178. Les titres de créance regroupent des valeurs mobilières négociables telles que les obligations garanties ou non, les billets de trésorerie, billets à ordre, actions privilégiées à dividende fixe et autres valeurs mobilières négociables non représentatives de capital. Font également partie des titres de créance les prêts, dépôts, crédits commerciaux et autres comptes à recevoir/à payer. Toutes les transactions transnationales associées à ces instruments entre entités, autres que des intermédiaires financiers liés, impliquées dans une relation d’investissement direct, sont intégrées à l’IDI.
179. Le financement sous forme de prêts va dans la même direction que l’influence ou le contrôle, de l’investisseur vers l’EID. En outre, dans le cadre de l’investissement dit « inversé », il arrive qu’une EID emprunte des fonds pour les prêter à son investisseur direct ou consente des crédits à son investisseur direct sur ses propres ressources. Ces crédits devraient être traités comme des créances d’investissement et inclus dans les statistiques d’investissement direct.
180. De même, les crédits impliquant des entreprises sœurs doivent être pris en compte dans la catégorie « prêts » des statistiques d’investissement direct. Ainsi, l’entreprise B, entreprise d’investissement direct de A, peut se procurer des fonds et, sur instruction de A, les prêter à C, autre entreprise d’investissement direct de A. Il y a lieu de traiter de telles transactions comme un investissement direct entre l’économie de l’entreprise B et celle de l’entreprise C, même en l’absence de relation de participation au capital entre B et C. De la même façon, si un investisseur direct résident, A, a une entreprise d’investissement direct à l’étranger, B, ainsi qu’une filiale résidente C, cette dernière, par définition, n’est pas une entreprise d’investissement direct de A, mais B et C sont des entreprises sœurs dans le cadre du schéma d’identification des relations d’investissement direct (SIRID) couvrant A, B, et C. En conséquence, les transactions entre B et C doivent être prises en compte dans l’investissement direct.
181. Les investisseurs directs peuvent prêter et emprunter des fonds aux EID qu’ils détiennent indirectement (il y a propriété indirecte dès lors qu’une EID détenue directement possède elle-même une participation dans le capital d’une autre EID non-résidente, si bien que la première EID devient un investisseur direct de la deuxième ; dans cet exemple, l’investisseur direct qui se trouve au point de départ de la chaîne de propriété possède indirectement une part du capital de l’entreprise située en bas de la chaîne). Les transactions sous forme de prêts entre toutes ces entreprises détenues directement et indirectement doivent en principe être intégrées à l’investissement direct, dès lors qu’elles satisfont aux critères du SIRID (voir la section 2.4.3).
182. Dans le cadre du SIRID, si la détention indirecte d’EID n’est pas intégrée aux relations d’investissement direct, certaines transactions entre l’investisseur direct et les entreprises qu’il détient indirectement ainsi que les revenus correspondants risquent alors de ne pas être pris en compte dans les statistiques d’IDI. Bien que les données consolidées au niveau mondial ne puissent pas être utilisées pour élaborer des statistiques d’IDI, il est vrai que les économies qui n’exigent pas que leurs entreprises établissent des comptes consolidés à l’échelle mondiale peuvent peiner à obtenir les renseignements dont elles ont besoin sur toutes les filiales et entités associées détenues indirectement pour établir des statistiques sur les investissements directs selon le SIRID.
183. Une EID ou une entreprise sœur peut également être débitrice ou créancière au titre de prêts et autres sommes vis-à-vis d’autres entreprises sœurs à l’étranger. Dès lors qu’elles ont, directement ou indirectement, une entité mère commune, il n’est pas nécessaire que l’une d’elles détienne 10 % au moins des droits de vote de l’autre.
184. Pour chaque catégorie d’instrument de prêt, les diminutions d’actifs viennent en déduction des augmentations d’actifs pour obtenir les transactions nettes sur actifs au cours d’une période donnée, la même méthode étant appliquée aux passifs. Toutefois, les transactions sous forme de prêts entre intermédiaires financiers liés par une relation d’investissement direct (banques de dépôts, établissements d’épargne, coopératives de crédit, fonds communs de placement ou sociétés de financement) sont exclues de l’investissement direct (voir l’annexe 6.A).
185. Lorsqu’un investisseur direct prête des fonds à son entreprise d’investissement direct, le niveau de ses créances (comptes à recevoir) vis-à-vis de l’entreprise augmente. Par la suite, lorsque l’entreprise d’investissement direct rembourse le principal du prêt, le niveau des comptes à recevoir par l’investisseur direct de la part de l’entreprise diminue. De même, lorsqu’un investisseur direct emprunte des fonds à son entreprise d’investissement direct, le niveau de ses engagements (comptes à payer) augmente, avant de diminuer lorsqu’il rembourse le principal du prêt. Il en va de même des entreprises sœurs.
186. L’augmentation des comptes à recevoir ou la diminution des comptes à payer de l’entité résidente vis-à-vis de son investisseur direct étranger ou d’entreprises sœurs à l’étranger donne lieu à des flux sortants au niveau des comptes des crédits interentreprises. La diminution des comptes à recevoir ou l’augmentation des comptes à payer de l’entité résidente vis-à-vis de son investisseur direct étranger ou d’entreprises sœurs à l’étranger donne lieu à des flux entrants.
187. La variation nette des crédits interentreprises tient compte des changements de valeur des contrats de crédit-bail entre des investisseurs directs et leurs entreprises liées à l’étranger. Ces contrats sont traités comme des crédits. Un crédit-bail est un contrat par lequel le titulaire du bail s’engage à payer des loyers en contrepartie de l’utilisation d’un bien pendant la plus grande partie ou la totalité de sa durée de vie économique prévue. Les loyers permettent au bailleur de récupérer la majeure partie ou la totalité du coût du bien et des coûts d’immobilisation du capital au cours de la durée du contrat. Lors d’une opération de crédit-bail, il n’y a certes pas transfert juridique de la propriété du bien ; en revanche, les risques et avantages attachés à la propriété sont, de facto, transférés du propriétaire légal (le bailleur) à l’utilisateur du bien (le titulaire du bail). C’est pourquoi, aux termes des conventions statistiques et des règles comptables habituelles, la valeur totale du bien est comptabilisée comme s’il y avait transfert de propriété. Par conséquent, la dette au début du crédit-bail est égale à la valeur du bien et est financée par un crédit de la même valeur, qui correspond à un engagement du titulaire du bail. Le crédit est remboursé par échéances (composées des intérêts dus depuis le dernier paiement et du principal) et, le cas échéant, par le paiement d’un solde au terme du contrat (ou par la restitution du bien au bailleur).