Les dépenses unitaires augmentent avec le niveau d’enseignement dans pratiquement tous les pays de l’OCDE, même si cette augmentation varie considérablement d’un pays à l’autre. En moyenne, les dépenses unitaires s’élèvent à environ 11 900 USD dans le primaire, 13 300 USD dans le secondaire et 20 500 USD dans l’enseignement tertiaire.
La hausse des dépenses unitaires est généralement synonyme de meilleurs résultats, mais seulement dans une certaine mesure, après quoi tout investissement supplémentaire n’a que peu d’effet sur la performance. Par exemple, les résultats en mathématiques des élèves japonais de 15 ans sont supérieurs à ceux des élèves américains du même âge, même si les dépenses unitaires du Japon entre l’âge de 6 et 15 ans sont inférieures d’environ 30 % à celles des États-Unis.
La moyenne nationale masque parfois d’importantes disparités dans les dépenses à l’intérieur d’un même pays. Au Canada, les dépenses unitaires varient du simple au double entre la région dont les dépenses sont les plus importantes et celle dont les dépenses sont les plus faibles, tandis qu’aux États-Unis, les dépenses unitaires varient du simple au triple. La Belgique et la Lituanie ont peu de régions et celles-ci présentent peu de différences en ce qui concerne les dépenses unitaires dans l’enseignement primaire et secondaire.
Regards sur l'éducation 2024

Chapitre C1. Quel est le montant des dépenses unitaires d'éducation ?
Copier le lien de Chapitre C1. Quel est le montant des dépenses unitaires d'éducation ?Faits marquants
Copier le lien de Faits marquantsContexte
Le financement de l’éducation joue un rôle déterminant pour assurer un accès équitable à une éducation de qualité. Il est donc crucial d’analyser la dynamique des dépenses pour comprendre comment parvenir à l’équité sans compromettre la qualité. La réalisation des objectifs politiques visant à multiplier les possibilités d’apprentissage et à dispenser un enseignement de qualité peut entraîner une augmentation des coûts qui doit être équilibrée par rapport à d’autres postes de dépenses publiques et à l’ensemble des charges fiscales. En conséquence, il importe de comprendre l’impact des différentes approches en matière de dépenses afin d’identifier les postes pour lesquels des investissements peuvent produire les meilleurs résultats possibles. Il est difficile de déterminer le volume optimal de ressources requises pour préparer chacun à vivre et à travailler dans les sociétés modernes, certes, mais les comparaisons internationales des dépenses unitaires d’éducation peuvent fournir des valeurs de référence utiles.
Ce chapitre aborde dans un premier temps les dépenses unitaires selon les niveaux d’enseignement. Il s’intéresse ensuite aux dépenses unitaires dans les services d’éducation (par exemple, les salaires des enseignants – voir le chapitre D3), dans les services auxiliaires (repas, logement et soins de santé) et, en ce qui concerne l’enseignement tertiaire, dans la recherche et le développement. La partie suivante est une analyse des tendances récentes dans les dépenses unitaires et des données sur les disparités infranationales en matière de dépenses. Enfin, ce chapitre explore également la relation entre les dépenses et les résultats de l’enseignement en combinant les données du Programme pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de 2022 et les dépenses unitaires cumulées entre l’âge de 6 et 15 ans.
Autres faits marquants
Les dépenses unitaires annuelles s’élèvent en moyenne à 14 200 USD de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE, avec une fourchette comprise entre environ 3 500 USD au Mexique et plus de 30 100 USD au Luxembourg.
Il peut être compliqué de répartir les dépenses publiques de façon adéquate entre les services d’éducation (tels que les coûts de l’enseignement), les services auxiliaires (tels que les services de cantine) et la recherche et le développement (R-D). Dans les pays de l’OCDE, les dépenses au titre des services d’éducation proprement dits représentent en moyenne 86 % des dépenses unitaires totales au titre des établissements d'enseignement, du primaire au tertiaire.
Au Danemark et en Suède, plus de la moitié des dépenses dans l’enseignement tertiaire sont consacrées à la recherche et au développement, soit une proportion nettement supérieure à la moyenne de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, les services d’éducation représentent 65 % du budget total de l’enseignement tertiaire (avec environ 14 100 USD par étudiant), tandis que la R-D en représente plus de 30 % (soit environ 7 000 USD par étudiant).
