Ce chapitre examine le domaine d’intervention « Dette et viabilité de la dette » du Programme d’action d’Addis-Abeba, en mettant en lumière les progrès accomplis, les défis qu’il reste à relever et les enjeux émergents, à l’heure où la communauté internationale se prépare en vue de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement. Il étudie les avancées en matière d’allégement de la dette et de soutien à la gestion de la dette et au renforcement des capacités, qui ont progressé, ainsi que les tendances de la dette souveraine dans les pays en développement. Il souligne également les défis persistants tels que la hausse des taux d’intérêt, les niveaux de service de la dette, la qualité du crédit et la transparence de la dette. Il présente enfin des pistes pour renforcer l’architecture internationale de la dette et développer des instruments financiers innovants liés au climat afin de relever les défis de l’endettement.
Perspectives mondiales du financement du développement durable 2025

6. Dette et viabilité de la dette
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6.1. Tableau de bord des données
Copier le lien de 6.1. Tableau de bord des donnéesPrincipales tendances
Le risque de surendettement public extérieur s’est amplifié
La dégradation des conditions financières mondiales a considérablement accru le risque de surendettement public extérieur des pays en développement. En 2022, le montant total des défauts souverains, dette non négociable incluse, s’élevait à 470 milliards USD, en hausse par rapport à la moyenne d’environ 200 milliards USD en 2015.
Dans les pays pauvres très endettés (PPTE), les défauts de paiement ont atteint un niveau record de 127 milliards USD en 2023, une situation en partie imputable à la lenteur avec laquelle certains créanciers publics n’appartenant pas au Club de Paris mettent en œuvre l’allègement de la dette (Beers, Ndukwe et Charron, 2024[1]).
Graphique 6.1. Défauts souverains (2015-23)
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Note : on parle de défaut souverain ou de surendettement souverain lorsque l’État cesse ses paiements au titre de la dette ou cherche à renégocier les conditions de sa dette afin d’en réduire le principal ou les taux d’intérêt, ou d’en allonger les échéances. Une fois la dette restructurée, on considère que le pays honore sa dette et n’est plus en situation de défaut.
Source : Beers et al., (2024[1]), « BoC–BoE Sovereign Default Database: What’s new in 2024? », https://www.bankofcanada.ca/wp-content/uploads/2024/07/SAN2024-19.pdf.
La restructuration de la dette souveraine est devenue plus complexe.
La restructuration de la dette souveraine est devenue plus complexe en raison d’une hausse de la dette non honorée et d’une diversification de la base des créanciers caractérisée par un rôle croissant du secteur privé, de la Chine et des États du Golfe.
La composition des créanciers des pays à faible revenu (PFR) a beaucoup évolué depuis 1996, année pendant laquelle les créanciers membres du Club de Paris détenaient 39 % de leur dette extérieure tandis que les créanciers publics n’appartenant pas au Club de Paris et les créanciers privés en détenaient chacun 8 %. À la fin de 2021, la part de dette extérieure totale des PFR détenue par les créanciers du Club de Paris est tombée à 11 %, tandis que celle détenue par des créanciers n’appartenant pas au Club de Paris et par des créanciers privés a plus que doublé, pour passer, respectivement, à 20 % et 19 %.
Graphique 6.2. Composition des créanciers des PFR, % du stock de la dette extérieure contractée ou garantie par le secteur public (1996-2021)
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Note : Les chiffres représentent la part de la dette extérieure totale détenue par le créancier au cours d’une année donnée, IDA/BM : Association internationale de développement de la Banque mondiale ; FMI : Fonds monétaire international ; BAfD : Banque africaine de développement.
La hausse du service de la dette limite la marge budgétaire et la capacité d’emprunt des pays en développement
Dans 25 pays en développement, le service de la dette absorbe plus d’un cinquième des recettes fiscales (Beers, Ndukwe et Charron, 2024[1]). Selon les estimations, en 2024, 92 pays ont consacré davantage de ressources au service de la dette publique extérieure qu’aux investissements en faveur des Objectifs de développement durable (ODD) (Merling et al., 2024[2]).
Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, une consolidation budgétaire s’imposerait pour fixer des objectifs d’endettement prudents, en procédant à des ajustements du ratio dette/PIB (PIB) de 2 à 3 points de pourcentage au cours de la période 2022-27 (Comelli et al., 2023[3]).
Quelque 20 PFR et pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) sont solvables mais font face à des problèmes de liquidité (avec un ratio service de la dette-recettes élevé), les créanciers étant réticents à refinancer les prêts de peur que d’autres créanciers se retirent et ne les laissent avec des créances plus risquées1.
