps d’enseignement annuel est inférieur à 600 heures en Bulgarie, en Corée, en Finlande, en Pologne, en Roumanie et en Türkiye, mais supérieur à 1 000 heures au Chili et au Costa Rica (Tableau D4.1). Cependant, les heures déclarées correspondent au minimum de temps d’instruction requis en Corée et en Finlande, et au maximum de temps requis au Chili (voir Tableau X3.D4.3 dans Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes, https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Au deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants en poste en filière générale enseignent en moyenne 679 heures par an dans les établissements publics. Le temps d’enseignement annuel est inférieur à 500 heures en Bulgarie et en Pologne, mais supérieur à 1 000 heures au Chili et au Costa Rica. En moyenne, les enseignants donnent au plus trois heures de cours par jour en Bulgarie, en Corée, au Japon, en Norvège, en Pologne, et en Türkiye, mais en donnent au moins six au Costa Rica (Tableau D4.1).
Dans certains pays, le temps d’enseignement peut évoluer à l’échelle infranationale (Encadré D4.1), au fil de la carrière des enseignants, ou selon leur niveau de qualification (Encadré D4.2). Dans un certain nombre de pays, des enseignants débutants peuvent commencer par une charge d’enseignement réduite dans le cadre de leur programme d’initiation. Certains pays allègent aussi le nombre d’heures de cours des enseignants plus âgés pour les encourager à continuer d’enseigner. Au Chili et au Portugal par exemple, les enseignants peuvent prétendre à un allégement de leur temps d’instruction en fonction de leur âge et de leur ancienneté.
Encadré D4.1. Temps d’instruction et temps de travail à l’échelle infranationale (2023)
Copier le lien de Encadré D4.1. Temps d’instruction et temps de travail à l’échelle infranationale (2023)Le temps d’instruction et de travail statutaire des enseignants connaît des variations à l’échelle des régions dans les quatre pays pour lesquels des données infranationales sont disponibles (la Belgique, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni). Le nombre de semaines d’enseignement (aux niveaux préprimaire, primaire et secondaire) est identique parmi les entités infranationales dont les données sont disponibles en Belgique et au Royaume-Uni, mais varie selon les provinces au Canada (de 36 à 40 semaines en 2023) et selon les états aux États-Unis (de 34 à 37 semaines en 2021). Cependant, un nombre égal de semaines d’enseignement à l’échelle infranationale peut masquer des différences de temps d’instruction en termes de jours ou d’heures d’enseignement à l’échelle infranationale (OCDE, 2024[2]).
Les quatre pays présentent des tendances différentes à l’échelle infranationale. Au Canada et au Royaume-Uni, le nombre de jours d’instruction varie de moins de 6 % entre les entités infranationales dont les données sont disponibles (de 10 jours au Canada et 3 jours au Royaume-Uni), mais le nombre d’heures varie largement entre les entités infranationales. Au Canada, le temps d’instruction varie de 25 % dans l’enseignement primaire (de 700 heures au Nouveau-Brunswick à 874 heures en Saskatchewan), et la différence atteint 48 % dans la filière générale du deuxième cycle du secondaire (de 615 heures au Québec à 910 heures au Nouveau-Brunswick). Au Royaume-Uni, le temps d’instruction est 46 % plus long au Pays de Galles (1 252 heures) qu’en Irlande du Nord (855 heures). En Belgique, ni le nombre de jours d’instruction ni le nombre d’heures ne varie beaucoup (en termes relatifs) entre les Communautés flamande et française, à l’exception du temps d’instruction au niveau préprimaire (une différence de 9 %, de 704 heures en Communauté flamande à 766 heures en Communauté française). Aux États-Unis en revanche, le nombre de jours d’instruction varie de 6-8 % entre les différents états, selon le niveau d’enseignement (de 167 jours au préprimaire à 183 jours en filière générale du deuxième cycle du secondaire), mais le nombre d’heures varie bien plus. Dans l’enseignement primaire, le temps d’instruction au Michigan (993 heures) – l’état comptant le plus grand nombre d’heures de cours – est 29 % plus élevé que celui du Maine (770 heures), l’état affichant le nombre d’heures de cours le plus réduit. En ce qui concerne la filière générale du premier et du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la différence atteint 37-38 % (de moins de 760 heures au New Hampshire au premier cycle du secondaire et en Oregon au deuxième cycle du secondaire, à 1 038 heures au Mississippi au premier cycle du secondaire et en Alabama au deuxième cycle du secondaire) et excède 50 % dans l’enseignement préprimaire (de 665 heures en Oregon à 1 018 heures en Alabama) (OCDE, 2024[2]).
