Ce chapitre est consacré au domaine d’intervention « Ressources publiques intérieures » du Programme d’action d’Addis-Abeba et s’intéresse notamment aux progrès accomplis, aux défis qu’il reste à relever et aux enjeux émergents, à l’heure où la communauté internationale se prépare en vue de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement. Il examine les tendances mondiales en matière de mobilisation des recettes, mettant en évidence le rôle des recettes fiscales et non fiscales dans le développement durable et le comblement des déficits de financement. Parmi les avancées constatées figurent la hausse des ratios impôts/PIB, le renforcement de l’encadrement international de la fiscalité, et des initiatives innovantes comme la numérisation des systèmes fiscaux et la fiscalité environnementale. Plusieurs défis subsistent, notamment des bases de recettes restreintes, une supervision insuffisante des incitations fiscales, et des déficits de financement des services essentiels dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Des opportunités se présentent dans plusieurs domaines tels que la numérisation de l’administration fiscale, la mise en œuvre d’un impôt minimal mondial, et l’alignement des politiques fiscales sur les Objectifs de développement durable, offrant un potentiel de transformation pour améliorer la mobilisation des ressources et favoriser une croissance économique équitable.
Perspectives mondiales du financement du développement durable 2025

2. Ressources publiques intérieures
Copier le lien de 2. Ressources publiques intérieuresDescription
2.1. Tableau de bord des données
Copier le lien de 2.1. Tableau de bord des donnéesPrincipales tendances
Dans une majorité de pays, les ratios impôts/PIB ont connu un rebond malgré les répercussions négatives de la pandémie de COVID-19 sur les recettes.
Entre 2015 et 2022, les recettes fiscales des pays en développement sont passées de 16.5 % du PIB à 17.1 % en moyenne (Nations Unies, 2024[1]). Le ratio impôts/PIB a augmenté tant dans les pays à faible revenu (PFR) (+4 %) que dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) (+2 %), passant de 11 % à 11.4 % et de 15.4 % à 15.7 % respectivement. Malgré cette hausse, dans les PFR, le ratio impôts/PIB reste en dessous du seuil de 15 % visé pour le taux d’imposition effectif (11.44 % en 2022). Le ratio impôts/PIB a diminué (-3 %) dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (PRITS), passant de 19.2 % en 2015 à 18.3 % en 2022 (Our World in Data, 2023[2]).
Entre 2015 et 2021, il a en revanche augmenté dans deux tiers des 130 économies figurant dans la base de données mondiale des statistiques des recettes publiques de l’OCDE. Cependant, dans 86 % des PFR et 43 % des PRITI, les recettes restent en deçà du niveau requis pour financer les services sociaux essentiels et investir dans le développement économique (15 % du PIB) (Benitez et al., 2023[3] ; Choudhary, Ruch et Skrok, 2024[4]).
Les recettes fiscales (hors contributions de sécurité sociale) constituent la principale source de recettes publiques, bien que les recettes non fiscales représentent également une part significative dans l'ensemble des pays. D’après les données du Fonds monétaire international (2024[5]), les recettes non fiscales représentent un tiers des recettes des pays développés, et près de la moitié des recettes des pays en développement.
Entre 2015 et 2022, les recettes totales, fiscales et non fiscales, des pays en développement ont augmenté de 20 %, soit une hausse annuelle de 2 %, et sont passées de 3 150 milliards USD au chiffre record de 3 790 milliards USD en 2022 (aux prix constants de 2015).
Graphique 2.1. Ratio impôts/PIB
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Note : ces chiffres n’incluent pas les cotisations de sécurité sociale.
Source : Calculs des auteurs à partir de Our World in Data (2023[2]), Tax revenues as a share of GDP (UNU-WIDER, Government Revenue Dataset), https://ourworldindata.org/grapher/tax-revenues-as-a-share-of-gdp-unu-wider.
La structure fiscale (ou composition des recettes fiscales) varie considérablement entre les pays et a évolué depuis 2015.
La composition des recettes fiscales, ou la part des recettes fiscales provenant des différents types d’impôt, diffère entre les économies avancées et les économies en développement. Les impôts assis sur les biens et les services représentent environ la moitié des recettes fiscales dans les pays en développement tandis que, dans les économies avancées, les impôts sur les revenus et les bénéfices et les contributions de sécurité sociale représentent une part beaucoup plus importante de la structure fiscale. Dans la majorité des régions et des groupes de revenus, la part des impôts sur les revenus et des contributions de sécurité sociale dans la structure fiscale a augmenté entre 2015 et 2021, tandis que celle des impôts sur les biens et les services a diminué. En Afrique plus particulièrement, la part de la taxe sur la valeur ajoutée dans les recettes a diminué tandis que la part des autres impôts sur la consommation a augmenté dans des proportions similaires. En moyenne, entre 2015 et 2021, c’est dans les PFR que la structure fiscale s’est le plus modifiée, avec un déclin du rôle des taxes sur les biens et les services tandis que l’impôt sur les bénéfices des sociétés et les contributions de sécurité sociale prenaient une part plus importante.
D’autres sources de recettes publiques, hors impôts, peuvent générer des ressources supplémentaires pour le développement. Les pays dotés de ressources naturelles exploitables, par exemple, peuvent accroître leurs recettes à l’aide d’instruments non fiscaux tels que les redevances ou les intérêts et dividendes. Dans certains pays, les régimes de sécurité sociale obligatoire sous gestion privée offrent une autre source de revenus. En 2021, les recettes non fiscales et les contributions aux régimes privés de sécurité sociale ont représenté 1.7 % du PIB en moyenne dans la région Amérique latine et Caraïbes (ALC), et plus de 5 % du PIB de certaines économies, comme le Chili et le Mexique (OCDE et al., 2023[6]).
Graphique 2.2. Évolution de la structure fiscale en Afrique (33), Asie-Pacifique (36), ALC (27), dans les économies de l’OCDE et dans les économies en développement, entre 2015 et 2021
Copier le lien de Graphique 2.2. Évolution de la structure fiscale en Afrique (33), Asie-Pacifique (36), ALC (27), dans les économies de l’OCDE et dans les économies en développement, entre 2015 et 2021Points de pourcentage en % des recettes fiscales totales

Note : Les économies en développement (80) comprennent celles qui, dans la base de données mondiale des Statistiques des recettes publiques, sont classées dans les catégories « à faible revenu » (11), « à revenu intermédiaire de la tranche inférieure » (35) et « à revenu intermédiaire de la tranche supérieure » (34) par la Banque mondiale.
Source : Calculs des auteurs basés sur (2023[7]), base de données mondiale des Statistiques des recettes publiques.
https://www.oecd.org/fr/data/datasets/global-revenue-statistics-database.html.
Le montant total de l’APD à l’appui de la mobilisation des recettes intérieures a augmenté depuis 2015.
L’aide publique au développement (APD) totale à l’appui de la mobilisation des recettes intérieures (MRI) a connu une hausse substantielle depuis 2015, passant de 219.7 millions USD en 2015 à 748.7 millions USD en 2022 ; ce chiffre est néanmoins inférieur au plus haut observé en 2020, qui était de 1.1 milliard USD. Cette hausse a été largement portée par les prêts octroyés par le système multilatéral, dont les pays qui ne comptent pas parmi les pays les moins avancés (PMA) ont perçu une part significative.
Les partenaires du développement qui sont membres de l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba se sont engagés collectivement à doubler leur assistance en matière fiscale pour la porter à 441.1 millions USD à l’horizon 2020, puis à maintenir ou à dépasser ce niveau par la suite. Bien que cet objectif n’ait pas été atteint, l’assistance en matière fiscale a considérablement augmenté.
Lancée en 2022, la plateforme numérique sur le traitement fiscal de l’aide publique au développement est devenue la première ressource publique de ce type destinée à améliorer la transparence autour de la fiscalité de l’aide au développement. Elle expose les approches adoptées par 22 des 30 membres du CAD qui ont participé à l’enquête, et qui représentaient plus de 80 % de l’APD bilatérale en 2020. Sur ces 22 membres, 13 pays donneurs présents sur la plateforme ont indiqué avoir révisé leur politique depuis 2015. Quatre d’entre eux ne demandent jamais, ou rarement, à bénéficier d’exonérations ; trois en font parfois la demande, neuf en font généralement la demande, et six n’ont pas de politique générale sur ce point.
Des Principes directeurs concernant le traitement fiscal de l’aide fournie de gouvernement à gouvernement ont été élaborés par l’Organisation des Nations Unies (ONU) par le biais de son Sous-comité du régime fiscal applicable aux projets d’aide publique au développement. Le Comité fiscal des Nations Unies a également adopté une recommandation portant sur la publication des dispositions concernant le régime fiscal applicable aux projets d’aide de gouvernement à gouvernement.
Graphique 2.3. L’APD à l’appui de la mobilisation de ressources intérieures
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Note : Les chiffres antérieurs à 2018 sont calculés selon la méthode des flux financiers. À partir de 2018, les calculs reposent sur la méthode de l’équivalent-don.
Source : Calculs des auteurs d’après OCDE (2024[8]), Système de notification des pays créanciers (base de données), http://data-explorer.oecd.org/s/3d.
Indicateurs clés de performance
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Entre 2015 et 2022, les recettes fiscales sont passées de 16.8 % à 17.5 % du PIB en moyenne dans les pays en développement. Malgré cette hausse, le ratio impôts/PIB dans les PFR reste inférieur au seuil de 15 % visé pour le taux d’imposition effectif (11.44 % en 2022). |
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À l’échelle mondiale, les subventions explicites en faveur des combustibles fossiles ont été multipliées par trois et sont passées de 503.3 milliards USD en 2015 à 1 530 milliards USD en 2022. De 2021 à 2022, la hausse des subventions s’est située entre 36 % et 58 % pour toutes les régions, sauf pour les régions Océanie (+22 %) et Australie et Nouvelle-Zélande (+6 %) (Nations Unies, 2024[9]). |
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L’APD à l’appui de la MRI provenant des participants à l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba est passée de 220 millions USD en 2015 à 345 millions USD en 2022 ; l’engagement à multiplier par deux les volumes d’APD pour les porter à 441.1 millions USD en 2020 n’a donc pas été honoré (Addis Tax Initiative, 2024[10]). |
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Note : Engagements quantifiables sélectionnés. L’Annexe 2.A. présente la liste complète des indicateurs.
Potentiel de mobilisation des ressources
En portant le ratio impôts/PIB à un niveau équivalent à celui d’autres pays en développement, les PFR pourraient mobiliser 4.3 points de pourcentage de plus du ratio impôts/PIB, ce qui équivaut à 27.8 milliards USD de recettes fiscales par an1.
Concrétiser cette mobilisation impliquerait d’augmenter les recettes provenant de divers impôts, sachant que ce sont les impôts sur les biens et les services et les impôts sur le revenu des personnes physiques qui offrent le meilleur potentiel. Bien qu’il existe une marge d’augmentation des recettes grâce à l’impôt sur les bénéfices des sociétés, le gain serait limité au regard de l’ampleur des ressources nécessaires.