Les dépenses unitaires sont plus importantes dans l’éducation de la petite enfance pour les 0-2 ans que dans l’enseignement préprimaire, qui s’adresse aux enfants de plus de 2 ans. Cet écart, qui s’explique en partie par des taux d’encadrement différents, est particulièrement prononcé au Danemark, en Finlande et en Roumanie, où les dépenses unitaires sont environ deux à trois fois plus élevées pour les programmes s’adressant aux enfants de 0 à 2 ans que dans l’enseignement préprimaire.
Analyse
Copier le lien de AnalyseDépenses unitaires totales au titre des établissements d’enseignement
En 2021, les dépenses unitaires annuelles du primaire au tertiaire dans les pays de l’OCDE étaient en moyenne d’environ 14 000 USD. Cette moyenne occulte toutefois de grandes disparités, avec environ 3 500 USD par élève au Mexique contre plus de 30 000 USD au Luxembourg (voir le Tableau C1.1). Les facteurs qui influent sur les niveaux de dépenses varient selon les pays et le niveau d’enseignement : au Luxembourg par exemple, l’importance des dépenses unitaires s’explique par le taux d’encadrement et le salaire des enseignants, tous deux élevés dans l’enseignement primaire et secondaire (voir le chapitre D3). À l’inverse, le taux d’encadrement compte parmi les moins élevés au Mexique, ce qui fait baisser les coûts unitaires (voir l’Indicateur D7 de (OCDE, 2023[1])). Certains écarts peuvent également être attribués à des différences de produit intérieur brut (PIB) par habitant, qui se traduisent par des différences au niveau des salaires des enseignants et sur d’autres postes. Le PIB par habitant du Mexique et celui du Luxembourg se situent en effet aux deux extrémités du classement des pays de l’OCDE (voir l’annexe 2).
Dépenses unitaires au titre des établissements d'enseignement, selon le niveau d’enseignement
La répartition des dépenses selon les différents niveaux d’enseignement reflète les coûts relatifs de l’enseignement. Les dépenses unitaires d’éducation augmentent avec le niveau d’enseignement dans la plupart des pays, même si l’ampleur de cette augmentation peut fortement varier. Dans les pays de l’OCDE, les dépenses par équivalent scolarisé à temps plein s’élèvent en moyenne à environ 11 900 USD dans le primaire, 13 300 USD dans le secondaire et 20 500 USD dans le tertiaire (voir le Graphique C1.1). Dans l’enseignement préprimaire, les dépenses par enfant, et non les dépenses par équivalent scolarisé à temps plein, s’élèvent à près de 11 700 USD (voir l’Encadré C1.1).
L’enseignement primaire et l’enseignement secondaire sont organisés dans des structures dont l’organisation (à l’exception des filières professionnelles) et les dépenses unitaires sont généralement similaires. Par contre, dans l’enseignement tertiaire, les salaires plus élevés, les ressources spécialisées nécessaires, telles que les équipements de pointe dans les laboratoires, et les investissements dans les activités de R-D contribuent à des dépenses unitaires relativement plus importantes.
Parmi les pays de l’OCDE, la Corée et l’Italie se démarquent comme les seuls pays dont les dépenses unitaires sont plus élevées dans le primaire que dans le tertiaire (voir le Tableau C1.1). En Italie, les dépenses unitaires ont augmenté plus rapidement dans l’enseignement primaire que dans l’enseignement tertiaire ces dernières années, à tel point que les dépenses unitaires du primaire dépassent celles du tertiaire. Cela s’explique en partie par l’intégration d’élèves à besoins spécifiques d’éducation, favorisée par la mise en œuvre d’une loi de 2020 prévoyant une augmentation sensible du nombre d’enseignants pour les élèves à besoins spécifiques dans le primaire.
Par contraste, les dépenses unitaires dans le tertiaire sont au moins 2.4 fois plus élevées qu’elles ne le sont dans le primaire en Hongrie, au Luxembourg, en Roumanie, au Royaume-Uni et en Türkiye. Au Luxembourg, où les dépenses unitaires sont les plus élevées, la différence entre les deux niveaux d’enseignement est d’environ 34 700 USD, mais celle-ci chute à 9 900 USD si l’on exclut la R-D. Au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Suède, les dépenses unitaires dans le tertiaire sont inférieures à celles de l’enseignement primaire lorsqu’on exclut la R-D. Bien que cette situation soit propre aux pays nordiques, c’est également le cas de quelques autres pays de l’OCDE où une part importante des dépenses de l’enseignement tertiaire sont consacrées aux activités de R-D (voir le Tableau C1.1).