Toutefois, la prudence est de rigueur lorsque l’on compare des données à l’échelle infranationale, en raison des considérations suivantes : différences potentielles de réglementation entre les pays et entre les régions infranationales, différences dans la manière dont les données sont présentées pour les différentes régions infranationales et disponibilité variable des données pour les régions infranationales au sein des pays. Par exemple, le temps d’instruction habituel ou minimum est présenté pour les régions infranationales de Belgique, tandis que c’est le temps d’instruction estimé (basé sur les données transmises par les enseignants eux-mêmes) qui est présenté pour les différents états des États-Unis (OCDE, 2024[2]).
Variation du temps d’enseignement, selon le niveau d’enseignement
Le temps d’enseignement a tendance à diminuer avec le niveau d’enseignement. Dans la plupart des pays et autres entités, le temps d’enseignement statutaire (dans les établissements publics) est plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (filière générale). Cette tendance souffre néanmoins quelques exceptions : le nombre statutaire d’heures de cours est identique à tous les niveaux d’enseignement au Brésil, au Chili et en Écosse (Royaume-Uni) et est plus élevé dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire que dans l’enseignement préprimaire en Colombie, au Costa Rica, au Mexique et au Pérou (Tableau D4.1).
C’est entre l’enseignement préprimaire et l’enseignement primaire que le nombre statutaire d’heures de cours varie le plus. En moyenne, le temps que les enseignants doivent passer en classe est environ 42 % plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire. Le nombre annuel d’heures de cours est au moins deux fois plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans l’enseignement primaire en Allemagne, en Bulgarie, en Estonie, en Islande, en Lettonie, en Tchéquie, et en Slovénie (Tableau D4.1).
En moyenne, les enseignants du primaire enseignent 9 % d’heures supplémentaires par rapport aux enseignants du premier cycle du secondaire. Cette différence atteint ou dépasse 30 % en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Türkiye, tandis qu’elle est nulle au Brésil, au Chili, en Écosse (Royaume-Uni), en Hongrie, en Islande, en Roumanie, en Slovénie et en Tchéquie. En revanche, la charge d’enseignement est 3-7 % moins élevée dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en Bulgarie, au Costa Rica, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie ; 14 % moins élevée au Pérou ; et 23 % moins élevée au Mexique (Tableau D4.1).
Dans la plupart des pays, le nombre d’heures de cours est similaire dans le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (si ce n’est égal, du moins inférieur à 5 % de différence). Cependant, les enseignants norvégiens du premier cycle du secondaire enseignent au moins 25 % d’heures de plus par année que leurs collègues du deuxième cycle du secondaire (Tableau D4.1).
Encadré D4.2. Temps d’instruction des enseignants : problèmes d’interprétation et de comparabilité
Copier le lien de Encadré D4.2. Temps d’instruction des enseignants : problèmes d’interprétation et de comparabilitéDans ce chapitre, les données sur les conditions de travail des enseignants correspondent aux enseignants pleinement qualifiés en poste à temps plein au cours de l’année de référence, selon la réglementation de chaque pays. Bien qu’il existe des exigences minimales en matière de qualification (généralement un diplôme de l’enseignement tertiaire) pour accéder à la profession enseignante et devenir un enseignant pleinement qualifié (voir le chapitre D6 dans Regards sur l'éducation 2023 (OCDE, 2023[1])), certains pays fixent d’autres niveaux de qualification (plus élevés ou plus bas) (voir le chapitre D3). La charge d’enseignement des enseignants peut dépendre de leur niveau de formation dans certains pays. Dans ce cas, les données portent sur le niveau de formation le plus courant, c’est-à-dire celui de la majorité des enseignants. En France par exemple, les enseignants de la filière générale du secondaire peuvent avoir deux qualifications du tertiaire (certification ou agrégation), auxquelles correspondent des exigences différentes. Le temps d’enseignement cité pour les enseignants du secondaire correspond à ceux qui ont la certification, soit la qualification le plus courante à ce niveau.
Les données relatives au temps d’enseignement utilisées dans cet indicateur portent sur le nombre d’heures de cours défini dans la réglementation des pays. La collecte de données internationale garantit que les mêmes définitions et méthodologies sont utilisées lors de la compilation des données de l’ensemble des pays. Le temps d’enseignement est par exemple converti en heures (de 60 minutes) pour éviter des différences résultant de la variation de la durée des cours entre les pays.
C’est le temps d’enseignement minimum, typique ou maximum qui est indiqué dans la réglementation, ce qui peut expliquer en partie les différences entre les pays. Bien que les données de la plupart des pays portent sur le temps d’enseignement typique, celles d’environ un tiers des pays portent sur le temps d’enseignement maximum ou minimum. Les données d’autres pays portent sur des moyennes. Par exemple, le temps d’enseignement dans la Communauté flamande de Belgique est présenté comme un minimum pour le préprimaire et le primaire, et comme une moyenne pondérée pour le secondaire.