À l’échelle mondiale, les scénarios de tarification du carbone pourraient générer environ 1 400 milliards USD par an jusqu’en 2030, soit 1.1 % du PIB mondial (FMI, 2024[11]).
En raison de l’absence de définition commune et de difficultés de nature statistique, les estimations des flux financiers illicites varient fortement (OCDE, 2022[12]). Toutefois, des progrès ont été enregistrés en matière d’harmonisation et de clarification des approches, notamment sur une base pays par pays.
2.2. Principaux domaines de progrès
Copier le lien de 2.2. Principaux domaines de progrèsLa coopération internationale en matière fiscale s’est beaucoup développée ces dernières années
Les efforts déployés par le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements en matière fiscale (le Forum mondial) et ses 171 membres, dont 55 % sont des pays en développement, ont permis de mettre un terme au secret bancaire, et plus de 130 milliards EUR de recettes supplémentaires et de pénalités ont été identifiés, dont plus de 45 milliards EUR par les pays en développement. La participation de 147 juridictions à la Convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale facilite également l’échange de renseignements entre pays. Parmi elles, 126 juridictions ont adopté l’échange automatique de renseignements relatifs aux comptes financiers. À ce jour, 108 d’entre elles échangent déjà des renseignements selon un processus automatique, parmi lesquelles figurent 51 pays en développement, dont plusieurs PMA.
Dans le domaine de la taxation effective des entreprises multinationales (EMN), la coopération internationale s’est également intensifiée. Dans 102 juridictions, des lois ont été adoptées pour permettre aux autorités fiscales de partager des renseignements clés sur le pays ; de plus, en novembre 2024, 104 juridictions avaient signé la Convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (la « Convention BEPS ») qui leur permet de modifier leurs conventions fiscales bilatérales existantes et d’en combler les lacunes (OCDE, 2024[13]). Les 147 membres du Cadre inclusif sur le BEPS, dont la moitié sont des pays développés, se sont accordés sur des règles visant à établir une taxe mondiale minimale avec un taux effectif minimal d’imposition de 15 % ; la mise en œuvre de l’accord est en cours. Le Cadre inclusif prévoit également d’instaurer une approche simplifiée et rationalisée pour l’application du principe de pleine concurrence à certaines activités des entreprises multinationales (EMN). Dans un récent rapport, l’OCDE (2024[14]) a estimé que cette approche limiterait les litiges liés aux prix de transfert et les coûts de conformité, renforcerait la certitude en matière fiscale tant pour l’administration fiscale que pour le contribuable, et serait bénéfique pour les juridictions à faible capacité qui font face à un manque de ressources et de données disponibles.
Tous les pays n’ont pas encore pu tirer avantage de ce renforcement de la coopération fiscale internationale, notamment parmi les PMA.
Le soutien régional et international au renforcement des capacités fiscales porte ses fruits et fait l’objet d’une demande croissante
La hausse du financement international, de l’appui technique et de la formation renforce les capacités fiscales des pays en développement, notamment dans le domaine de la fiscalité internationale. L’Initiative Inspecteurs des impôts sans frontières (IISF), lancée à l’occasion de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue à Addis-Abeba en 2015, consiste à mettre à la disposition des administrations fiscales des pays en développement des spécialistes, qui leur apportent une assistance pratique sur des dossiers de vérification en cours ainsi que sur des questions de fiscalité internationale connexes. À ce jour, les programmes de l’IISF, notamment ceux en lien avec le Forum africain sur l’administration fiscale (ATAF), ont permis de générer, dans 62 juridictions, plus de 2.30 milliards USD de recettes fiscales supplémentaires, et 6.05 milliards USD suite à des redressements fiscaux (OCDE/PNUD, 2024[15]). L’OCDE et le Forum mondial intensifient leur appui au service du renforcement des capacités afin de pouvoir répondre à la demande croissante émanant des pays en développement qui souhaitent mettre en œuvre les normes internationales les plus récentes en matière fiscale. Le Forum mondial a ainsi procuré une assistance à 91 juridictions en 2023, sous la forme de programmes d’intégration pour les nouveaux membres, de programmes bilatéraux, de formations, de cours en ligne, de boîtes à outils et de conseils, et nombre des activités de renforcement des capacités ont été menées en partenariat avec des organisations fiscales internationales et régionales (OCDE, 2024[16]).
La collaboration avec les organisations fiscales régionales gagne de plus en plus en importance. L’ATAF, qui a assuré des missions d’assistance technique dans 35 pays en 2023, occupe une place de premier plan dans le renforcement des capacités fiscales des pays d’Afrique. Des redressements fiscaux menés par les membres de l’ATAF grâce à ces initiatives ont rapporté 1.41 milliard USD, dont 620 millions USD recouvrés à l’occasion de contrôles. Depuis 2016, les efforts combinés de l’ATAF et des programmes conjoints de l’ATAF et de l’IISF ont permis de collecter 1.92 milliard USD (African Tax Administration Forum, 2024[17]). Autre exemple : la Plateforme de collaboration sur les questions fiscales, créée en 2016, qui réunit les secrétariats du FMI, de l’OCDE, des Nations Unies et de Banque mondiale et vise à renforcer la collaboration en matière de MRI (Platform for Collaboration on Tax, 2024[18]). De son côté, l’Académie de l’OCDE pour les enquêtes en matière de délinquance fiscale et financière a formé plus de 3 000 agents publics de 167 juridictions dans l’objectif d’améliorer la détection et les enquêtes dans ce domaine, et de soutenir les efforts des pays dans leur lutte contre les flux financiers illicites.
Les banques publiques de développement (BPD) mobilisent de plus en plus le financement du développement durable dans les pays en développement
Les BPD jouent un rôle essentiel pour promouvoir la concordance entre l’investissement et des initiatives mondiales telles que les Objectifs de développement durable (ODD), l’Accord de Paris et le Cadre de la biodiversité de Kunming-Montréal. Sur les 127 BPD et institutions de financement du développement créées depuis 2006, 72 % l’ont été dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ; actuellement, 37.8 % d’entre elles sont domiciliées dans des PRITI, 23.5 % dans des PRITS, mais seulement 3.6 % dans des PFR2 (Peking University et Agence Française de Développement, 2024[19]). Les BPD mobilisent de plus en plus le financement au service de l’adaptation climatique, de la biodiversité et des investissements en matière sociale, et s’essaient aux obligations liées au développement durable, aux dispositifs de conversion de dette et à d’autres instruments financiers innovants. Bien que de nombreuses BPD fixent des objectifs écologiques, les actifs verts représentent une part relativement faible des portefeuilles, 14 % seulement en moyenne (OCDE et al., 2023[6]). Ainsi, seuls 19 % des instruments proposés par les BPD dans la région Amérique latine et Caraïbes portent sur des investissements numériques, verts ou répondant à des problématiques de genre (OCDE et al., 2023[6]). Le réseau Finance in Common soutient les BPD en favorisant la recherche, le dialogue et l’apprentissage entre pairs afin qu’elles puissent améliorer leurs stratégies et leurs activités. Il œuvre également à la promotion de la coopération mondiale entre les parties prenantes, dans l’objectif de rationaliser les cadres financiers et d’appuyer les objectifs de développement durable ; récemment, des activités ont ainsi été menées pour renforcer les alliances, intensifier l’assistance technique, et remédier aux problèmes d’asymétrie de devises afin d’accroître les flux de capitaux transfrontières.
2.3. Défis persistants
Copier le lien de 2.3. Défis persistantsUne approche trop restrictive, axées sur certains impôts spécifiques, réduit le potentiel de génération des recettes. Aucun type de recettes ne permettra, à lui seul, d’atteindre le niveau nécessaire pour réaliser les ODD. Or, les efforts visant à accroître la MRI se concentrent trop souvent sur l’impôt sur les bénéfices des sociétés qui, bien qu’essentiel pour assurer des règles du jeu équitables et préserver la confiance dans le système fiscal, ne suffit pas à générer le niveau de recettes publiques intérieures nécessaires dans de nombreux pays. Le système fiscal doit donc être considéré dans son ensemble pour identifier les sources de recettes possibles. La conception de stratégies de recettes à moyen terme visant à aligner les réformes du système fiscal sur les objectifs de recettes peut constituer une piste intéressante (Platform for Collaboration on Tax, 2021[20] ; Platform for Collaboration on Tax, 2023[21]), qui est d’ailleurs à l’étude dans plus de 25 pays. Lorsqu’elles sont élaborées en consultation avec la société dans son ensemble et avec son soutien, ces stratégies peuvent compléter efficacement les cadres de financement nationaux intégrés. Les stratégies de recettes peuvent également insuffler une dynamique politique durable en faveur de réformes fiscales. Ce point a son importance sachant que les contraintes de politique économique sont souvent considérées comme un obstacle majeur à la réalisation et à l’application des réformes de MRI (Independent Evaluation Group, 2023[22]).
La croissance économique ne se traduit pas forcément par une hausse des recettes fiscales
Les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont besoin de la croissance économique pour le bon fonctionnement de l’État ainsi que pour fournir des services publics, un système éducatif et un système de protection sociale de qualité. Le système fiscal devrait contribuait à un environnement propice à la croissance économique. Mais la croissance économique doit également permettre d’accroître les recettes fiscales. Lorsque ces recettes augmentent parallèlement à la croissance économique, cela peut dispenser les pays de procéder à une augmentation des taux légaux d’imposition qui entraînerait des distorsions économiques. Maintenir une base d’imposition large, limiter les mesures d’incitation fiscale basées sur les revenus et assurer la progressivité des régimes fiscaux peut amplifier la contribution de la croissance à la hausse des recettes.
La supervision des incitations fiscales, notamment des aides en faveur des combustibles fossiles, reste insuffisante
Les incitations fiscales sont de plus en plus répandues et généreuses dans le monde (OCDE, 2022[23]). Bien qu’elles puissent jouer un rôle important dans le développement, le manque à gagner côté recettes peut se révéler considérable. Le coût des incitations liées à l’impôt sur les bénéfices des sociétés s’élève en moyenne à 0.2 % et 0.3 % du PIB en Afrique et en Asie respectivement, et presque le double dans un quart des pays de ces régions (OCDE, 2022[23]). Près de 90 % des pays en développement offrent une mesure incitative liée à l’impôt sur les bénéfices avec pour conséquence que les entreprises éligibles ne sont pas imposées sur leurs bénéfices. Les données probantes sur l’efficacité des incitations fiscales sont peu concluantes en raison d’un suivi et d’une analyse le plus souvent insuffisants pour en calculer le rapport coût-bénéfice. Dans de nombreux pays, il conviendrait d’examiner les dépenses fiscales de manière plus exhaustive, en ne se limitant pas aux incitations fiscales offertes aux grandes multinationales. Un tel examen permettrait d’assurer que les incitations sont bien conçues, correctement ciblées et basées sur des critères d’éligibilité clairs, et que leur octroi, leur gestion et leur évaluation s’effectuent en toute transparence (FMI, OCDE, ONU, Groupe de la Banque mondiale, 2015[24]).