Encadré C1.1. Investir dans la petite enfance
Copier le lien de Encadré C1.1. Investir dans la petite enfanceDe nombreuses recherches montrent que la qualité de l’éducation et de l’accueil des jeunes enfants produit des bénéfices à court et à long terme au niveau des apprentissages, du bien-être et des retombées éducatives, sociales et professionnelles (Currie et Almond, 2011[2] ; Taggart et al., 2015[3] ; Van Huizen et Plantenga, 2018[4] ; Heckman et Karapakula, 2019[5]). Cependant, les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés sont moins susceptibles de participer à des programmes d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (EAJE) et de bénéficier d’un accueil de qualité (voir le chapitre B1). Il est particulièrement important d’investir dans l’EAJE afin de corriger les sources d’inégalité et de promouvoir la mobilité intergénérationnelle. En complément des données du chapitre B1 sur la participation aux programmes d’éducation de la petite enfance, le Graphique C1.2 montre le montant dépensé par enfant sur ces programmes dans les pays de l’OCDE.
Le Graphique C1.2 montre que, pour les pays dont les données sont disponibles, les dépenses sont comprises entre un montant inférieur à la moitié de la moyenne de l’OCDE, qui se situe à environ 11 700 USD par enfant dans l’enseignement préprimaire, et un montant supérieur au double de cette moyenne. Le Danemark, la Finlande et la Roumanie affichent des différences importantes entre les programmes de développement éducatif de la petite enfance et ceux de l’enseignement préprimaire, tandis que les dépenses unitaires de l’Australie, du Chili et de la Lituanie sont similaires pour ces programmes. Les pays dont les dépenses unitaires dans l’enseignement préprimaire sont supérieures à la moyenne ont également tendance à présenter un écart plus important entre les deux niveaux d’enseignement.
Le financement des programmes d’EAJE reflète – et peut influencer – la gestion des ressources humaines, les exigences minimales en matière d'espace, la pédagogie et d’autres mesures de qualité des processus (Edwards, 2021[6]). Ainsi, en ce qui concerne les ressources humaines, des qualifications minimales plus élevées pour les enseignants conduisent souvent à une augmentation de la rémunération du personnel. Les taux d’encadrement peuvent souvent être associés à la qualité de l’accueil, mais ils peuvent aussi être déterminés par les besoins à des âges différents (voir le Tableau D2.1) ; ceci se traduit par des dépenses unitaires dans le développement éducatif de la petite enfance qui sont supérieures à celles de l’enseignement préprimaire dans de nombreux pays.
Les données du Graphique C1.2 font référence aux dépenses unitaires par enfant, et non aux dépenses par équivalent scolarisé à temps plein (c’est-à-dire l’unité de mesure standard dans ce chapitre pour l’enseignement primaire à tertiaire). Ainsi, un enfant qui passe huit heures par jour dans l’EAJE et un autre qui y passe quatre heures par jour compteront chacun pour un enfant (s’ils étaient dans l’enseignement primaire, le premier serait comptabilisé comme un équivalent temps plein, le second comme un demi-équivalent temps plein). Il est donc important d’identifier les grandes disparités entre les pays dans le nombre d’heures d’EAJE. Pour les enfants de 0 à 2 ans, le nombre d’heures moyen peut varier entre 20 et 40 heures par semaine (OCDE, 2023[7]). Pour les enfants de 4 à 6 ans, les données de 13 pays de l’OCDE montrent que le nombre minimum d’heures d’EAJE varie entre 500 et 1 300 heures par an (OCDE, 2022[8]).
Sur le plan de l’équité, trois facteurs peuvent influencer la fréquentation et les dépenses dans l’EAJE, impliquant à la fois les ménages et les pouvoirs publics. Premièrement, les politiques qui soutiennent les parents sur le marché du travail (comme les congés parentaux ou la législation sur la protection de l’emploi) peuvent les aider à retourner au travail après la naissance de l’enfant et favorisent la participation à l’EAJE. Cela a notamment été le cas aux États-Unis, après l’adoption de mesures relatives au congé maternité (Hofferth et Curtin, 2003[9]). Deuxièmement, les coûts élevés des services d’accueil peuvent décourager la fréquentation des services d’EAJE, en particulier pour les parents à faible revenu. C’est notamment le cas en Allemagne et en Irlande (ESRI, 2018[10] ; Hermesa et al., 2022[11]). Des recherches menées dans de multiples pays européens ont montré que des subventions pouvaient aider les familles à tirer parti de l’EAJE et à retourner au travail (Narazani et al., 2022[12]). Enfin, la culture d’un pays peut influencer le rôle de l’offre informelle (garde des enfants par des membres de la famille, même lorsque les parents ont les moyens de payer les services d’accueil formels), ainsi que les dépenses dans l’EAJE.