Dans cette comparaison internationale, le temps d’enseignement statutaire est indiqué abstraction faite du temps de préparation et du temps officiellement réservé aux pauses entre les cours ou séries de cours. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses (de dix minutes maximum) sont toutefois incluses dans le temps d’enseignement si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps (par exemple au niveau primaire en Autriche, en Corée, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Pérou, en Pologne, en République slovaque et en Suisse).
Les données sont d’autant plus comparables que les journées de formation continue (y compris la participation à des conférences) et les journées d’examen ne sont pas prises en compte dans les heures de cours. À tous niveaux d’enseignement, le nombre de jours consacrés à ces activités est exclu du temps d’enseignement statutaire dans deux tiers environ des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans les autres pays en revanche, la réglementation n’indique pas le nombre de jours à consacrer à ces activités ou ne précise pas si les enseignants sont tenus d’y participer en dehors de leur horaire de cours, de sorte qu’il est difficile de l’estimer et, donc, de l’exclure du temps d’enseignement.
Les jours de formation continue ne sont pas exclus du temps d’enseignement déclaré de tous les niveaux d’enseignement dans moins d’un tiers des pays et autres entités. Dans ces pays, la réglementation prévoit que tous les enseignants consacrent un certain nombre de jours à la formation continue, mais l’effet de ces dispositions sur le temps d’enseignement déclaré est difficile à estimer, car le nombre de jours et leur répartition durant l’année scolaire peuvent varier entre les établissements ou les entités infranationales. De même, les jours d’examen ne sont pas exclus du temps d’enseignement en filière générale à chaque niveau d’enseignement dans un quart environ des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans bon nombre de ces pays, la réglementation indique des recommandations au sujet du nombre de journées d’examen, mais ne précise pas si ou dans quelle mesure ces journées réduisent le temps d’enseignement prévu. Dans l’ensemble, ne pas exclure le temps consacré à la formation continue et aux examens peut avoir pour effet de surestimer le temps d’enseignement de l’ordre de quelques jours dans ces pays.
Certaines activités de formation continue ou le temps consacré à l’évaluation des élèves peuvent entraîner une surestimation du temps d’enseignement même si les pays ne sont pas priés de les exclure du temps d’enseignement. À titre d’exemple, citons les activités de formation continue imposées à des groupes spécifiques d’enseignants (lorsque la réglementation n’interdit pas explicitement aux enseignants d’y participer pendant leur horaire de cours) et les épreuves normalisées que les élèves sont tenus de passer, mais qui ne durent que quelques heures par jour. Comme il est difficile d’estimer le temps qui y est consacré et que seuls certains enseignants sont concernés, ce n’est pas chose aisée que de normaliser les définitions à respecter dans tous les pays afin d’exclure ces activités du temps d’enseignement.
Des informations plus détaillées sur la façon dont les pays et autres entités ont rendu compte du temps d’enseignement et de travail sont fournies dans Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Temps d’enseignement réel
Le temps d’enseignement statutaire indiqué par la plupart des pays et repris dans le présent chapitre correspond à celui défini dans la réglementation. Le temps d’enseignement réel peut toutefois s’en écarter, du fait des heures supplémentaires par exemple. Le temps d’enseignement réel, qui correspond au nombre moyen annuel d’heures consacrées par les enseignants à temps plein à l’instruction d’un groupe ou d’une classe d’élèves ainsi qu’aux heures supplémentaires et aux moments consacrés à maintenir l’ordre ou à effectuer des tâches administratives en classe, de sorte qu’il rend plus fidèlement compte de leur charge d’enseignement.
Seuls quelques pays ont communiqué le temps d’enseignement tant statutaire que réel, mais ces données suggèrent que le temps réel peut s’écarter du temps statutaire. Par exemple, pour les enseignants du deuxième cycle du secondaire en Colombie, le temps d’enseignement statutaire était supérieur de 8 % en 2022 par rapport à 2021. Cette différence s’élevait à 25 % en Pologne (voir Tableau X3.D4.6 dans Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes [https://doi.org/10.1787/e7d20315-en] et l’Outil d’exploration des données de l’OCDE (2024[2])).
La différence entre le temps statutaire et le temps d’enseignement effectif peut découler des heures supplémentaires effectuées en raison des absences ou de la pénurie d’enseignants. Cette différence peut également s’expliquer par la nature des données : le temps statutaire provient de normes et conventions officielles, alors que le temps réel provient de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes auprès d’échantillons ou d’autres sources (pour en savoir plus, consulter Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes, https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Temps de travail des enseignants
Dans la majorité des pays, le temps de travail des enseignants est déterminé en partie par le temps d’enseignement statutaire spécifié dans la réglementation. Dans la plupart des pays, le temps de travail annuel des enseignants est officiellement défini dans les conventions collectives ou autres accords contractuels. Ce temps de travail peut correspondre soit au temps de présence obligatoire des enseignants dans leur établissement, tant pour les cours que pour d’autres activités, soit au temps de travail total. Dans les deux cas, il correspond au temps de travail contractuel, mais le mode de répartition de ce temps de travail varie entre les pays.