Les subventions aux combustibles fossiles, qui restent répandues dans le monde, freinent fortement la durabilité environnementale et l’efficacité économique en encourageant une consommation excessive de sources d’énergie à forte intensité de carbone. Le coût budgétaire de ces aides, y compris de celles assurées par des dépenses fiscales, est loin d’être négligeable : en 2022, pour 48 pays de l’OCDE et pays partenaires, le montant des aides d’État en faveur des combustibles fossiles était supérieur à 1 400 milliards USD, soit le double des niveaux de 2021, en raison d’initiatives visant à atténuer les coûts élevés de l’énergie (OCDE, 2023[25]). Une augmentation préoccupante de ces aides est observée, malgré la connaissance de leurs effets négatifs, qui entravent la réalisation des engagements climatiques et alourdissent les coûts budgétaires. La suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles permettrait d’alléger la charge budgétaire et de dégager des ressources pour réaliser des investissements plus productifs dans les énergies renouvelables, l’éducation et la santé, tout en alignant les signaux du marché sur les objectifs de politique climatique. Il importera de compenser les effets potentiellement régressifs de la tarification des combustibles fossiles en veillant à ce que les économies réalisées soient redirigées vers des programmes ciblant les populations vulnérables, bien que cela puisse poser des défis dans certains pays.
La lutte contre la délinquance fiscale, la corruption et les flux financiers illicites doit s’appuyer sur une coopération interétatique, qui fait souvent défaut
Les FFI désignent des activités, telles que le blanchiment de capitaux, la corruption active, la fraude et l’évasion fiscale ou encore la falsification des factures dans les échanges commerciaux, qui visent à transférer illégalement des ressources d’un pays à un autre (OCDE, 2014[26]). Ces flux illicites affaiblissent les institutions publiques, favorisent la corruption, tant active que passive étrangère, et engendrent des préjudices ainsi que des pertes financières considérables.
Les FFI menacent les intérêts stratégiques, politiques et économiques des pays et érodent la confiance du public dans les institutions publiques ainsi que le système financier. Ils peuvent également avoir pour effet de neutraliser les flux financiers légitimes et de réduire la capacité d’investissement intérieur. Parce qu’ils peuvent, dans certains pays, être supérieurs à la fois aux flux d’APD et d’IDE (investissements directs étrangers), la lutte contre les flux financiers illicites est un enjeu majeur pour la cohérence des politiques au service du développement durable (Global Financial Integrity, 2015[27] ; OCDE, 2024[28]).
Malgré les bons résultats de l’Initiative pour le recouvrement des avoirs volés, partenariat entre la Banque mondiale et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime qui a permis le recouvrement d’environ 1.9 milliard USD d’avoirs volés, le taux de recouvrement des produits d’activités criminelles reste estimé à seulement 1 %. La détection des risques et des tendances émergentes dans le domaine de la délinquance fiscale peut améliorer les performances, de même que le renforcement de la coordination entre les organes compétents et l’amélioration des stratégies nationales visant à lutter contre la délinquance fiscale et à promouvoir une approche de la lutte contre les FFI à l’échelle de l’ensemble de l’administration3.
La coopération internationale est essentielle, et l'Aide publique au développement (APD) peut jouer un rôle clé en ciblant des secteurs générateurs de recettes non fiscales, tels que l’énergie et le transport, en renforçant les institutions nationales cruciales, comme les banques centrales et les autorités fiscales, et en impliquant le secteur privé pour promouvoir la gestion des risques, le devoir de diligence et les IDE responsables. Pour cela, il est nécessaire de renforcer les capacités techniques en matière de FFI. Les efforts devraient viser à soutenir les pays en développement dans la mise en œuvre des normes du Groupe d'action financière (GAFI), afin de renforcer la confiance des marchés et des investisseurs, de dissuader la pratique de l'atténuation des risques (de-risking), et d'assurer un accès continu aux marchés financiers et aux systèmes de paiement transfrontaliers4.
La connaissance des informations concernant les bénéficiaires effectifs doit être améliorée
La connaissance des informations sur les bénéficiaires effectifs est la pierre angulaire de la lutte contre l’évasion fiscale et autres FFI. Ces dernières années, en s’appuyant sur les travaux du Forum mondial et sur les synergies avec le processus du GAFI, les juridictions ont pu réaliser des avancées concrètes en ce qui concerne la transparence des informations sur les bénéficiaires effectifs et la mise en conformité des parties prenantes nationales et étrangères. Elles ont notamment promulgué des lois et créé des outils pour combler les lacunes en matière d’information, renforcer l’efficacité des enquêtes sur les faits de délinquance financière et fiscale, et améliorer la MRI. Pourtant, pour des motifs tenant généralement à la mise en œuvre, seules 53 % des 118 juridictions examinées par le Forum mondial en juin 2024 ont obtenu une note satisfaisante sur la question des bénéficiaires effectifs. Des progrès sont donc attendus en ce qui concerne la mise en œuvre concrète des réformes adoptées, ainsi que les ressources que les administrations doivent y allouer. Les stratégies de lutte contre les FFI devraient être axées sur la création de registres des bénéficiaires effectifs, dont la configuration, la gestion et la supervision se révèlent complexes aussi bien pour les pays développés que pour les pays en développement.
Le financement reste peu accessible aux acteurs infranationaux et urbains
Environ 65 % des 169 cibles des ODD ne pourront être atteintes sans la participation des administrations infranationales, notamment municipales. Dans une récente enquête menée conjointement par l’OCDE, le Réseau des solutions pour le développement durable et le Comité européen des régions, les deux tiers des administrations infranationales citaient le manque de ressources financières comme principal obstacle pour concrétiser les ODD (OCDE, 2024[29]). Dans leurs réponses, elles mettaient en avant la nécessité de décentraliser, notamment dans plusieurs pays d’Afrique, pour permettre aux administrations locales de générer leurs propres recettes, par exemple via la propriété immobilière (Cities Alliance, 2021[30]). Les administrations locales et régionales jouent un rôle déterminant dans la réalisation des objectifs climatiques et environnementaux et sont responsables de la majeure partie des dépenses publiques consacrées à l’adaptation aux changements climatiques et à leur atténuation. Pourtant, dans les économies émergentes, les niveaux actuels d’investissement montrent un déficit de financement annuel de 350 milliards USD dans les villes pour atteindre les cibles climatiques (Birch, Rodas et Drumm, 2023[31]). La coopération internationale peut être particulièrement efficace pour soutenir les administrations infranationales et le financement urbain. Les systèmes de garanties, par exemple, peuvent mobiliser le financement du développement durable, comme l’ont souligné les discussions sur la réforme des banques multilatérales de développement et le Groupe d’experts indépendants du G20 (2023[32]). En exploitant ce potentiel, les villes pourraient bénéficier d’un meilleur accès au financement dans un objectif de gestion des impacts du changement climatique. Entre 1988 et 2024, l’Agence multilatérale de garantie des investissements a émis des garanties pour un montant total de 84.5 milliards USD, et seules 11 demandes d’indemnités ont donné lieu à paiement (Agence multilatérale de garantie des investissements, 2024[33]). Jusqu’ici, ses activités se sont concentrées pour l’essentiel sur les PRITS, mais les garanties concernant des investissements dans les PFR ont représenté plus de 10 % du volume de nouvelles émissions pour la première fois lors de l’exercice 2022 (Mathiasen et Aboneaaj, 2023[34]).
Il est nécessaire d’adopter une budgétisation sensible au genre pour réduire les inégalités entre les genres
Un financement adéquat et efficace est indispensable pour parvenir à l’égalité entre les genres et favoriser l’autonomisation des femmes et des filles. La budgétisation sensible au genre peut aider à éliminer les biais présents dans les processus et outils des administrations, tout en soutenant leurs efforts pour promouvoir l'égalité entre les genres, notamment en ce qui concerne les salaires et l'accès aux marchés du travail. De plus en plus de pays de l’OCDE procèdent à une budgétisation sensible au genre (OCDE, 2024[35]). Des pays partenaires vérifient actuellement s’ils disposent de systèmes pour suivre les dotations budgétaires destinées à l’égalité entre les genres dans le cadre du cycle de suivi 2023-26 du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement (2024[36]).
2.4. Domaines nouveaux et émergents
Copier le lien de 2.4. Domaines nouveaux et émergentsLa numérisation de l’administration fiscale peut avoir de nombreux bienfaits, sur le plan de l’augmentation des recettes et au-delà
La numérisation de l’administration fiscale est associée à de nombreux effets positifs, parmi lesquels l’accroissement des recettes : porter l’adoption de la déclaration électronique à la moitié des impôts et taxes pourrait entraîner une hausse des recettes équivalant à 1.6 % du PIB GDP (Nose et Mengistu, 2023[37]). Elle est également liée à une hausse de la confiance du public dans les agents de l’administration fiscale et à une baisse du sentiment de corruption (FMI, 2022[38]). Malgré les progrès accomplis dans ce domaine par les pays en développement, il subsiste une importante marge de progression. Pour réussir la transformation numérique, il est essentiel à la fois d’agir sur le plan des politiques publiques et de renforcer les ressources humaines (Nose et Mengistu, 2023[37]). Les possibilités de soutien offertes par différents acteurs sont de plus en plus nombreuses, parmi lesquelles les programmes de l’IISF et les modèles de maturité de transformation numérique facilitant l’auto-évaluation (OCDE, 2022[39]).
La mise en œuvre d’un impôt minimum mondial pour les multinationales pourrait générer des recettes supplémentaires considérables
L’impôt minimum mondial garantit que les grandes entreprises multinationales paient un niveau d’impôt minimum (à un taux effectif de 15 %) sur leur revenu dans chacune des juridictions où elles exercent des activités. Cela réduit les incitations à transférer des bénéfices, encadre la concurrence fiscale, et met fin à la course au moins-disant en matière d’impôts sur les bénéfices des sociétés. À ce jour, environ 45 juridictions ont déjà intégré l’impôt minimum mondial dans leur législation, ou prévoient de le faire. La hausse des recettes qu’il entraînerait a été estimée entre 155 et 192 milliards USD par an, soit 6.5 % à 8.1 % des recettes mondiales de l’IS (OCDE, 2024[40]). Si toutes les juridictions pourraient largement bénéficier des retombées, celles qui appliquent une ou plusieurs composantes de l’impôt minimum mondial en tireraient un avantage encore plus important. Les autres, en revanche, risquent de renoncer à des recettes qu'elles pourraient pourtant aisément collecter. La mise en place de l’impôt minimum sera également l’occasion pour les juridictions de réexaminer leurs incitations fiscales et de s’orienter vers des incitations conçues de manière à offrir un meilleur rapport coût-bénéfice au regard de l’investissement généré par dollar des États-Unis de recettes perdues.
Renforcer le lien entre impôt et ODD
Bien que l’impôt soit principalement considéré comme un levier permettant de générer des revenus pour atteindre des objectifs de développement, la politique fiscale peut aussi servir à orienter plus directement les résultats en matière de développement. À ce jour, ce potentiel n’est pas pleinement exploité. Il est surtout important dans les domaines de la réduction des inégalités, de l’environnement et de la santé.