Dépenses unitaires selon les types de services
Les dépenses d’éducation se répartissent entre les services d’éducation, les services auxiliaires et les activités de R-D, chacun jouant un rôle différent pour assurer les résultats d’apprentissage souhaités et corriger d’éventuelles inégalités. Les ressources allouées aux services auxiliaires tels que les repas, le transport et le logement jouent un rôle important pour permettre aux élèves de poursuivre leur éducation dans de bonnes conditions. Il est essentiel d’assurer un accès équitable à ces services afin de corriger les disparités dans les résultats scolaires des différentes populations d’élèves. Pendant ce temps, les dépenses dans les activités de R-D jouent un rôle crucial pour favoriser l’innovation et la croissance économique.
Les services d’éducation comprennent les éléments essentiels directement liés à l’enseignement et représentent la majeure partie des dépenses. Dans les pays de l’OCDE, les dépenses au titre des services d’éducation proprement dits représentent en moyenne 86 % des dépenses unitaires totales d’éducation, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, et elles dépassent 90 % au Chili, en Israël, en Lettonie et en Roumanie. Dans l’enseignement primaire et secondaire des pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, environ 94 % des dépenses d’éducation sont consacrées en moyenne aux services d’éducation proprement dits (ce qui équivaut à près de 11 900 USD par élève dans l’enseignement primaire et 13 400 USD par élève dans le secondaire). Les services auxiliaires représentent toutefois un pourcentage égal ou légèrement supérieur à 10 % des dépenses d’éducation en Finlande, en France, en Hongrie, en République slovaque et au Royaume-Uni (voir le Tableau C1.2).
Dans l’enseignement tertiaire, les dépenses de R-D peuvent être importantes, ce qui réduit la part des dépenses consacrées aux services d’éducation (voir le Graphique C1.3). En moyenne, les services d’éducation absorbent 65 % du budget total de l’enseignement tertiaire (avec près de 14 100 USD par étudiant), tandis que la recherche et le développement (R-D) en représentent plus de 30 % (soit environ 7 000 USD par étudiant) dans les pays de l’OCDE. Plus de la moitié des dépenses réalisées dans l’enseignement tertiaire sont consacrées à des activités de R-D au Danemark (soit environ 14 500 USD par étudiant) et en Suède (14 100 USD). Cela pourrait s’expliquer par le rôle central que jouent les universités de ces pays dans la recherche et le développement, alors que les activités de R-D des autres pays peuvent se mener davantage en dehors des établissements d’enseignement.
Les dépenses unitaires dans l’enseignement tertiaire sont inférieures à la moyenne en Bulgarie, au Chili et en Roumanie. Ces pays se distinguent également par leurs très faibles dépenses de R-D dans l’enseignement tertiaire. Les dépenses de R-D ne représentent que 4 % des dépenses d’éducation au Chili (421 USD par étudiant) et en Bulgarie (531 USD par élève), et moins de 1 % en Roumanie, où elles s’élèvent à seulement 29 USD par étudiant (voir le Tableau C1.2). L’évolution historique et la structure des systèmes de l’enseignement supérieur dans ces pays n’ont peut-être pas privilégié les activités de R-D dans l’enseignement tertiaire. Par exemple, la Bulgarie et la Roumanie sont toutes deux héritières du modèle soviétique d’organisation du système scientifique, où les principaux organismes institutionnels étaient des instituts de recherche industrielle, au détriment des établissements publics de l’enseignement supérieur dont les activités de R-D étaient très faibles (Radosevic et Auriol, 1999[13] ; Commission européenne, Direction générale de la recherche et de l’innovation, Pupinis, M. and Serbanica, C., 2021[14]).
Graphique C1.3. Dépenses par équivalent scolarisé à temps plein dans l’enseignement tertiaire au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021)
Copier le lien de Graphique C1.3. Dépenses par équivalent scolarisé à temps plein dans l’enseignement tertiaire au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021)Dépenses d’éducation converties en équivalents USD sur la base des PPA
Les pays sont classés par ordre décroissant des dépenses totales par équivalent scolarisé à temps plein.
Voir le Tableau C1.2 pour les données et la section Tableaux du chapitre C1 pour le StatLink. Pour de plus amples informations, voir la section « Source » et Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en).