Graphique 6.3. Nombre de pays dépassant les seuils du ratio service de la dette/recettes du FMI et de la Banque mondiale, par catégorie de revenus, 2015-25 (estimations)
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Note : e = estimation. Le seuil de référence du ratio service de la dette/recettes utilisé dans l’analyse de viabilité de la dette du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale varie en fonction de la capacité du pays à supporter sa dette. Cet indicateur est calculé en déterminant le ratio entre le total des paiements au titre du service de la dette (intérêts et principal) de l’État et ses recettes. Il fournit un éclairage sur la charge budgétaire induite par le service de la dette et la capacité de l’État à générer des recettes suffisantes pour assumer ces obligations sans compromettre d’autres dépenses essentielles. Après 2021, les données sont basées sur des estimations.
Source : Adapté de A bridge to climate action (findevlab.org), https://findevlab.org/a-bridge-to-climate-action/.
Indicateurs clés de performance
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Entre 2015 et 2023, le service de la dette extérieure à long terme garantie par le secteur public et exprimé en pourcentage des exportations de biens et de services dans les pays les moins avancés (PMA) a presque doublé, passant de 7.6 % à 13.2 %, alors qu’il est resté stable dans les pays en développement à revenu élevé, à environ 3.5 % (UNCTAD, 2024[4]). |
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La part des PFR considérés comme en situation de surendettement ou à risque élevé de surendettement a plus que doublé, passant de 27 % en 2015 à 56 % en 2023 (World Bank, 2023[5]). |
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En 2023, dans un nombre record de 54 pays en développement, dont près de la moitié situés en Afrique, les paiements d’intérêts nets dépassaient 10 % de leurs recettes (UNCTAD, 2024[6]). |
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Sur la période 2020-22, quelque 3.3 milliards de personnes vivaient dans les 48 pays dont les charges d’intérêts étaient supérieures aux dépenses d’éducation ou de santé (UNCTAD, 2024[6]). |
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Note : Engagements quantifiables sélectionnés. L’Annexe 6.A présente la liste complète. Il convient de noter que le chapitre du Programme d’action d’Addis-Abeba consacré aux enjeux de la dette ne comprend pas d’engagements quantifiables ou assortis d’échéances.
Potentiel de mobilisation des ressources
Aujourd’hui, le coût de mise en œuvre de programmes de type PPTE se chiffrerait probablement entre 100 et 200 milliards USD en tenant compte de l’inflation, des niveaux de dette actuels et de l’ampleur des difficultés économiques (Chuku et al., 2023[7]).
Dans les pays en développement, les échanges dette-nature pourraient permettre de réorienter 100 milliards USD de dette vers la restauration de la nature ou l’adaptation aux changements climatiques.
La réaffectation des droits de tirage spéciaux (DTS) vers les banques multilatérales de développement par l’achat d’instruments de capitaux hybrides pourrait en outre débloquer jusqu’à 80 milliards USD.
6.2. Principaux domaines de progrès
Copier le lien de 6.2. Principaux domaines de progrèsL’allégement de la dette consenti dans le cadre de l’initiative en faveur des PPTE et de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) ont été d’une aide capitale.
À la fin de l’année 2020, l’initiative en faveur des PPTE et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) avaient permis de réduire la dette de 37 pays participants, dont 31 pays d’Afrique, de 100 milliards USD. Aujourd’hui, pour des raisons tenant à la dette cachée et à la diversification des créanciers, la mise en œuvre de programmes de type PPTE serait plus compliquée. Depuis le milieu des années 1990, la dette du secteur privé a plus que doublé dans les PFR, passant de 8 % à 19 %. La coordination des créanciers et la fragmentation géopolitique pourraient également saper l’efficacité de ces programmes (Chuku et al., 2023[7]).
Le marché des obligations souveraines dans les marchés émergents et les économies en développement a connu une croissance notable
Les marchés des obligations souveraines des marchés émergents et des économies en développement (MEED) ont connu une expansion conséquente depuis 2007, marquée notamment par une croissance particulièrement forte depuis le début de la pandémie de COVID-19. Dans les MEED, les émissions annuelles brutes d’obligations ont presque été multipliées par quatre, passant d’environ 1 000 milliards USD en 2007 à 4 000 milliards USD en 2023. La part de la Chine dans les emprunts s’est également considérablement accrue, de 15 % en 2021 à 37 % en 2023 (OCDE, 2024[8]). Ce sont les PFR qui ont connu la hausse des émissions d’obligations souveraines la plus significative, leurs marchés ayant été multipliés par plus de dix, suivis par les PRITI, avec une croissance multipliée par près de neuf.
Cette hausse importante des émissions brutes d’obligations souveraines dans les PFR et les PRITI a été principalement portée par les efforts de financements des besoins d’emprunt nets au moyen d’instruments de dette négociables plutôt que par une hausse des besoins d’emprunts au sens large. Entre 2009 et 2019, les emprunts nets des PFR et des PRITI représentaient entre 4 % et 6 % du PIB, sans que l’on observe une tendance à la hausse continue. Par conséquent, la hausse des émissions brutes reflète le recours croissant aux émissions d’obligations visant à répondre à des besoins d’emprunt, et témoigne du développement des marchés d’obligations souveraines dans les PFR et les PRITI (OCDE, 2024[8]).