La politique fiscale peut renforcer la progressivité et aider à lutter contre les inégalités de revenu et de richesse à l’échelle mondiale
La concentration des richesses au sommet de l’échelle de distribution s’est accrue. De fait, la part estimée du patrimoine détenu par les 0.001 % les plus riches au niveau mondial a plus que doublé entre 1995 et 2022, passant d’environ 3.3 % à 6.9 % (OCDE, 2024[41]). Les taux effectifs d’imposition des particuliers très fortunés sont souvent nettement inférieurs à ceux des bas revenus5 (OCDE, 2024[41]). En ce qui concerne la MRI, la première limite de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est la capacité des plus fortunés à réduire leur revenu imposable par le report de l’impôt sur les plus-values et l’utilisation stratégique de sociétés de holding.
Les politiques peuvent contribuer à élargir les assiettes fiscales et à réduire les écarts d’imposition entre les différents types de revenus et d’actifs. Les pays qui affichent un niveau élevé de dépenses fiscales pourraient modifier celles qui produisent des effets régressifs pour améliorer la progressivité du système fiscal. Les juridictions devraient en outre établir des rapports annuels sur les dépenses fiscales qui, d’une part, mesureraient le manque à gagner sur le plan des recettes fiscales et, d’autre part, en analyseraient les effets redistributifs. Il conviendrait également d’élaborer des stratégies cohérentes pour renforcer l’économie formelle et faire entrer les activités informelles et leurs travailleurs dans le champ du système fiscal. Cela nécessitera des réformes en matière d’impôts et d’avantages fiscaux. De nombreux pays comptent des activités informelles et la main-d’œuvre associée qui sont en mesure de contribuer aux impôts et à la sécurité sociale. Lorsqu’ils sont bien conçus, les régimes fiscaux forfaitaires incitent à entrer dans l’économie formelle sans restreindre la croissance des activités.
La fiscalité environnementale peut favoriser le développement durable en relevant les défis environnementaux tout en soutenant la croissance économique
En 2023, les recettes générées par les taxes carbone et les systèmes d’échange de quotas d’émissions ont atteint un niveau record de 104 milliards USD (Groupe de la Banque mondiale, 2023[42]). La couverture mondiale des politiques explicites de tarification du carbone est en hausse, et près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont actuellement soumises à une taxe carbone ou à un système d’échange de quotas. Si l’on inclut la tarification implicite du carbone par le biais des droits d’accises sur les produits énergétiques, la couverture des politiques de tarification explicites et implicites du carbone atteint 42 % des émissions mondiales de GES (OCDE, 2023[43]). Ces taxes peuvent générer des recettes importantes, qui peuvent ensuite être réorientées vers des services publics essentiels et aider à contrer les effets redistributifs négatifs. Leur rôle premier est d’inciter à réduire les dommages environnementaux, de promouvoir l’innovation dans les technologies vertes, et d’améliorer les résultats en matière de santé publique en réduisant les risques liés à la pollution. Bien qu’elles puissent produire des effets régressifs, les taxes environnementales peuvent également être conçues de manière à incorporer des mesures compensatoires, comme des crédits d’impôt ou des transferts sociaux, afin d’atténuer leur impact sur les ménages vulnérables et d’assurer une distribution équitable de leurs bénéfices. Ce type d’approche a le mérite de favoriser la résilience tant environnementale qu’économique, et ainsi de contribuer au développement durable à long terme.
Le G20, dans une récente déclaration sur la mise en œuvre d’un impôt minimal mondial de 2 % sur la fortune des milliardaires, ainsi que le Groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale prônent l’introduction de taxes dans les secteurs à émissions élevées et à forte intensité de ressources. Parmi leurs propositions figurent l’instauration de taxes sur l’extraction des combustibles fossiles et les transactions financières, dont une part importante des recettes serait affectée aux pays en développement.
Il faut accroître la marge de manœuvre budgétaire et les ressources extérieures pour réduire les écarts de financement de la protection sociale et des services de santé essentiels dans les pays en développement
Après une phase de progrès à partir de 2000, l’extension de la couverture des services de santé essentiels a commencé à stagner dans le monde en 2015, et 4.5 milliards de personnes n’étaient pas entièrement couvertes en 2021. En 2019, deux milliards de personnes rencontraient des difficultés financières dues aux dépenses de santé non prises en charge, un milliard faisait face à des coûts catastrophiques, et 344 millions basculaient dans la pauvreté extrême. La proportion de ménages consacrant plus de 10 % de leur budget à des dépenses de santé est passée de 12.6 % en 2015 à 13.5 % en 2019 (Nations Unies, 2024[44]).
Dans de nombreux pays, la pandémie de COVID-19 a exacerbé le déficit de financement de la protection sociale et des services de santé essentiels. En outre, nombre de pays en développement, caractérisés par une économie informelle importante, éprouvent de grandes difficultés à financer les services essentiels. Les PFR devraient dépenser 15.9 % de leur PIB en plus, et les PRITI 5.1 %, pour pouvoir fournir un socle de protection sociale. En d’autres termes, pour combler leur déficit de financement, de nombreux PFR devraient consacrer plus de 75 % de leurs recettes fiscales à la protection sociale, soit davantage que les dépenses des pays membres de l’OCDE disposant d’une base de recettes fiscales bien plus conséquente (OCDE, 2024[45]). En Afrique subsaharienne, les dépenses publiques de santé n’étaient que d’environ 5.2 % du PIB en 2019, alors que la moyenne mondiale s’établissait à 9.8 % du PIB (Piatti-Fünfkirchen, Lindelow et Yoo, 2018[46]).
La création d’une marge budgétaire, par l’augmentation des recettes fiscales, l’élargissement de la couverture de sécurité sociale, une gestion prudente de la dette et la réaffectation des dépenses publiques, entre autres stratégies, contribuerait à réduire le déficit de financement. Pourtant, dans la plupart des pays, les taxes à visée sanitaire sont sous-utilisées : d’après l’Organisation mondiale de la santé (2021[47]), en 2020, seuls 40 pays taxaient le tabac à 75 % ou plus du prix de la plupart des marques de cigarettes vendues. Les taxes sur le tabac et l’alcool et, dans une moindre mesure, les taxes sur le sucre et les boissons contenant des sucres ajoutés, offrent un potentiel de recettes fiscales important, et présentent en outre l’intérêt d’inciter les populations à adopter un mode de vie plus sain, ce qui a pour effet de réduire les coûts sanitaires, économiques et sociaux pour la société. Les pays pourraient prélever des cotisations de sécurité sociale de manière à financer la protection sociale en fonction de la productivité de la main-d’œuvre et à limiter le risque que le système fiscal et de sécurité sociale pousse les travailleurs vers l’économie informelle.
Annexe 2.A. Ressources publiques intérieures
Copier le lien de Annexe 2.A. Ressources publiques intérieuresTableau d’annexe 2.A.1. Évaluation du domaine d’intervention : Ressources publiques intérieures
Copier le lien de Tableau d’annexe 2.A.1. Évaluation du domaine d’intervention : Ressources publiques intérieures
Paragraphe du Programme d’action d’Addis-Abeba |
Engagement |
Cible ou objectif spécifique (quantifiable/ avec échéance) |
Cible des Objectifs de développement durable (ODD) correspondante (si disponible) |
État d’avancement de la mise en œuvre ou progrès accomplis depuis 2015, d’après les indicateurs des ODD retenus ou d’autres pertinents (mesures indirectes) |
---|---|---|---|---|
20 |
Améliorer les conditions de l’activité économique dans nos pays, notamment le respect de la légalité et lutter contre la corruption à tous les niveaux et sous toutes ses formes. |
Non |
Cible 16.3 Promouvoir l’état de droit dans l’ordre interne et international et garantir à tous un égal accès à la justice. Cible 16.5 Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes. Cible 16.10 Garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la législation nationale et aux accords internationaux. |
Voir également les paragraphes 22-25. D’autres cibles et indicateurs non cités dans cette annexe présentent également une pertinence. Pour plus d’informations, consulter https://www.sdg16hub.org/home et https://unstats.un.org/sdgs/report/2023/extended-report/Extended-Report_Goal-16.pdf. Indicateur 16.3.1 des ODD – Proportion des personnes victimes de violences a) physiques, b) psychologiques ou c) sexuelles au cours des 12 mois précédents ayant signalé les faits aux autorités compétentes ou recouru à d’autres mécanismes de règlement des différends officiellement reconnus. En l’état au début de l’année 2024, seuls 53 pays disposaient d’au moins un point de données sur le signalement d’un type de violences couvertes par l’indicateur 16.3.1 depuis 2010 (Nations Unies, 2024[48]). Indicateur 16.5.1 des ODD – Proportion de personnes ayant eu, au moins une fois, affaire à un agent public auquel elles ont versé un pot-de-vin ou qui leur a demandé un pot-de-vin au cours des 12 mois précédents. En 2022, la prévalence moyenne des pots-de-vin était plus élevée dans les pays à faible revenu. Elle était ainsi de 31.6 % dans les pays à faible revenu (PFR), de 26.2 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI), de 17.1 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (PRITS), et de 8.9 % dans les pays à revenu élevé (Nations Unies, 2024[48]). Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International Depuis 2011, 28 des 180 pays mesurés par l’IPC ont amélioré leur score en matière de corruption, tandis que celle de 34 pays s’est nettement dégradée. En Afrique subsaharienne, plus de 90 % des pays ont obtenu un score inférieur à 50 (Transparency International, 2024[49]). Indicateurs du Panorama des administrations publiques de l’OCDE, rapports sur la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption, et indicateurs de la confiance dans les pouvoirs publics de l’OCDE Les données disponibles pour les pays de l’OCDE montrent que des progrès ont été accomplis depuis 2015 en ce qui concerne l’accès du public aux documents budgétaires et le nombre de pays mettant activement en application la législation anti-corruption (OCDE, 2023[50]). |
21 |
Être désireux, par le choix des politiques, de promouvoir une société sans exclusive Adopter et appliquer une législation non discriminatoire, mettre en place une infrastructure sociale et des politiques de développement durable. Faciliter une participation réelle et égale des femmes à l’économie en leur accordant un accès égal au processus de décision et aux postes de direction. |
Non |
Cible 5.5 Veiller à ce que les femmes participent pleinement et effectivement aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique, et y accèdent sur un pied d’égalité. Cible 10.2 D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre. Cible 10.3 Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en encourageant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière. Cible 16.b Promouvoir et appliquer des lois et politiques non discriminatoires pour le développement durable. |