Tendances dans les dépenses d’éducation et effectifs scolarisés
L’évolution des dépenses d’éducation reflète principalement les fluctuations de la population d’âge scolaire (en particulier dans l’enseignement primaire et dans le premier cycle de l’enseignement secondaire, où la scolarisation est pratiquement universelle) et l’allocation de fonds destinés à la rémunération des enseignants, qui constitue un poste majeur des dépenses d’éducation.
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses totales par équivalent scolarisé à temps plein ont en moyenne progressé de 1.8 % entre 2015 et 2021 de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire. Cette évolution résulte d’une légère augmentation des dépenses (2.1 %) et d’une quasi-stabilité des effectifs d’élèves et d’étudiants (augmentation de 0.2 % du nombre d’élèves et d’étudiants en équivalent temps plein). Cette moyenne occulte cependant des disparités entre les pays au niveau des dépenses et des effectifs d’élèves et d’étudiants. La plupart des pays ont connu une croissance modérée de leurs effectifs d’élèves et d’étudiants et de leurs dépenses globales, mais certains ont enregistré une baisse des inscriptions accompagnée d’une augmentation modérée à forte des dépenses. Par exemple, en Bulgarie, en Hongrie, en Pologne et en Roumanie, cette situation a entraîné une forte croissance des dépenses unitaires, entre 5 % et 9 % (voir le Graphique C1.4).
Les chiffres provisoires sur les dépenses d’éducation de 2022 sont disponibles dans quelques pays. Après contrôle de l’inflation, les dépenses unitaires de l’enseignement primaire, secondaire et tertiaire ont baissé entre 2021 et 2022 en Allemagne, en Espagne, en Lituanie, en Nouvelle-Zélande et en Slovénie. La différence est la plus importante en Espagne et en Lituanie, ces deux pays ayant enregistré une baisse de 3 % (voir le Tableau C1.4 en ligne).
Disparités infranationales des dépenses unitaires dans l’enseignement primaire et secondaire
Dans certains pays, les pouvoirs publics infranationaux jouent un rôle important, parfois même prédominant, dans le financement de l’éducation (voir le chapitre C4). La capacité des régions et des municipalités à mobiliser des ressources pour l’éducation peut varier en raison des disparités géographiques des activités économiques. Ces disparités peuvent être compensées par le financement du gouvernement central (une formule de financement pourrait ainsi allouer plus de ressources aux régions les plus pauvres). Mais de nombreux autres facteurs peuvent entrer en jeu ; par exemple, les zones rurales où les classes sont plus petites auront des dépenses unitaires plus importantes, toutes choses étant égales par ailleurs. La combinaison de ces facteurs peut entraîner une importante fluctuation des dépenses unitaires au sein d’un même pays. L’examen des dépenses unitaires régionales peut aider à identifier de possibles sources d’inégalité à l’échelle nationale. Il permet également des comparaisons entre pays – une région bien classée dans son propre pays peut tout de même accuser un certain retard sur le plan international.
Le Graphique C1.5 montre que les disparités régionales dans les dépenses varient fortement d’un pays à l’autre, en particulier dans les pays où les systèmes de financement de l’éducation sont fortement décentralisés et où les régions sont nombreuses. Par exemple, l’enseignement primaire est très peu financé par le gouvernement central en Allemagne (3 %), au Canada (5 %), en Espagne (9 %) et aux États-Unis (12 %) (voir le Graphique C4.2). Mais on observe une plus grande variation régionale au Canada et aux États-Unis qu’en Allemagne ou en Espagne. Au Canada, les dépenses unitaires varient du simple au double entre la région dont les dépenses sont les plus importantes et celle dont les dépenses sont les plus faibles, tandis qu’aux États-Unis, les dépenses unitaires varient du simple au triple. En Allemagne, le land dont les dépenses unitaires sont les plus élevées dépense 1.5 fois plus que celui dont les dépenses unitaires sont les plus faibles. La Belgique et la Lituanie, dont les données ne sont disponibles que pour deux régions dans chaque cas, affichent des dépenses unitaires sans grande différence.
Les données montrent également que deux capitales, Madrid et Berlin, se situent à l’opposé du spectre dans leurs contextes nationaux respectifs de dépenses. L’absence d’une tendance claire en matière de dépenses à l'échelle des capitales met en évidence la nature décentralisée de la gouvernance de l’éducation et des structures de financement au sein des pays (voir le chapitre C4). Même si les capitales servent souvent de centres administratifs et politiques, leurs dépenses unitaires sont influencées par un grand nombre de facteurs.