Le temps de présence obligatoire des enseignants dans leur établissement, à consacrer tant aux cours qu’à d’autres activités, est spécifié à un des niveaux d’enseignement au moins dans plus de la moitié des pays de l’OCDE et autres entités. Dans près de la moitié des 17 pays dont les données sont disponibles au sujet du temps de disponibilité requis dans les établissements aux niveaux préprimaire et du deuxième cycle du secondaire, le nombre d’heures de présence requis dans les établissements diffère de moins de 5 % entre ces niveaux. Parmi les autres pays et autres entités, il est en revanche au moins 20 % plus élevé dans l’enseignement préprimaire que dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (en Communauté flamande de Belgique, en Hongrie, au Luxembourg, au Portugal, en Suède et en Türkiye) et plus de 40 % plus élevé en Lettonie et en Roumanie. Israël et le Pérou sont les seuls pays où les enseignants du deuxième cycle de l’enseignement secondaire doivent travailler dans les établissements au moins 10 % d’heures de plus que leurs collègues du préprimaire (Tableau D4.2). À titre de comparaison, malgré d’importantes différences de temps de présence obligatoire dans l’établissement entre le niveau préprimaire et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le temps de travail statutaire total ne varie pas entre ces deux niveaux d’enseignement en Hongrie, en Roumanie et en Türkiye.
Dans certains pays, le temps de travail statutaire total des enseignants est indiqué par an (dans leur établissement et ailleurs), mais la répartition entre le temps de présence dans l’établissement et le temps passé ailleurs ne l’est pas. C’est le cas à tous les niveaux d'enseignement dans environ un quart des pays et autres entités de l’OCDE (en Allemagne, en Angleterre (Royaume-Uni), en Bulgarie, en Corée, au Japon, en Lituanie, aux Pays-Bas, en Pologne, en République slovaque, en Suisse et en Tchéquie) et pour certains niveaux d’enseignement en Estonie (dans l’enseignement primaire et secondaire), en France (dans l’enseignement secondaire) et en Communauté française de Belgique (dans l’enseignement préprimaire et primaire) (Tableau D4.2 et Graphique D4.2).
Le temps de travail annuel varie aussi entre les pays selon que les enseignants ont ou non à travailler pendant les congés scolaires. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale par exemple, les enseignants doivent travailler au total entre 1 269 heures par an en Israël, où ils ne sont pas tenus de travailler pendant les congés scolaires, et 1 810 heures en Suisse, où ils travaillent jusqu’à 8 semaines pendant les congés scolaires (voir le Graphique D4.2). Le temps de travail statutaire des enseignants s’étend également aux congés scolaires à un niveau d’enseignement au moins dans 21 pays de et autres entités. Dans la plupart de ces pays, des activités spécifiques sont imposées aux enseignants pendant les congés scolaires, par exemple préparer la rentrée ou suivre une formation professionnelle individuelle ou collective (voir le Tableau X3.D4.5 dans Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Temps de travail hors enseignement
Les cours sont une composante importante de la charge de travail des enseignants, mais d’autres activités telles que l’évaluation des élèves, la préparation des cours, la correction des copies, la formation continue et les réunions de travail, doivent également être prises en considération lors de l’analyse des obligations des enseignants dans les différents pays. Le temps consacré à ces activités autres que l’enseignement varie entre les pays ; si les enseignants consacrent une plus grande partie de leur temps de travail statutaire à l’instruction, il est possible qu’ils aient moins de temps à consacrer à d’autres activités.
Les enseignants ont pour mission principale d’enseigner, mais ils consacrent l’essentiel de leur temps de travail à d’autres activités dans de nombreux pays. Dans les 26 pays et autres entités dont les données sur le temps de travail et d’enseignement sont disponibles dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants consacrent en moyenne 43 % de leur temps de travail à l’enseignement. Ce pourcentage est inférieur ou égal à 32 % au Japon, en Norvège et en Türkiye, mais égal ou supérieur à 61 % en Écosse (Royaume-Uni), au Luxembourg et au Pérou (Graphique D4.3).
La part du temps de travail consacrée à l’instruction tend à augmenter avec le nombre annuel d’heures de cours, mais elle varie sensiblement entre les pays. Le nombre d’heures de cours est par exemple du même ordre au Luxembourg (739 heures) et aux Pays-Bas (720 heures) dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais représente 62 % du temps de travail des enseignants au Luxembourg, contre 43 % aux Pays-Bas. Dans certains pays, le pourcentage du temps de travail consacré à l’instruction est similaire, mais le nombre d’heures de cours est sensiblement différent. En Colombie et au Portugal par exemple, l’enseignement représente autour de 48 % du temps de travail des enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais il y a 616 heures de cours au Portugal, contre 827 en Colombie (Graphique D4.3).