Indicateur 5.5.1 des ODD – Proportion de sièges occupés par des femmes dans a) les parlements nationaux et b) les administrations locales. En 2024, les femmes occupaient en moyenne 26.9 % des sièges aux parlements nationaux (chambre unique et chambre basse), un taux en hausse par rapport à 2015 (22.3 %). Dans les pays les moins avancés (PMA), cette proportion est passée de 21.7 % en 2015 à 26.8 % en 2024. En outre, à l’échelle mondiale, les femmes occupaient 35.5 % des sièges électoraux au sein des organes délibérants des administrations locales en 2023 ; dans les PMA, cette proportion était de 27 % (Nations Unies, 2019[51]). Indicateur 10.2.1 des ODD – Proportion de personnes vivant avec un revenu de plus de 50 % inférieur au revenu moyen, par âge, sexe et handicap. Depuis 2000, les deux tiers des pays ont réduit la part de leur population vivant avec un revenu inférieur de plus de 50 % au revenu moyen. Cependant, plus de 12 % de la population de ces pays vit toujours avec moins de la moitié du revenu médian (Nations Unies, 2019[51]). Indicateurs 10.3.1 et 16.b.1 des ODD – Proportion de la population ayant signalé avoir personnellement fait l’objet de discrimination ou de harcèlement au cours des 12 mois précédents pour des motifs interdits par le droit international des droits de l’homme. D’après les données de 2015-23, une personne sur six a fait l’objet de discriminations sur une période de 12 mois. Les discriminations fondées sur la couleur ou l’origine ethnique continuent d’affecter des groupes de population importants. Les discriminations insidieuses fondées sur l’âge, le genre, la religion ou les convictions sont également répandues (Nations Unies, 2019[51]). Rapport mondial sur l’écart entre les genres, Forum économique mondial En 2023, d’après le Forum économique mondial, c’est dans l’autonomisation politique des femmes que l’écart entre les genres est le plus prononcé ; il n’a été comblé qu’à hauteur de 22.1 %. Toujours en 2023, seuls 12 pays sur les 146 couverts par le Rapport mondial sur l’écart entre les genres de 2023 ont obtenu un score de parité supérieur à 50 % et, dans 75 pays, les femmes occupaient 20 % ou moins des fonctions ministérielles (Forum économique mondial, 2023[52]). Indice Institutions sociales et Égalité femme-homme (ISE) de l’OCDE En vertu de l’indice ISE de l’OCDE de 2019, en moyenne, les niveaux les plus élevés de discriminations fondées sur le genre étaient enregistrés dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud (OCDE, 2019[53]). |
22 |
S’attacher à améliorer l’équité, la transparence, l’efficacité et le rendement de la fiscalité, notamment en élargissant l’assiette fiscale et en continuant de s’efforcer à intégrer le secteur informel dans l’économie formelle, en fonction des caractéristiques de chaque pays. Saluer les efforts accomplis par certains pays pour définir les objectifs et les calendriers de l’amélioration des recettes publiques intérieures dans le cadre de leur stratégie de développement durable. Aider les pays en développement qui en ont besoin à atteindre ces objectifs. S’engager à améliorer l’administration fiscale, par des systèmes fiscaux modernisés et progressifs, par une politique fiscale mieux conçue et par une collecte plus efficace des impôts. Renforcer la coopération internationale pour aider à accroître la capacité des pays en développement notamment par une meilleure aide publique au développement (APD). |
Non |
Cible 8.3 Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent les activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers. Cible 10.4 Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, afin de parvenir progressivement à une plus grande égalité. Cible 17.1 Améliorer, notamment grâce à l’aide internationale aux pays en développement, la mobilisation de ressources nationales en vue de renforcer les capacités nationales de collecte de l’impôt et d’autres recettes. |
Indicateur 8.3.1 des ODD – Proportion de l’emploi informel dans l’emploi total, par secteur et par sexe. Depuis 2015, le taux de l’emploi informel a baissé de moins d’un point de pourcentage. Bien qu’il s’agisse du taux le plus bas jamais enregistré au niveau mondial, le nombre de travailleurs du secteur informel est, lui, au plus haut (OIT, 2024[54]). Plus de 90 % des femmes occupées dans les PMA et près de 90 % en Afrique subsaharienne, en Asie centrale et en Asie du Sud-Est travaillent dans le secteur informel, ce qui représente une très légère amélioration depuis 2015 (Nations Unies, 2024[55]). Indicateur 10.4.2 des ODD – Effet redistributif de la politique budgétaire. Aucune donnée n’est disponible sur l’indicateur 10.4.2 des ODD portant sur l’effet redistributif de la politique budgétaire. Indicateur 17.1.1 des ODD – Total des recettes publiques en proportion du produit intérieur brut (PIB), par source. Cet indicateur mesure directement l’efficacité des systèmes fiscaux et leur capacité à élargir l’assiette fiscale. Passées de 28.2 % à 28.3 % au cours de la période 2015-22, les recettes publiques totales (fiscales et non fiscales) exprimées en pourcentage du PIB restent constantes dans les pays en développement (FMI, 2023[56]). Entre 2015 et 2022, les recettes fiscales sont passées de 16.8 % à 17.5 % du PIB en moyenne dans les pays en développement, avec une baisse à 16.1 % en 2020 en raison du COVID-19. Dans les économies avancées, les recettes fiscales en proportion du PIB ont augmenté plus rapidement : le ratio est ainsi passé de 24.8 % en 2015 à 26 % en 2022 ; elles ont également moins subi les répercussions de la crise du COVID-19, leurs recettes fiscales n’étant tombées qu’à 24.7 % du PIB en 2020 (FMI, 2023[56]). Indicateur 17.1.2 des ODD – Proportion du budget national financé par les impôts nationaux. Cet indicateur rend compte de l’efficacité des systèmes de collecte des impôts et de l’intégration des secteurs informels dans l’économie formelle. À l’échelle mondiale, la part du budget national financée par les impôts nationaux a baissé depuis 2000, passant de 63.5 % à 59.0 % en 2022 (Nations Unies, 2019[51]). Base de données mondiale des statistiques des recettes publiques de l’OCDE Entre 2010 et 2021, malgré l’impact de la crise du COVID-19 sur les recettes publiques, le ratio impôts/PIB a augmenté dans plus des deux tiers des pays figurant dans la base de données mondiale des Statistiques des recettes publiques de l’OCDE (OCDE, 2024[57]). Ratio impôts/PIB Le ratio impôts/PIB reste inférieur au seuil de 15 % dans 86 % des PFR et dans 43 % des PRITI. Dans les pays en situation de fragilité ou en proie à des conflits ou à la violence, le ratio impôts/PIB moyen n’était que de 12.6 % en 2023, et l’écart entre les pays en développement et les pays de l’OCDE s’est globalement accentué entre 2010 et 2021 (OCDE, 2024[58] ; Banque mondiale, 2024[59]). Une fiscalité mieux conçue et un renforcement des institutions pourrait permettre d’accroître le ratio impôts/PIB de 9 et 5 points de pourcentage en moyenne dans les PFR et dans les économies émergentes, respectivement (FMI, 2023[60]). Proportion des dépenses publiques financées par les impôts En 2020, année au cours de laquelle la pandémie s’est déclarée, la proportion des dépenses publiques financées par les impôts a reculé d’environ 10 % par rapport à 2019, tant dans les économies avancées que dans les pays en développement, en raison notamment d’une hausse des dépenses consacrées à des mesures de politique publique et d’une baisse des recettes fiscales. En 2022, la part des dépenses financées par les impôts n’avait pas retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie (Nations Unies, 2024[1]). Engagement de l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba à doubler l’APD à l’appui de la mobilisation des recettes intérieures (MRI) par rapport aux niveaux de 2020 Les partenaires de développement de l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba se sont collectivement engagés à maintenir ou à dépasser le niveau cible mondial de 2020 (441.1 millions USD) de coopération dans le domaine de la MRI pour les réformes fiscales prises en charge par les pays (ATI, 2024[61]). L’APD totale à l’appui de la MRI, partenaires de développement de l’Initiative fiscale d’Addis-Abeba inclus, s’est établie à 749 millions USD en 2022, et emprunte de plus en plus la voie du système multilatéral. Vingt-cinq pays participent activement à la formulation et à la mise en œuvre de stratégies de recettes à moyen terme, avec un soutien important de partenaires de la Plateforme de collaboration fiscale, notamment le FMI et la Banque mondiale. Ces efforts s’appuient sur des réformes fiscales nationales existantes en matière de législation, de politiques et d’administration qui coïncident avec les besoins en dépenses de développement. Certaines réformes sont financées par le Fonds thématique de mobilisation des recettes du FMI, le Programme fiscal mondial de la Banque mondiale et d’autres initiatives similaires. Les Nations Unies, l’OCDE et des programmes comme l’initiative Inspecteurs des impôts sans frontières (IISF) apportent un soutien supplémentaire afin de relier ces stratégies aux objectifs de développement mondiaux (FMI ; OCDE ; ONU ; Groupe de la Banque mondiale, 2021[62]). |
23 |
N’épargner aucun effort pour réduire de façon appréciable les flux financiers illicites (FFI) d’ici à 2030 en vue de les éliminer à terme. Lutter contre la fraude fiscale et la corruption, en renforçant pour cela la réglementation nationale et en intensifiant la coopération internationale. Assurer la transparence de toutes les transactions financières entre les pouvoirs publics et les entreprises, s’assurer que toutes les entreprises, y compris les entreprises multinationales, paient bien des impôts aux autorités des pays où a lieu l’activité économique et où la valeur ajoutée est créée, conformément à la législation et aux politiques nationales et internationales. |
Non |
Cible 16.4 D’ici à 2030, réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes les formes de criminalité organisée. Voir les paragraphes 20, 24 et 25. |
Voir les paragraphes 20, 24 et 25. Indicateur 16.4.1 des ODD – Valeur totale des FFI entrants et sortants (en USD courants). En 2023, neuf pays ont uni leurs efforts et procédé aux premières estimations des FFI totaux, provenant des activités criminelles comme fiscales et commerciales (CNUCED, 2024[63]). Nombre de pays mettant en œuvre des actions portant sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert des bénéfices (BEPS) et niveaux de conformité des entreprises multinationales (EMN). Les 15 Actions du Projet BEPS offrent aux pays de nouveaux outils pour lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. Il peut s’agir d’actions unilatérales ou multilatérales. Au titre de l’Action 5 du Projet BEPS, les pays échangent des renseignements sur les décisions fiscales et les régimes d’examen par les pairs. Avant l’accord sur l’Action 5 en 2015, pratiquement aucun renseignement sur les décisions fiscales n’était échangé. En 2024, plus de 54 000 échanges de décisions ont eu lieu, et 322 régimes ont été examinés, presque tous étant désormais conformes au standard en vigueur (OCDE, 2024[64]). L’Action 6 du Projet BEPS est axée sur le renforcement des dispositions anti-abus des conventions, et facilitée par un instrument multilatéral (l’IM sur le BEPS) qui met en œuvre les mesures BEPS se rapportant aux conventions fiscales. À ce jour, 104 juridictions ont signé l’IM sur le BEPS, et plus de 1 400 conventions existantes ont été modifiées (OCDE, 2024[64]). Au titre de l’Action 13 du Projet BEPS, les EMN sont tenues d’établir une déclaration pays par pays présentant une vue d’ensemble de leurs activités relatives à leur chiffre d’affaires, aux bénéfices réalisés, aux impôts acquittés et aux activités économiques exercées dans les différentes juridictions. Plus de 115 juridictions ont adopté une législation sur les déclarations pays par pays (OCDE, 2024[64]), soit 49 de plus qu’en 2016 (OCDE, 2025[65]), ce qui fait que la quasi-totalité des EMN dont le chiffre d’affaires dépasse le seuil de 750 millions EUR sont désormais soumises à une obligation de dépôt de la déclaration pays par pays (OCDE, 2024[64]). Nombre de juridictions participant à l’échange automatique de renseignements (AEOI) et volume de renseignements échangés Le Forum mondial, qui comprend 171 juridictions, est axé sur la mise en œuvre de deux normes internationales : la norme sur la transparence