Performances PISA et dépenses au titre de l’éducation
Le Graphique C1.6 montre les liens entre les performances moyennes des élèves dans l’enquête PISA et les dépenses unitaires cumulées entre l’âge de 6 et 15 ans. L’augmentation des dépenses unitaires est généralement synonyme de meilleurs résultats, jusqu’à un certain seuil. Plus précisément, il existe un lien positif entre les dépenses cumulées et les performances moyennes jusqu’au seuil d’environ 100 000 USD par élève entre l’âge de 6 et 15 ans. Au-delà de ce seuil, tout investissement supplémentaire ne montre que peu ou pas d’effet perceptible sur les résultats des élèves.
Par exemple, les dépenses unitaires cumulées entre l’âge de 6 et 15 ans sont supérieures à 150 000 USD aux États-Unis. Pourtant, les scores en mathématiques des élèves japonais de 15 ans sont plus élevés, alors que le Japon dépense environ 30 % de moins. Cette situation montre que l’augmentation des ressources financières au titre des établissements ne suffit pas à relever tous les défis de l’éducation. La clé réside plutôt dans l’allocation stratégique de fonds soutenant une éducation de qualité (voir le Tableau C1.5 en ligne).
Définitions
Copier le lien de DéfinitionsLes services auxiliaires sont les services fournis par les établissements d’enseignement en marge de leur mission principale d’éducation. Il s’agit principalement de services à caractère social fournis à l’effectif scolarisé. Dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, ces services englobent la cantine, les soins de santé ainsi que le transport scolaire. Dans l’enseignement tertiaire, ils comprennent le logement (résidences d’étudiants), la cantine et les soins de santé.
Les dépenses au titre des services d’éducation comprennent toutes les dépenses en rapport direct avec l’enseignement, soit la rémunération des enseignants, la construction et l’entretien des bâtiments scolaires, le matériel pédagogique et les manuels et, enfin, la gestion des établissements.
Par recherche et développement (R-D), on entend les activités de recherche menées par les universités et autres établissements d’enseignement tertiaire, qu’elles soient financées par des fonds institutionnels ou par des bourses ou des contrats proposés par des entités publiques ou privées.
Méthodologie
Copier le lien de MéthodologieLe taux annuel moyen de croissance est calculé sur la base du taux composé de progression géométrique qui permet de déduire un taux constant au cours de la période à l’étude.
Les dépenses unitaires au titre du développement éducatif de la petite enfance et de l’enseignement préprimaire sont calculées comme suit : le budget total du niveau considéré est divisé par le total des élèves scolarisés à ce niveau à temps plein ou à temps partiel, ce qui donne les dépenses totales d’éducation par élève plutôt que par équivalent scolarisé à temps plein. Les dépenses unitaires par niveau d’enseignement (du primaire au tertiaire) sont calculées comme suit : le budget total du niveau considéré est divisé par l’effectif scolarisé à ce niveau converti en équivalents temps plein. Ne sont pris en compte que les établissements et les formations dont les données sur l’effectif et le budget sont disponibles. Les dépenses exprimées en devise nationale sont divisées par l’indice de parité de pouvoir d’achat (PPA) pour le PIB pour obtenir leur équivalent en dollars des États-Unis (USD). La conversion basée sur l’indice PPA est préférée à celle basée sur le taux de change du marché, car celui-ci subit l’influence de nombreux facteurs (taux d’intérêt, politiques commerciales, prévisions de croissance économique, etc.) sans grand rapport avec le pouvoir d’achat relatif du moment dans les différents pays de l’OCDE (voir l’annexe 2 pour davantage de précisions).
Les dépenses unitaires d’éducation des entités infranationales sont ajustées sur la base des PPA à l’échelle nationale. Des travaux plus approfondis s’imposent au sujet des disparités infranationales du coût de la vie pour ajuster les dépenses unitaires utilisées dans cette section.
Effectif scolarisé en équivalents temps plein : le classement des pays de l’OCDE en fonction des dépenses unitaires annuelles d’éducation est influencé par les différences de définition des notions de scolarisation à « temps plein » et à « temps partiel », et d’« équivalent temps plein » entre les pays. Certains pays de l’OCDE comptabilisent tous les inscrits dans l’enseignement tertiaire comme scolarisés à temps plein, alors que d’autres mesurent l’intensité de leur scolarisation d’après les unités de valeur obtenues à l’issue de modules spécifiques de cours pendant une période de référence donnée. Les pays de l’OCDE qui peuvent évaluer avec précision le taux de scolarisation à temps partiel affichent des dépenses apparemment plus élevées par équivalent scolarisé à temps plein que les pays qui ne peuvent établir de distinction entre les diverses modalités de scolarisation.