Quelques pays et autres entités ne disposent pas d’exigences formelles en ce qui concerne le temps consacré par les enseignants à des activités autres que l’enseignement, du moins à certains niveaux d’enseignement. C’est le cas dans les pays qui ne définissent qu’un nombre d’heures d’enseignement par an, et non pas un nombre d’heures de travail annuel (au sein des établissements ou ailleurs), comme l’Autriche (dans l’enseignement primaire et secondaire), le Brésil, le Costa Rica, la Communauté française de Belgique (au premier et au deuxième cycle du secondaire), l’Italie, le Mexique et la Slovénie (Tableau D4.2). Les enseignants ne jouissent pas pour autant d’une liberté totale quant à ces autres activités. En Italie, ils sont tenus de consacrer jusqu’à 80 heures par an à des activités collégiales autres que l’enseignement. Sur ces 80 heures obligatoires par an, jusqu’à 40 heures doivent être consacrées aux réunions pédagogiques, aux réunions de planification et aux rencontres avec les parents et le temps restant, aux conseils de classe (Tableau X3.D4.5 dans Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes, https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Missions et responsabilités hors enseignement
Les activités autres que l’enseignement font partie intégrante de la charge et des conditions de travail des enseignants. Ces activités imposées par la législation, la réglementation ou les conventions entre parties prenantes (les syndicats d’enseignants, les autorités locales et les conseils d’établissement) donnent un aperçu de l’étendue et de la complexité des fonctions des enseignants, même si rien ne permet de déterminer si les enseignants s’y livrent effectivement.
Souvent, les enseignants n’ont pas le loisir de décider s’ils font telle ou telle chose en rapport avec l’enseignement. Dans au moins 37 des 43 pays et autres entités dont les données sont disponibles, la préparation des cours, la correction des copies et la communication et la coopération avec les parents sont trois des missions hors enseignement prévues dans le temps de travail statutaire des enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Les tâches administratives d’ordre général et le travail collégial et le dialogue entre collègues sont également imposés aux enseignants dans au moins 31 pays ; les décisions les concernant peuvent être prises par la direction des établissements dans au moins 5 autres pays dont les données sont disponibles (Tableau D4.3, disponible en ligne).
Les responsabilités qui peuvent venir s’ajouter aux cours, par exemple celles liées à la fonction de professeur principal ou de tuteur, à l’initiation ou à l’encadrement des nouveaux enseignants, à la vie scolaire ou à la gestion de l’établissement, sont largement réparties entre les enseignants dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (elles sont soit obligatoires pour tous les enseignants, soit obligatoires à l’appréciation des établissements dans plus de la moitié des pays). Les enseignants en poste à temps plein (en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire) peuvent se voir obligés ou priés d’assumer diverses responsabilités ; c’est le cas par exemple de l’orientation scolaire des élèves dans environ trois pays ou autres entités sur quatre parmi ceux dont les données sont disponibles (Encadré D4.3). Ils ne sont toutefois pas tous qualifiés pour s’en charger dans certains pays. En Israël par exemple, seuls les enseignants qui possèdent au moins un master peuvent endosser cette responsabilité (Tableau D4.4, disponible en ligne).
Les enseignants peuvent également prendre volontairement certaines responsabilités. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (en filière générale), dans au moins 22 pays et autres entités, un enseignant peut décider de s’engager dans des activités périscolaires ou la supervision d’enseignants stagiaires. Ils sont libres également d’accepter de prendre en charge plus de classes ou de donner plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein dans près de la moitié des pays et autres entités (Tableau D4.4, disponible en ligne).
La participation à des activités de formation continue est une responsabilité importante des enseignants, quel que soit le niveau d’enseignement où ils sont en poste puisqu’elle est obligatoire à tous les niveaux d’enseignement dans 26 pays et autres entités. Elle est imposée à l’appréciation de la direction des établissements dans au moins 9 pays. La formation continue est laissée à l’appréciation des enseignants dans trois pays (Israël, la Norvège et le Portugal) seulement à tous les niveaux d’enseignement (Tableau D4.4, disponible en ligne). Qu’ils y soient ou non tenus, une grande majorité des enseignants participent à des activités de formation continue dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2019[3]).
Dans l’ensemble, les missions et les responsabilités obligatoires ne varient guère entre les niveaux d’enseignement. Certaines différences s’observent toutefois entre les niveaux d’enseignement du fait de l’évolution des besoins des élèves. Par exemple, la supervision des élèves pendant les pauses est obligatoire pour davantage d’enseignants au niveau préprimaire (26 pays) qu’au niveau primaire (24 pays), au premier cycle du secondaire (17 pays) et au deuxième cycle du secondaire (16 pays) (Tableau D4.3, disponible en ligne).