et l’échange de renseignements sur demande (EOIR), et la norme sur l’AEOI (renseignements sur les comptes financiers et les crypto-actifs). Entre 2009 et 2022, les membres du Forum mondial ont déclaré avoir émis plus de 306 000 demandes de renseignements, et près de 90 % des juridictions indiquaient un niveau satisfaisant de conformité à la norme EOIR. En l’état en 2024, 126 juridictions se sont engagées à mettre en œuvre la norme AEOI sur l’échange automatique de renseignements sur les comptes financiers, et 108 ont échangé des informations. En 2023, l’échange automatique de renseignements a concerné environ 134 millions de comptes financiers, dont les actifs représentaient quelque 12 000 milliards USD au total (OCDE, 2024[66]). Ces échanges sont rendus possibles par la Convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, qui couvre actuellement 147 juridictions. La norme sur l’AEOI et le Système de notification des pays créanciers ont été adoptés par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies dans le cadre du Code de conduite pour la coopération en matière de lutte contre la fraude fiscale internationale (OCDE, 2024[66]). De plus, 59 juridictions se sont engagées à commencer à échanger automatiquement des renseignements sur les crypto-actifs en 2027. Nombre de juridictions mettant en œuvre la Solution reposant sur deux piliers du Cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS. Les 147 membres du Cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS ont contribué à l’élaboration d’une solution reposant sur deux piliers pour relever les défis soulevés par la transformation numérique de l’économie au regard du système fiscal international traditionnel. Le Pilier Un vise à répartir les droits d’imposition entre les pays de manière plus équitable, en veillant à ce que les EMN, notamment celles du secteur de l’économie numérique, soient assujetties à l’impôt dans le pays où se situent leurs utilisateurs et leurs consommateurs, quel que soit leur lieu d’établissement. Le Pilier Un comprend également des mesures pour simplifier l’établissement des prix de transfert et mettre en place une approche simplifiée et rationalisée du principe de pleine concurrence pour certaines transactions (la première phase a été adoptée). Malgré son caractère facultatif, les membres du Cadre inclusif se sont engagés à respecter l’application du Montant B par les pays en développement. Le Pilier Deux prévoit un taux d’imposition minimal mondial de 15 % sur les bénéfices afin de limiter la concurrence fiscale et d’assurer que les EMN paient un niveau d’impôt minimal sur leurs revenus mondiaux. Quelque 45 juridictions ont entrepris de prendre des mesures pour mettre en œuvre l’impôt minimum mondial pour les EMN, et près de 90 % des EMN entrant dans son champ d’application devraient y être assujetties en 2025. |
24 |
Repérer, évaluer et combattre les risques de blanchiment d’argent, notamment par la mise en œuvre efficace des normes du Groupe d’action financière (GAFI) applicables dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Encourager l’échange d’informations entre les institutions financières. (Appel au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et aux organismes des Nations Unies) |
Non |
Voir les paragraphes 20, 23 et 25. Cible 16.4 D’ici à 2030, réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes, renforcer les activités de récupération et de restitution des biens volés et lutter contre toutes les formes de criminalité organisée. |
Voir les paragraphes 20, 23 et 25. Progrès dans la mise en œuvre des normes du GAFI Le réseau mondial du GAFI, composé du GAFI et de neuf organismes régionaux qui ont la qualité de membres associés (les organismes régionaux de type GAFI), ainsi que d’observateurs, réunit 206 pays et juridictions qui se sont engagés à mettre en œuvre les Recommandations du GAFI (FATF, 2023[67]). Voir le rapport annuel 2022-23 du GAFI. Évaluations de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) conduites par le FMI Les cadres nationaux de LBC/FT de 89 % des membres du GAFI ont été évalués à l’occasion du quatrième cycle d’évaluations (FATF, 2023[67]). |
25 |
Engager instamment tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) et engager les parties à examiner son application (référence à la CNUCC). Renforcer la coopération internationale et les institutions nationales chargées de lutter contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme Encourager la communauté internationale à soutenir le recouvrement des actifs volés (référence à l’Initiative pour le recouvrement des avoirs volés) |
Oui Tous les pays sont encouragés à ratifier la CNUCC. |
Voir les paragraphes 20, 23 et 24. |
Voir les paragraphes 20, 23 et 24. Nombre de pays ayant ratifié et adhéré à la CNUCC La CNUCC est le seul instrument universel et juridiquement contraignant de la lutte contre la corruption. Au 7 août 2024, la CNUCC comptait 140 signataires et 191 parties (ONUDC, 2024[68]). Progrès accomplis par l’Initiative pour le recouvrement des avoirs volés (StAR) Lancée en 2007, l’initiative StAR a aidé plus de 50 pays à renforcer leurs capacités afin de localiser, saisir et restituer les avoirs volés, et soutient la mise en œuvre du Chapitre V de la CNUCC (Banque mondiale / ONUDC, 2024[69] ; Banque mondiale / ONUDC, 2023[70]). Par le biais de cette initiative, 141 juridictions sont intervenues dans des affaires de recouvrement d’avoirs de dimension internationale qui ont conduit à la restitution de 10 milliards USD dans le monde ; 16.5 milliards USD d’actifs ont été gelés, confisqués ou restitués, et 563 affaires de recouvrement d’avoirs ont été déclarées (Banque mondiale / ONUDC, s.d.[71]). Nombre de pays ayant ratifié la Convention sur la lutte contre la corruption de l’OCDE La Convention sur la lutte contre la corruption de l’OCDE compte 46 pays (dénommés « Parties ») qui se sont engagés à lutter contre la corruption dans les transactions commerciales internationales (OCDE, 2025[72]). |
26 |
Encourager l’investissement dans la création de valeur ajoutée et la transformation des ressources naturelles et la diversification de l’activité productive tout en éliminant progressivement les incitations fiscales excessivement avantageuses s’appliquant à ces investissements, en particulier dans les industries extractives. Promouvoir la transparence, notamment à travers certaines initiatives telles que l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Soutenir la diffusion des pratiques optimales, encourager l’apprentissage par les pairs et la création de capacités pour la négociation de contrats équitables et transparents et le suivi de l’application des contrats (référence à l’ITIE). |
Non |
Cible 8.2 Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification, la modernisation technologique et l’innovation. |
Indicateur 8.2.1 des ODD – Taux de croissance annuelle du PIB réel par personne pourvue d’un emploi. La croissance de la productivité, ou le taux de croissance du PIB réel par personne pourvue d’un emploi, a stagné en 2022 et 2023, avec des taux de croissance inférieurs à 0.5 %. Entre 2015 et 2019, le taux de croissance annuel était supérieur à 1.5 % en moyenne (Nations Unies, 2019[51]). Nombre de pays dépendants de produits de base (FMI) En 2015, environ 91 pays étaient considérés comme dépendants de produits de base, à savoir que plus de 60 % de leurs exportations totales de marchandises portaient sur des produits de base. Au cours de la période 2019-21, le nombre de pays dépendants de produits de base a légèrement augmenté pour s’établir à 101 (CNUCED, 2023[73]). Le Fonds monétaire international estime que des incitations fiscales trop généreuses peuvent entraîner des pertes de recettes à hauteur de 5 à 10 % du PIB dans les pays dépendant des secteurs du pétrole, du gaz et/ou de l’extraction minière. D’après la base de données des incitations fiscales de l’OCDE, environ 90 % des pays en développement couverts offrent une incitation fiscale qui permet aux EMN d’être exonérées de l’impôt sur les sociétés sur la totalité des revenus concernés. Progrès accomplis par l’ITIE Le nombre de pays qui mettent en œuvre la norme ITIE est passé de 48 en 2015 à plus de 50 en 2023. En 2023, plus de 60 pays publiaient des données dans un format ouvert et normalisé conformément à la politique des données ouvertes de l’ITIE. Depuis 2015, 2 970 milliards USD de recettes ont été déclarés par ce biais (Initiative pour la transparence dans les industries extractives, 2023[74]). |
27 |
S’engager à intensifier la coopération fiscale internationale. Engager les pays à travailler ensemble pour renforcer la transparence et adopter des politiques appropriées notamment l’obligation pour les entreprises multinationales de faire connaître pays par pays aux autorités fiscales les activités menées dans tous les pays où elles opèrent, l’accès des autorités compétentes à l’information sur le propriétaire effectif et, au besoin, la réalisation progressive de l’échange automatique d’informations fiscales entre les autorités fiscales, le cas échéant, avec une assistance aux pays en développement, en particulier aux PMA qui en auraient besoin. |
Non |
Voir les paragraphes 22, 23 et 28 (déclaration pays par pays des EMN, échange automatique de renseignements fiscaux et APD aux pays en développement). |
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28 |
Appeler à la participation de tous les pays à la coopération fiscale internationale, notamment des PMA, des petits États insulaires en développement (PEID), des pays en développement sans littoral (PDSL) et des pays d’Afrique (référence au Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements en matière fiscale, et au Cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS). Constater la nécessité d’une assistance technique et de la création de capacités (référence à l’initiative Inspecteurs des impôts sans frontières [IISF] de l’OCDE et du PNUD). |
Non |
Voir le paragraphe 23. Participation des pays, en particulier des PMA, des PEID, des PDSL et des pays d’Afrique, à l’échange de renseignements en matière fiscale et au cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS Le Cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS a été établi en 2016 pour permettre aux pays intéressés de travailler ensemble sur les questions de BEPS. Le nombre de membres est passé de 82 juridictions lors de sa création à 143 en septembre 2024, et d’autres pays sont encouragés à y participer. Le groupe de pilotage comprend 25 pays qui assurent une large représentation sur le plan géographique et en ce qui concerne les niveaux de développement. Les modalités de gouvernance ont été modifiées en 2022 par l’instauration d’une co-présidence visant à accroître encore la représentativité (les co-présidents actuels sont le Royaume-Uni et la Jamaïque) (OCDE, 2025[75]). Participation des pays, en particulier des PMA, des PEID, des PDSL et des pays d’Afrique, au Forum mondial Le Forum mondial, qui comprend 171 juridictions, est axé sur la mise en œuvre de deux normes internationales : la norme sur la transparence et l’EOIR, et la norme sur l’AEOI (renseignements sur les comptes financiers et les crypto-actifs). Entre 2009 et 2022, les membres du Forum mondial ont déclaré avoir émis plus de 306 000 demandes de renseignements, et près de 90 % des juridictions ont atteint un niveau satisfaisant de conformité à la norme EOIR. En février 2024, 126 juridictions s’étaient engagées à mettre en œuvre cette dernière norme à une date précise et elles étaient 108 à avoir commencé les échanges. En 2023, l’échange automatique de renseignements a concerné environ 134 millions de comptes financiers, dont les actifs représentaient quelque 12 000 milliards USD au total (OCDE, 2024[66]). Ces échanges sont rendus possibles par la Convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, qui couvre actuellement 147 juridictions. La norme sur l’AEOI et le Système de notification des pays créanciers ont été adoptés par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies dans le cadre du Code de conduite pour la coopération en matière de lutte contre la fraude fiscale internationale (Nations Unies, 2017[76]). En outre, 59 juridictions se sont engagées à échanger automatiquement des renseignements sur les crypto-actifs à partir de 2027. Assistance fournie par l’IISF (OCDE et PNUD) Dans le cadre de l’IISF, 59 programmes sont en cours tandis que 71 sont achevés, dont 25 collaborations Sud-Sud. Depuis 2015, l’Initiative IISF a permis d’aider des administrations fiscales de pays en développement à collecter 2.30 milliards USD de recettes supplémentaires et à procéder à des redressements fiscaux se chiffrant à 6.05 milliards USD dans 62 pays d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, d’Europe orientale et d’Amérique latine et des Caraïbes (OCDE/PNUD, 2024[15]). Participation à divers instruments multilatéraux pour faciliter la coopération fiscale internationale, dont la Convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale, l’Accord multilatéral entre autorités compétentes concernant l’échange automatique de renseignements relatifs aux comptes financiers, l’Accord multilatéral entre autorités compétentes portant sur l’échange des déclarations par pays, et la Convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. Voir le Chapitre 3 pour plus de précisions. |