Dépenses de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) : le budget des entreprises est uniquement inclus si la composante pratique relève de programmes emploi-études dont la composante scolaire représente au moins 10 % de la formation totale. Les dépenses relatives aux formations financées par les employeurs (dont toutes les composantes sont suivies en entreprise ou dont la composante pratique en entreprise représente au moins 95 % de la formation) sont exclues. Sont compris dans les dépenses de l’EFP le salaire des enseignants et autres personnels, ainsi que le coût du matériel pédagogique et des équipements. En sont exclus la rémunération des personnes en formation et les autres avantages dont elles bénéficient.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[15]) pour de plus amples informations. Pour les notes spécifiques aux pays, voir l’annexe « Sources, méthodes et notes techniques » de Regards sur l’Éducation 2024 (https://doi.org/10.1787/1aabb39d-fr).
Source
Copier le lien de SourceLes données se rapportent à l’année budgétaire 2021 (sauf mention contraire) et proviennent de la collecte de données statistiques sur l’éducation de l’UNESCO, de l’OCDE et d’Eurostat (UOE) réalisée en 2023 par l’OCDE (pour plus de précisions, voir Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en). Les données de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, de la Chine, de l’Inde et de l’Indonésie proviennent de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Les chiffres provisoires sur les dépenses d’éducation de 2022 proviennent d’une collecte de données ad hoc organisée par l’OCDE et Eurostat en 2023.
Les données du Tableau X2.2 servent à calculer les dépenses en prix de 2015 constants et en USD équivalents convertis sur la base des PPA.
Références
[14] Commission européenne, Direction générale de la recherche et de l’innovation, Pupinis, M. and Serbanica, C. (2021), PSF Review of the Romanian R&I system: Background Report, Office des publications de l’Union européenne, https://doi.org/10.2777/38334.
[2] Currie, J. et D. Almond (2011), « Human capital development before age five », dans Handbook of Labor Economics, Elsevier, https://doi.org/10.1016/S0169-7218(11)02413-0.
[6] Edwards, S. (2021), « Process quality, curriculum and pedagogy in early childhood education and care », OECD Education Working Papers, n° 247, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/eba0711e-en.
[10] ESRI (2018), Maternal Employment and the Cost of Childcare in Ireland, The Economic and Social Research Institute, Dublin, https://doi.org/10.26504/RS73.
[5] Heckman, J. et G. Karapakula (2019), « Intergenerational and intragenerational externalities of the Perry Preschool Project », NBER Working Papers, n° 25889, National Bureau of Economic Research, https://doi.org/10.3386/w25889.
[11] Hermesa, H. et al. (2022), « Early child care and labor supply of lower-SES mothers: A randomized controlled trial », DICE Discussion Paper, n° 394, Heinrich-Heine-University Düsseldorf, https://hdl.handle.net/10419/267152.
[9] Hofferth, S. et S. Curtin (2003), « The impact of parental leave statutes on maternal return to work after childbirth in the United States », Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, n° 7, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/826588878522.
[12] Narazani, E. et al. (2022), « The impact of alternative childcare policies on mothers’ employment for selected EU countries », JRC Working Papers on Taxation and Structural Reforms, n° 08/2022, Joint Research Centre, European Commission, https://joint-research-centre.ec.europa.eu/reports-and-technical-documentation/impact-alternative-childcare-policies-mothers-employment-selected-eu-countries_en.
[7] OCDE (2023), « PF3.2 : Fréquentation des services de garde et d’éducation préscolaire », Base de données de l’OCDE sur la famille, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/els/soc/PF3_2_Enrolment_childcare_preschool.pdf.
[1] OCDE (2023), Regards sur l’éducation 2023 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/ffc3e63b-fr.
[8] OCDE (2022), « Ad-hoc survey on early childhood education », Non publié, OCDE, Paris.
[15] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[13] Radosevic, S. et L. Auriol (1999), « Patterns of restructuring in research, development and innovation activities in central and eastern European countries: an analysis based on S&T indicators », Research Policy, vol. 28/4, pp. 351-376, https://doi.org/10.1016/s0048-7333(98)00124-3.