Les différences de missions entre les pays contribuent à expliquer la variation du pourcentage du temps de travail statutaire consacré aux missions et responsabilités hors enseignement. Par exemple, le Japon fait partie des 10 pays dans lesquels les activités périscolaires sont imposées par les établissements au premier cycle de l’enseignement secondaire (Tableau D4.4, disponible en ligne) et les enseignants du premier cycle du secondaire au Japon ont déclaré consacrer la plus grande partie de leur temps de travail à cette responsabilité (13 %) parmi tous les pays de l’OCDE (OCDE, 2019[3])
Qu’elles soient obligatoires ou non, les missions et responsabilités supplémentaires peuvent valoir une compensation, par exemple l’allégement de la charge d’enseignement ou le versement d’une prime en plus du salaire de base, selon différents critères (voir les critères relatifs aux primes au chapitre D3). Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, comme à d’autres niveaux d’enseignement, le nombre de pays où les enseignants reçoivent une compensation varie selon les missions et responsabilités considérées. Les tâches ou activités qui sont considérées comme facultatives dans une plus grande proportion de pays sont également celles pour lesquelles les enseignants reçoivent une indemnité ou une prime dans une plus grande proportion de pays. Par exemple, peu de pays demandent à leurs enseignants de faire du tutorat auprès de leurs collègues débutants, et une indemnité ou une prime est généralement prévue pour les enseignants qui se portent volontaires pour le faire (Graphique D4.4).
La préparation des cours, la correction des copies et la communication et la coopération avec les parents valent rarement une compensation aux enseignants. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, elles en valent une dans un maximum de cinq pays (soit moins de 12 % des pays dans lesquels ces tâches sont obligatoires ou facultatives). Les enseignants en poste dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire perçoivent toutefois une compensation financière s’ils acceptent de prendre en charge plus de classes ou de donner plus de cours que prévu dans leur contrat de travail à temps plein dans plus de deux tiers des pays et autres entités (dans lesquels ces tâches sont obligatoires ou volontaires) (Graphique D4.4 et Tableau D4.4, disponible en ligne). Cela peut s’expliquer par le fait que cette tâche est directement liée au rôle principal des enseignants et que le statut des enseignants définit clairement le nombre d’heures qu’ils sont censés consacrer à l’instruction, de sorte qu’ils doivent être rémunérés pour toute heure d’enseignement supplémentaire.
Les enseignants qui exercent des fonctions de gestion bénéficient d’une gratification supplémentaire dans plus de la moitié des pays et autres entités dont les données sont disponibles. Dans certains de ces pays ou entités, les enseignants qui assument des responsabilités en plus de leurs cours peuvent obtenir un allégement de leur charge d’enseignement outre la compensation financière qu’ils perçoivent (Graphique D4.4 et Tableau D4.4, disponible en ligne).
Encadré D4.3. Exigences et incitations liées aux enseignants du deuxième cycle du secondaire qui s’impliquent dans l’orientation des élèves
Copier le lien de Encadré D4.3. Exigences et incitations liées aux enseignants du deuxième cycle du secondaire qui s’impliquent dans l’orientation des élèvesL’orientation des élèves - qui englobe la supervision des élèves, l’orientation virtuelle, l’orientation professionnelle et la prévention de la délinquance - est une responsabilité commune des enseignants dans les pays et autres entités de l’OCDE, et de nombreuses études confirment son importance dans la promotion de l’accès aux opportunités éducatives et professionnelles pour les élèves de tous horizons (OCDE, 2022[4]). Que les enseignants soient ou non rémunérés (par un allégement du temps d’enseignement ou des incitations financières) pour assumer cette responsabilité, ils doivent bénéficier d’une formation adaptée et qualitative pour que l'orientation des élèves soit à la hauteur de son potentiel d’amélioration de l’équité en matière d’éducation (OCDE, 2022[4]).
Comme pour toutes les activités et responsabilités hors enseignement des enseignants, les systèmes d'éducation diffèrent selon qu’ils exigent ou non des enseignants de s’impliquer dans l’orientation des élèves, et selon qu’ils sont ou non rémunérés pour ce faire. Parmi les pays et autres entités dont les données sont disponibles et dans lesquels les enseignants peuvent s’impliquer dans l’orientation des élèves, cette tâche peut être imposée à tous les enseignants ou laissée à l’appréciation des établissements au niveau préprimaire dans au moins deux tiers d’entre eux, et au deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans près des trois quarts (Graphique D4.5 et Tableau D4.4, disponible en ligne).
Les systèmes d’éducation diffèrent dans leur organisation de l’orientation des élèves au deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Communauté flamande de Belgique, en Islande, en Irlande, en Pologne et en Türkiye, les enseignants ne sont ni contraints de participer à l’orientation des élèves, ni récompensés pour le faire (par une prime financière ou un allégement du temps d’enseignement), et ces services sont souvent proposés aux élèves par d’autres moyens. En Türkiye par exemple, des services de conseils psychologiques et d’orientation sont disponibles dans les établissements à tous niveaux d’enseignement. En Irlande également, les enseignants ne sont pas tenus de s’impliquer dans l’orientation des élèves, mais les programmes visant à améliorer l’équité mettent la priorité sur la mise à disposition des conseils d'orientation dans les établissements les plus défavorisés (OCDE, 2012[5]).