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29 |
Accueillir avec satisfaction les travaux du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale et en particulier de ses sous-comités. Décider de continuer à chercher à améliorer ses ressources afin de le rendre plus efficace encore et d’augmenter ses capacités opérationnelles. |
Non |
Ressources fournies au Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale Un projet de mandat en vue d’une Convention-cadre des Nations Unies sur la coopération internationale en matière fiscale a été publié le 19 juillet 2024 (Nations Unies, 2024[77]). |
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30 |
Renforcer les mécanismes nationaux de contrôle, notamment les cours des comptes nationales, ainsi que, au besoin, les autres institutions de contrôle indépendant. Augmenter la transparence et la participation égale des femmes et des hommes à la budgétisation, encourager une budgétisation et un suivi des crédits budgétaires attentifs à l’égalité des sexes, et établir un cadre transparent pour la passation des marchés publics afin de renforcer le développement durable (référence au Partenariat pour un gouvernement ouvert). |
Non |
Cible 5.c Adopter des politiques bien conçues et des dispositions législatives applicables en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles à tous les niveaux et renforcer celles qui existent. Cible 16.6 Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux. |
Voir le paragraphe 20. Indicateur 5.c.1 des ODD – Proportion de pays dotés de systèmes permettant de suivre et de rendre public le montant des ressources allouées à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. D’après des données de 105 pays et régions pour la période 2018-21, 26 % des pays disposent de systèmes complets pour assurer le suivi et la publication du montant des ressources allouées à l’égalité entre les genres, 59 % ont mis en place plusieurs composantes d’un tel système, et 15 % ne disposent pas des éléments constitutifs minimaux d’un tel système (Nations Unies, 2019[51]). Indicateur 16.6.1 des ODD – Dépenses publiques primaires en proportion du budget initial approuvé, par secteur (ou par code budgétaire ou autre critère similaire). La fiabilité du budget s’est améliorée en 2021 et 2022 par rapport à 2020, mais reste inférieure à la fiabilité constatée avant la pandémie. Dans la plupart des régions, hormis dans les régions Amérique latine et Caraïbes et Afrique subsaharienne, la fiabilité du budget était plus faible en 2021 et 2022, soit pendant la période qui a suivi la pandémie, que pendant la période 2015-19, avant la pandémie (Nations Unies, 2024[48]). Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) et étude de la Banque mondiale sur les institutions supérieures de contrôle des finances publiques Presque tous les pays en développement se sont dotés d’une institution supérieure de contrôle des finances publiques avec le soutien de la Banque mondiale et de l’INTOSAI. Toutefois, l’indépendance et l’efficacité de ces institutions varient fortement suivant les régions (Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Banque mondiale, 2021[78]). Enquête sur le budget ouvert (EBO) Les 77 pays couverts par l’EBO de 2023 OBS n’atteindront un niveau adéquat de transparence budgétaire que dans deux décennies environ (International Budget Partnership, 2023[79]). Dépenses publiques et responsabilité financière (PEFA) 150 pays et territoires, développés et en développement, ont été soumis à des évaluations PEFA depuis leur instauration en 2001. Un Cadre complémentaire pour l’évaluation de la gestion des finances publiques sensible au genre comprenant neuf indicateurs répartis tout au long du cycle budgétaire a également été élaboré. Il a vocation à s’appliquer aux niveaux tant national qu’infranational (PEFA, 2020[80]). |
31 |
Rationaliser les subventions inefficaces sur les combustibles fossiles, qui encouragent leur gaspillage, en éliminant les distorsions qui faussent le marché. |
Oui Éliminer les subventions inefficaces sur les combustibles fossiles. |
Cible 12.c Rationaliser les subventions inefficaces sur les combustibles fossiles. |
Indicateur 12.c.1 des ODD – Montant des subventions aux combustibles fossiles (production et consommation) par unité de PIB. Les subventions explicites aux combustibles fossiles (sous-facturation des coûts d’approvisionnement) ont plus que doublé depuis 2020, et ont atteint un niveau record de 1 530 milliards USD dans le monde en 2022. Les subventions ont connu une hausse de 36 % à 58 % dans toutes les régions entre 2021 et 2022. Le dernier appel à éliminer les subventions aux combustibles fossiles inefficaces date du sommet de la COP 26 organisé à Glasgow en 2021 (Nations Unies, 2024[9]). Suite à la crise énergétique mondiale provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le montant des subventions explicites en 2021 était près de cinq fois supérieur à celui de 2020 (AIE, 2023[81]). Les subventions implicites aux combustibles fossiles ont atteint 7 000 milliards USD en 2022, soit 7.1 % du PIB mondial. Les écarts entre les niveaux de prix efficients des combustibles et leurs prix de détail sont importants et répandus. Ainsi, en 2022, les prix de 80 % de la consommation mondiale de charbon étaient inférieurs à leur niveau efficient d’au moins 50 % (FMI, 2023[82]). Selon les estimations, une refonte totale de la tarification des combustibles fossiles pourrait réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone pour les porter en 2030 à un niveau inférieur de 43 % aux niveaux de référence (de façon à atteindre l’objectif de maintenir le réchauffement mondial à 1.5-2°C) tout en générant des recettes représentant 3.6 % du PIB mondial (FMI, 2023[82]). |
32 |
Les maladies non transmissibles font peser un fardeau très lourd sur les pays développés comme sur les pays en développement. Constater que dans le cadre d’une stratégie détaillée de prévention et de contrôle de ces maladies, les prix et les mesures fiscales pesant sur le tabac peuvent être un moyen efficace et important de réduire la consommation de tabac et donc les coûts des soins de santé, et que ces mesures pourraient dégager un flux de recettes qui permettraient de financer le développement dans beaucoup de pays. |
Non |
Cible 3.a Renforcer dans tous les pays, selon qu’il convient, l’application de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac. Cible 3.4 D’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être. |
Indicateur 3.a.1 des ODD – Prévalence de la consommation actuelle de tabac chez personnes de 15 ans ou plus (taux comparatifs par âge). À l’échelle mondiale, le coût économique total du tabagisme (qui inclut les pertes de productivité engendrées par les décès et les handicaps) a été estimé à plus de 1 400 milliards USD par an, soit 1.8 % du PIB mondial annuel. Plus de 80 % des fumeurs vivent dans des PRITI. Un exercice de modélisation économique mené par la Banque mondiale a montré qu’une hausse de 0.25 USD par paquet des taux des droits d’accises sur les cigarettes dans tous les pays en développement générerait 41 milliards USD de recettes supplémentaires pour les PRITI (Groupe de la Banque mondiale, 2017[83]). En 2022, la prévalence mondiale du tabagisme parmi la population de 15 ans et plus a été estimée à 20.9 % (34.4 % pour les hommes et 7.4 % pour les femmes), ce qui représente quelque 1.25 milliard de consommateurs de tabac dans le monde. La prévalence a baissé par rapport à son niveau de 2015, où elle s’établissait à 23.9 %, et le nombre de consommateurs s’est réduit de 50 millions. En investissant dans des mesures de lutte antitabac qui ont fait leurs preuves, la prévalence mondiale du tabagisme pourrait être encore réduite de moitié en 15 ans, ce qui sauverait 42.8 millions de vies et générerait 6 200 milliards USD de retombées bénéfiques pour la société et l’économie, dont 2 300 milliards USD d’économies directes dans le domaine de la santé (Nations Unies, 2024[44]). À l’heure actuelle, 182 pays sont parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), ce qui atteste d’une forte volonté politique de réduire à la fois la demande et l’offre de produits du tabac (Nations Unies, 2024[44]). Indicateur 3.4.1 des ODD – Taux de mortalité attribuable à des maladies cardiovasculaires, au cancer, au diabète ou à des maladies respiratoires chroniques. En 2019, la probabilité pour une personne de 30 ans de mourir de l’une des quatre principales maladies non transmissibles (MNT) (maladies cardiovasculaires, cancer, affections respiratoires chroniques et diabète) avant l’âge de 70 ans était de 17.8 %. Ce chiffre marque une légère baisse par rapport à 2015, où cette probabilité était de 18.5 %. Dans le monde, les hommes sont plus exposés que les femmes au risque de décès prématuré dû à une MNT (Nations Unies, 2019[51]). La majorité (77 %) des décès liés à des MNT survient dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Les maladies cardiovasculaires sont responsables de la plus grande partie des décès dus à des MNT (17.9 millions de décès par an), suivies des cancers (9.3 millions), des affections respiratoires chroniques (4.1 millions) et des diabètes (2.0 millions en incluant les décès suite à une maladie rénale liée à un diabète). Ces quatre groupes de maladies sont responsables de plus de 80 % des décès prématurés (OMS, 2023[84]). |
33 |
Engager les banques nationales et régionales de développement à accroître leur contribution dans les secteurs des équipements collectifs durables, de l’énergie, etc., notamment durant les crises financières, et engager les acteurs internationaux publics et privés compétents à soutenir ces banques dans les pays en développement. |
Non |
S.O. |
Pour de plus amples informations sur les banques publiques de développement (BPD) et les activités des institutions de financement du développement (IFD), voir la base de données de l’Université de Pékin et de l’Agence française de développement (AFD), disponible à l’adresse suivante : http://www.dfidatabase.pku.cn, et l’International Development Finance Club (IDFC, s.d.[85]). Respect des ODD par les banques publiques de développement (et les activités des institutions de financement du développement) Les actifs cumulés de plus de 500 BPD s’élevaient à environ 23 000 milliards USD en 2022, et représentaient 10 % des investissements mondiaux. 70 % de ces actifs étaient détenus par dix « méga-banques ». Avec environ 2 600 milliards USD d’avoirs, la Banque de développement de Chine est la plus grande BPD disposant d’un mandat général de développement (Finance en commun, 2022[86]). Seules 3.6 % des IFD et BPD du monde sont domiciliées dans des PFR (Finance en commun, 2022[86]). D’après une enquête sur les grandes banques de développement nationales, plus de 80 % des répondants ont adopté des objectifs verts, bien que la part d’actifs verts dans leur portefeuille, de 14 % seulement en moyenne, reste faible (Dalhuijsen et al., 2023[87]). |