[3] Taggart, B. et al. (2015), « How pre-school influences children and young people’s attainment and developmental outcomes over time », Research Brief, Department for Education, London, https://assets.publishing.service.gov.uk/media/5a803cb240f0b62305b89fbf/RB455_Effective_pre-school_primary_and_secondary_education_project.pdf.pdf.
[4] Van Huizen, T. et J. Plantenga (2018), « Do children benefit from universal early childhood education and care? A meta-analysis of evidence from natural experiments », Economics of Education Review, vol. 66, pp. 206-222, https://doi.org/10.1016/j.econedurev.2018.08.001.
Tableaux du chapitre C1
Copier le lien de Tableaux du chapitre C1Tableaux du chapitre C1. Quel est le montant des dépenses unitaires d'éducation ?
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Dépenses unitaires totales d'éducation (2021) |
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Dépenses unitaires totales d’éducation au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021) |
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Évolution annuelle moyenne des dépenses unitaires totales d’éducation (entre 2015 et 2021) |
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WEB Table C1.4 |
Total expenditure on educational institutions per student (2022) |
WEB Table C1.5 |
Cumulative expenditure on educational institutions per student between the age of 6 and 15 (2021) and performance of 15 year-old students in mathematics, reading and science (2022) |
Date butoir pour les données : 14 Juin 2024. Les mises à jour sur les données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées sur l’Outil d’exploration des données de l’OCDE (http://data-explorer.oecd.org/s/4s).
Tableau C1.1. Dépenses unitaires totales d’éducation (2021)
Copier le lien de Tableau C1.1. Dépenses unitaires totales d’éducation (2021)Dépenses directes converties en équivalents USD sur la base des PPA (PIB) par niveau d’enseignement


Remarque : voir la section Tableaux du chapitre C1 pour le StatLink et l’Encadré C1.2 pour les notes relatives à ce tableau.
Tableau C1.2. Dépenses unitaires totales d’éducation au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021)
Copier le lien de Tableau C1.2. Dépenses unitaires totales d’éducation au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021)Dépenses directes converties en équivalents USD sur la base des PPA (PIB) par niveau d’enseignement


Remarque : voir la section Tableaux du chapitre C1 pour le StatLink et l’Encadré C1.2 pour les notes relatives à ce tableau.
Tableau C1.3. Évolution annuelle moyenne des dépenses unitaires totales d’éducation (entre 2015 et 2021)
Copier le lien de Tableau C1.3. Évolution annuelle moyenne des dépenses unitaires totales d’éducation (entre 2015 et 2021)Prix de 2015 constants en équivalents USD sur la base des PPA, par niveau d’enseignement

Remarque : voir la section Tableaux du chapitre C1 pour le StatLink et l’Encadré C1.2 pour les notes relatives à ce tableau.
Encadré C1.2. Notes pour les tableaux du Chapitre C1
Copier le lien de Encadré C1.2. Notes pour les tableaux du Chapitre C1Tableau C1.1. Dépenses unitaires totales d’éducation (2021)
Remarque : les dépenses unitaires sont basées sur les effectifs de l’éducation de la petite enfance et sur les équivalents scolarisés à temps plein pour tous les autres niveaux d’enseignement.
1. Les chiffres de l’enseignement post-secondaire non tertiaire sont considérés comme négligeables.
2. Est incluse dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle une partie du premier cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle.
3. Abstraction faite des garderies et des centres intégrés d’éducation et d’accueil des jeunes enfants.
Tableau C1.2. Dépenses unitaires totales d’éducation au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D (2021)
Remarque : sur la base des équivalents scolarisés à temps plein. Certains niveaux d’enseignement sont regroupés. Consulter les codes « x » et « d » du Tableau C1.1 pour de plus amples détails.
1. Est incluse dans l’enseignement primaire une partie de l’enseignement préprimaire.
2. Est incluse dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle une partie du premier cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle.
Tableau C1.3. Évolution annuelle moyenne des dépenses unitaires totales d’éducation (entre 2015 et 2021)
Remarque : les données sur la R-D sont incluses dans l’enseignement tertiaire, sauf mention contraire.
1. Est incluse dans l’enseignement primaire une partie de l’enseignement préprimaire et du premier cycle du secondaire.
Voir les sections « Définitions » et « Méthodologie » et Education at a Glance 2024 Sources, Methodologies and Technical Notes (https://doi.org/10.1787/e7d20315-en) pour de plus amples informations.
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans l’Outil d’exploration des données de l’OCDE (http://data-explorer.oecd.org/s/4s).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.