En Allemagne, en Communauté française de Belgique, au Mexique, en République slovaque et en Tchéquie, la participation à l’orientation des élèves se fait sur la base du volontariat, mais les incitations varient largement entre les pays. En Allemagne et en Tchéquie, les enseignants peuvent bénéficier d’un allégement du nombre d’heures d’enseignement ou d’une compensation financière à certaines conditions (par exemple, lorsqu’ils réalisent la formation professionnelle requise en Tchéquie), tandis qu’il n’existe aucune incitation de la sorte en Communauté française de Belgique ou au Mexique. En République slovaque, les enseignants qui se portent volontaires pour s’investir dans l’orientation des élèves ont droit à un allégement du temps d’enseignement, et les établissements peuvent fournir une compensation financière directe (Tableau D4.4, disponible en ligne).
Les établissements décident d’inclure ou non l’orientation des élèves dans les responsabilités des enseignants dans 14 pays et autres entités, de même que le fait de verser ou non une prime varie selon les pays. Dans quatre d’entre eux (l’Australie, l’Autriche, Israël et la Roumanie), les établissements offrent une compensation financière aux enseignants tenus de participer à l’orientation des élèves. Dans 17 autres pays et entités, l’orientation des élèves fait explicitement partie des tâches des enseignants, qui ne reçoivent pas de compensation pour cette responsabilité dans 12 pays (la Bulgarie, la Colombie, l’Écosse (Royaume-Uni), l’Estonie, la Finlande, la Grèce, le Japon, la Lettonie, le Pérou, le Portugal, la Slovénie et la Suisse). Dans quatre pays (la Corée, le Costa Rica, l’Espagne et le Luxembourg) l’orientation des élèves est une obligation pour les enseignants, et les établissements décident en toute autonomie de rémunérer ou non les enseignants pour cette tâche. La France est le seul pays dans lequel l’orientation des élèves est à la fois une responsabilité essentielle des enseignants et contribue à leur éligibilité à une prime annuelle de salaire (l’Indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves pour les enseignants du préprimaire et du primaire et l’Indemnité de suivi et d’orientation des élèves pour les enseignants du secondaire) (Tableau D4.4, disponible en ligne).
Définitions
Copier le lien de DéfinitionsLe temps d’enseignement réel correspond au nombre annuel moyen d’heures pendant lequel les enseignants en poste à temps plein enseignent dans une classe ou donnent cours à un groupe d’élèves. Il est calculé compte tenu de toutes les heures supplémentaires. Il est dérivé de registres administratifs, de bases de données statistiques, d’enquêtes par échantillonnage représentatif ou d’autres sources de données représentatives.
Le nombre de jours de cours correspond au nombre de semaines de cours multiplié par le nombre de jours de cours par semaine, déduction faite des jours de congé pendant lesquels les établissements sont fermés.
Le nombre de semaines de cours correspond au nombre de semaines de cours, déduction faite des semaines de congés scolaires.
Le temps d’enseignement statutaire correspond au nombre annuel d’heures (de 60 minutes) pendant lequel les enseignants en poste à temps plein enseignent dans une classe ou donnent cours à un groupe d’élèves conformément à la réglementation, à leur contrat de travail ou à d’autres documents officiels. Le temps d’enseignement peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. En règle générale, le temps d’enseignement annuel est calculé comme suit : le nombre annuel de jours de cours est multiplié par le nombre quotidien d’heures de cours (abstraction faite du temps réservé à la préparation des cours). Il s’agit du temps de contact net, soit le nombre d’heures de cours, abstraction faite du temps officiellement réservé aux pauses et récréations entre les cours ou séries de cours et des jours de congé pendant lesquels les établissements sont fermés. Dans l’enseignement préprimaire et primaire, les courtes pauses entre les cours sont incluses si les enseignants sont responsables de leur classe pendant ce temps.
Par temps de travail statutaire total, on entend le nombre réglementaire d’heures de travail des enseignants en poste à temps plein. Il peut être défini sur une base hebdomadaire ou annuelle. Les heures supplémentaires rémunérées en sont exclues. Selon la réglementation en vigueur dans chaque pays, le temps de travail comprend :
le temps directement consacré à l’enseignement et à d’autres missions pédagogiques, notamment celles relatives aux examens
le temps consacré à d’autres missions liées à l’enseignement, telles que la préparation des cours, l’orientation des élèves, la correction des devoirs et des copies, la formation continue, les rencontres avec les parents, les réunions pédagogiques et d’autres missions générales à caractère scolaire.