34 |
Intensifier la coopération internationale pour mieux aider les municipalités et autres autorités locales, en particulier dans les PMA et les PEID. Contribuer à l’urbanisation viable à terme et profitant à tous, et au renforcement des liens économiques, sociaux et environnementaux entre les zones urbaines, périurbaines et rurales en améliorant la planification nationale et régionale du développement dans le cadre des stratégies nationales de développement durable. Aider à améliorer la gestion de la dette et à établir des marchés d’obligations municipales, et encourager les opérations de prêt des institutions financières et des banques de développement parallèlement aux mécanismes de réduction des risques (référence à l’AMGI). D’ici à 2020, augmenter le nombre de villes et d’établissements humains qui adoptent et appliquent des politiques et des plans d’action intégrés en faveur de l’inclusion, de l’utilisation rationnelle des ressources, de l’atténuation des effets des changements climatiques et de l’adaptation à ces effets, et du renforcement de la résilience face aux catastrophes. Élaborer et appliquer des dispositifs de gestion globale des risques de catastrophe à tous les niveaux conformément au Cadre de Sendai. |
Non |
Cible 11.3 D’ici à 2030, renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays. Cible 11.a Soutenir les liens économiques, sociaux et environnementaux positifs entre les zones urbaines, périurbaines et rurales en renforçant la planification du développement national et régional. Cible 13.1 Renforcer, dans tous les pays, la résilience et les capacités d’adaptation face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles liées au climat. |
Indicateur 11.3.1 des ODD – Ratio entre le taux d’utilisation des terres et le taux de croissance démographique. Entre 2000 et 2020, sur un échantillon de 1 217 villes, les villes se sont étalées jusqu’à 3.7 fois plus vite qu’elles ne se sont densifiées (Nations Unies, 2024[88]). Indicateur 11.a.1 des ODD – Nombre de pays ayant adopté une politique urbaine nationale ou un plan de développement régional qui a) tienne compte de la dynamique des populations, b) vise à l’équilibre du développement territorial et c) élargisse la marge de manœuvre budgétaire locale. En 2021, sur 55 politiques urbaines nationales étudiées, 58 (95 %) remplissaient le premier critère relatif à la prise en compte de « la dynamique des populations), 54 (93 %) celui relatif à « l’équilibre du développement territorial », et seulement 26 (45 %) celui relatif à l’élargissement de « la marge de manœuvre budgétaire locale » (Nations Unies, 2019[51]). Indicateur 13.1.2 des ODD – Nombre de pays ayant adopté et mis en place des stratégies nationales de réduction des risques, conformément au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-30). En 2023, 129 pays ont déclaré disposer d’une stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes (RRC) conformément au Cadre de Sendai, ce qui représente une hausse importante par rapport au chiffre de 55 pays en 2015. Sur ces 129 pays, 122 ont indiqué que « la promotion de la cohérence des politiques et leur alignement sur les ODD et l’Accord de Paris » constituaient une composante centrale de leur stratégie RRC, et souligné l’importance d’incorporer la résilience climatique et le développement durable (Nations Unies, 2019[51] ; Nations Unies, 2024[89]). Indicateur 13.1.3 des ODD – Proportion d’administrations locales ayant adopté et mis en place des stratégies locales de réduction des risques de catastrophe, conformément aux stratégies suivies à l’échelle nationale. La plupart des pays (82 %) disposant d’une stratégie RRC ont élaboré des stratégies RRC locales correspondantes et alignées sur leurs plans nationaux. Ces dernières années, la gouvernance des risques au niveau local s’est améliorée et, en 2023, 106 pays ont déclaré avoir mis en place des stratégies locales de réduction des risques de catastrophe conformes aux stratégies nationales. En moyenne, 72 % des administrations locales de ces pays déclarants ont indiqué disposer de stratégies locales de RRC (Nations Unies, 2024[89]). Proportion des populations vivant en ville, dans le monde et dans les pays en développement D’ici à 2030, près de 60 % de la population totale des pays en développement habitera en milieu urbain. En 2023, environ 75 % de la population mondiale vivait dans des petites villes de moins de 500 000 habitants (ONU-HABITAT, 2023[90]). En Afrique, en 2020, la population urbaine était de 716 millions d’habitants, un chiffre appelé à être multiplié par deux d’ici 2050 : à cet horizon, 1.4 milliard de personnes vivront en ville, d’après les projections de l’OCDE-Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Africapolis, 2023[91]). En 2050, quelque 60 % de cette population urbaine vivra dans de grandes villes (plus d’un million d’habitants). Les très grandes agglomérations (en particulier celles qui comptent plus de 4 millions d’habitants) sont d’ores et déjà plus compactes (caractérisées par des distances plus courtes entre les bâtiments) que les villes de moins de 4 millions d’habitants (Anderson, Prieto Curiel et Patiño Quinchía, 2023[92]). La densification des villes réduit leur étalement à la périphérie, mais au prix de certaines concessions, notamment la perte d’espaces verts (Anderson, Patiño Quinchía et Prieto Curiel, 2022[93]). Manque d’infrastructures urbaines Dans les pays en développement, le déficit de financement annuel des infrastructures publiques urbaines se chiffre à environ 1 300 milliards USD (ONU-HABITAT, 2024[94]). Pour réaliser les objectifs climatiques, il faudra investir 29 400 milliards USD dans les villes des économies émergentes entre 2018 et 2030. Or, les niveaux actuels d’investissement accusent un déficit de 350 milliards USD par an (SDG Action, 2023[95]). Sans l’implication des administrations infranationales, notamment des villes, c’est 65 % des 169 cibles des ODD qui ne pourront être atteintes (OCDE, 2025[96]). Obligations vertes municipales Les obligations vertes municipales sont des titres d’emprunt émis par des entités publiques infranationales qui sont labellisées vertes pour indiquer aux marchés financiers un investissement servant à financer des projets relatifs à l’environnement et au climat. Leur émission est surtout concentrée aux États-Unis, bien que l’Europe et la Chine en émettent également. En Afrique et en Amérique latine, neuf obligations vertes municipales ont été émises par des administrations locales au cours de la période 2014-23, y compris des administrations de villes et provinces d’Argentine, du Mexique, du Maroc et d’Afrique du Sud (Herrera, 2024[97]). L’assurance contre les risques dans les pays en développement L’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) de la Banque mondiale offre une assurance contre les risques politiques qui couvre les investissements ou les prêts contre des risques non commerciaux à concurrence de 90 % à 95 %. En 35 ans, l’AMGI a émis un montant total de 70 milliards USD de garanties, et seules 11 demandes ont donné lieu à une indemnisation ; elle a atteint un ratio de levier de 76:1, sans avoir bénéficié d’aucune injection de capital depuis 1988. Toutefois, la plupart de ses activités concernent les PRITS, et 2022 a constitué le premier exercice au cours duquel les garanties en faveur des PFR ont dépassé 10 % du volume des nouvelles émissions (Mathiasen et Aboneaaj, 2023[34]). |
Note : Ces données sont essentiellement tirées du rapport des Nations Unies intitulé Sustainable Development Goals Extended Report 2024 et de ses annexes statistiques. Les sommes données dans les annexes sont exprimées en USD à prix constants de 2015. L’abréviation S.O. signifie « Sans Objet » et est utilisée lorsqu’un élément n’est pas applicable ou pertinent.
Références
[10] Addis Tax Initiative (2024), ATI Matchmaking (webpage), https://www.addistaxinitiative.net/sites/default/files/resources/2021-22%20%20ATI%20Monitoring%20Brief.pdf (consulté le 18 octobre 2024).
[17] African Tax Administration Forum (2024), « ATAF unveils 2023 annual report highlighting significant achievements », https://www.ataftax.org/press-release-ataf-release-2023-annual-report.
[91] Africapolis (2023), Visualiser l’urbanisation en Afrique, https://africapolis.org/fr (consulté le 24 janvier 2025).
[33] Agence multilatérale de garantie des investissements (2024), Management’s Discussion & Analysis and Financial Statements, https://www.miga.org/sites/default/files/2024-08/MIGA%20MD%20%26A%20and%20Financial%20Statement%20June%2030%202024.pdf.
[81] AIE (2023), Tracking the impact of government support: Fossil Fuel Subsidies, https://www.iea.org/topics/fossil-fuel-subsidies.
[93] Anderson, B., J. Patiño Quinchía et R. Prieto Curiel (2022), « Boosting African cities’ resilience to climate change : The role of green spaces », West African Papers, n° 37, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/3303cfb3-en.
[92] Anderson, B., R. Prieto Curiel et J. Patiño Quinchía (2023), « Formes urbaines et changement climatique en Afrique », Notes ouest-africaines, n° 40, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/505381c7-fr.
[61] ATI (2024), Engagements et principes, Addis Tax Initiative, https://www.addistaxinitiative.net/fr/engagements-et-principes.
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[59] Banque mondiale (2024), Taxes & Government Revenue, https://www.worldbank.org/en/topic/taxes-and-government-revenue.
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Notes
Copier le lien de Notes← 1. Calculs des auteurs. L’estimation du potentiel de mobilisation est tirée de la hausse du ratio impôts/PIB (PIB : d’après les indicateurs de développement dans le monde de la Banque mondiale, en USD courants de 2020). En 2020, le ratio impôts/PIB moyen était de 11.4 % en 2020 dans les PFR, contre 15.7 % en moyenne dans les PRITI. Cette même année, le PIB total des PFR s’élevait à 646.8 milliards USD.
← 2. D’après la base de données de l’Institute of New Structural Economics de l’Université de Pékin, 36 % des 127 nouvelles BPD et institutions de financement du développement (IFD) créées depuis 2006 sont domiciliées dans des PRITI, 33 % dans des pays à revenu élevé, 19 % dans des PRITS, et 5 % dans des PFR. Voir http://www.dfidatabase.pku.edu.cn/DataVisualization/index.htm.
← 3. La coordination entre agences et les stratégies nationales visant à mettre en place une approche de la lutte contre les FFI à l’échelle de l’ensemble de l’administration peuvent être améliorées en s’appuyant sur les dix Principes mondiaux pour lutter contre la délinquance fiscale élaborés par le Groupe d’action sur les délits à caractère fiscal et autres délits (TFTC) de l’OCDE et en collaborant avec le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements en matière fiscale.
← 4. Donner la priorité aux secteurs à haut risque comme le commerce de produits de base, en s’appuyant par exemple sur les Orientations stratégiques pour atténuer les risques de flux financiers illicites dans le négoce de produits pétroliers, peut engendrer des progrès rapides dans la réduction des risques de FFI.
← 5. Il ressort d’une étude publiée par Observatoire européen de la fiscalité que les milliardaires en France, aux Pays-Bas et aux États-Unis sont soumis à des taux effectifs d’imposition de l’ordre de 20 à 30 %, inférieurs à ceux supportés par les ménages à revenus plus faibles. Voir https://doi.org/10.1787/8dbf9a62-en.