Par temps de présence obligatoire dans l’établissement, on entend le temps que les enseignants sont censés passer dans leur établissement, que ce soit pour enseigner ou pour remplir d’autres missions.
Méthodologie
Copier le lien de MéthodologieLors de l’interprétation de la variation du temps d’enseignement entre les pays, il faut tenir compte du fait que le nombre d’heures de cours, tel qu’il est défini dans le présent indicateur, ne correspond pas nécessairement à la charge d’enseignement. Le nombre d’heures de cours représente une composante importante de la charge d’enseignement, mais la préparation et le suivi des leçons (y compris la correction des copies) sont également à prendre en considération dans les comparaisons. D’autres éléments pertinents, dont le nombre de matières enseignées, le nombre d’élèves pris en charge et le nombre d’années pendant lesquelles les enseignants s’occupent des mêmes élèves, interviennent aussi.
Pour les remarques propres à chaque pays, voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[6]) et Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Source
Copier le lien de SourceSauf indication contraire, les données proviennent de l’Enquête OCDE-INES-NESLI de 2023 sur le temps de travail des enseignants et des chefs d’établissement et se rapportent à l’année scolaire 2022/23 (données statutaires) ou 2021/22 (données réelles).
Références
[2] OCDE (2024), « Éducation et compétences », Explorateur des données de l’OCDE, http://data-explorer.oecd.org/s/5q (consulté le 10 septembre 2024).
[1] OCDE (2023), Regards sur l’éducation 2023: Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ffc3e63b-fr.
[4] OCDE (2022), Education Policy Outlook 2022: Transforming Pathways for Lifelong Learners, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/c77c7a97-en.
[3] OCDE (2019), Résultats de TALIS 2018 (Volume I) : Des enseignants et chefs d’établissement en formation à vie,, TALIS, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5bb21b3a-fr.
[6] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[5] OCDE (2012), Équité et qualité dans l’éducation : Comment soutenir les élèves et les établissements défavorisés, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264028050-fr.
Tableaux du chapitre D4
Copier le lien de Tableaux du chapitre D4Tableaux du chapitre D4. Enseignants, environnement d’apprentissage et organisation scolaire
Copier le lien de Tableaux du chapitre D4. Enseignants, environnement d’apprentissage et organisation scolaire
Organisation du temps d'enseignement des enseignants (2023) |
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Organisation du temps de travail des enseignants (2023) |
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WEB Table D4.3. |
Teachers' tasks, by level of education (2023) |
WEB Table D4.4. |
Teachers' other responsibilities, by level of education (2023 |
Date butoir pour les données : 14 juin 2024. Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans l’Outil d’exploration des données de l’OCDE (http://data-explorer.oecd.org/s/5q).
Tableau D4.1. Organisation du temps d'enseignement des enseignants (2023)
Copier le lien de Tableau D4.1. Organisation du temps d'enseignement des enseignants (2023)Nombre statutaire net de semaines, de jours et d’heures de cours pendant l’année scolaire dans les établissements publics

Remarque : voir la section Tableaux du chapitre D4 pour le StatLink et l’Encadré D4.4 pour les notes relatives à ce tableau.
Tableau D4.2. Organisation du temps de travail des enseignants (2023)
Copier le lien de Tableau D4.2. Organisation du temps de travail des enseignants (2023)Temps de travail statutaire des enseignants dans les établissements et temps de travail total pendant l’année de référence, dans les établissements publics

Remarque : voir la section Tableaux du chapitre D4 pour le StatLink et l’Encadré D4.4 pour les notes relatives à ce tableau.
Encadré D4.4. Notes des tableaux du chapitre D4
Copier le lien de Encadré D4.4. Notes des tableaux du chapitre D4Tableau D4.1 Organisation du temps d'enseignement des enseignants (2023)
Remarque : les données sur la filière professionnelle du premier cycle de l’enseignement secondaire (colonnes 4, 10 et 16) peuvent être consultées en ligne (voir le StatLink).
1. Temps d’enseignement typique (temps d’enseignement exigé de la plupart des enseignants en dehors de cas particuliers).
2. Temps d’enseignement maximum.
3. Temps d’enseignement minimum.
4. Temps d’enseignement moyen planifié dans chaque établissement au début de l’année scolaire.
5. Temps d’enseignement réel (sauf dans l’enseignement préprimaire en Lettonie).
6. Année de référence : 2021.
Tableau D4.2 Organisation du temps de travail des enseignants (2023)
Remarque : les données sur la filière professionnelle du premier cycle de l’enseignement secondaire (Colonnes 4 et 10) peuvent être consultées en ligne (voir le StatLink).
1. Le temps de travail total est celui applicable aux fonctionnaires.
2. Année de référence : 2021.
Voir les sections « Définitions » et « Méthodologie » et Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans l’Outil d’exploration des données de l’OCDE (http://data-explorer.oecd.org/s/5q).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.