Dans les MEED, la proportion d’obligations souveraines à taux fixe libellées en monnaie locale est passée de 57 % en 2000 à 66 % en 2023, une hausse qui s’est accompagnée d’échéances plus longues en moyenne. Toutefois, tant le volume que la durée des échéances de cette dette restent inférieurs pour les MEED par rapport aux pays de l’OCDE, et l’écart est particulièrement prononcé dans les plus petites économies (OCDE, 2024[8]).
Fin 2023, l’encours mondial des obligations durables émises par le secteur public et par les entreprises atteignait 4 300 milliards USD, ce qui représente une hausse significative par rapport à 2018, où il s’établissait à 641 milliards USD (OCDE, 2024[8]). Néanmoins, et malgré cette hausse rapide ces dernières années, les instruments de dette souveraine durables ne représentent toujours qu’une petite proportion des émissions d’obligations souveraines totales, en moyenne 2.2 % pour les économies avancées et 8.1 % pour les MEED en 2022. Ce marché est dominé par les obligations vertes, qui constituent plus de 75 % des instruments de dette souveraine durables et sont principalement émises par les économies avancées (OECD, 2023[9]).
Le soutien à la gestion de la dette et le renforcement des capacités continuent de se développer
Le FMI et la Banque mondiale, avec l’aide de partenaires de mise en œuvre, ont décidé d’agir sur plusieurs fronts pour remédier aux vulnérabilités liées à l’endettement, notamment par le biais de la Facilité de gestion de la dette, qui soutenait plus de 463 initiatives d’assistance technique dans 78 pays et 20 entités infranationales en décembre 2022 (World Bank, 2023[10]). Le FMI consacre environ un tiers de ses ressources aux activités de développement des capacités, qui proposent également des programmes d’assistance technique et de formation pour renforcer les pratiques de gestion de la dette des pays en développement (International Monetary Fund, 2024[11]). Les banques multilatérales de développement régionales (BDM) telles que la Banque africaine de développement sont également fortement impliquées dans les activités visant à renforcer les capacités en matière de gestion de la dette ou à accroître la transparence, entre autres activités.
Les règles relatives à l’aide publique au développement ont intégré de nouvelles incitations pour renforcer la contribution des financements concessionnels à la viabilité de la dette
Les règles relatives à l’aide publique au développement (APD) de 2014 ont instauré une mesure de la concessionnalité plus rigoureuse que celle qui prévalait en vertu des précédentes directives ; elles prévoient désormais différents taux d’actualisation, de 9 %, 7 % et 6 %, ainsi que plusieurs seuils pour l’élément don, de 45 %, 15 % et 10 %, qui sont venus remplacer le taux d’actualisation unique de 10 % et le seuil également unique de 25 %. Par conséquent, les prêteurs sont tenus de proposer des prêts plus concessionnels pour pouvoir les déclarer en APD, ce qui a des incidences particulièrement importantes pour les PMA. Les règles révisées ont également introduit de nouvelles dispositions relatives aux critères de l’APD en ce qui concerne la viabilité de la dette. En vertu de ces dispositions, les prêts assortis de conditions non conformes à la politique du FMI sur les plafonds d’endettement et/ou à la politique de la Banque mondiale en matière d’emprunts non concessionnels/de financement du développement durable ne pourront pas être comptabilisés dans l’APD.
6.3. Défis persistants
Copier le lien de 6.3. Défis persistantsLa hausse des taux d’intérêt et le niveau élevé des besoins de refinancement menacent la viabilité de la dette dans les pays en développement
Le coût moyen des intérêts pesant sur les emprunts extérieurs des pays en développement est trois fois plus élevé que pour les pays développés (Spiegel et Schwank, 2022[12]). Pour chaque point de pourcentage de taux d’intérêt supplémentaire, les PFR et les pays à revenu intermédiaire doivent verser 35 milliards USD d’intérêts de plus aux créanciers (Walker et al., 2022[13]) Les PFR font face à des remboursements importants au titre de la dette et doivent refinancer environ 60 milliards USD de dette extérieure sur la période 2024-26, trois fois plus que la moyenne observée pendant la période de dix ans qui s’est écoulée entre 2010-20 (Holland et Pazarbasioglu, 2024[14]). Depuis 2016, les obligations en euros et les prêts syndiqués de banques privées ont bondi, tandis que les différés d’amortissement se sont raccourcies et que les écarts de rendement se sont faits plus volatils (Chuku et al., 2023[7]).
Dans un contexte de taux d’intérêt forts, un niveau élevé des besoins de refinancement est susceptible de peser sur les budgets des pays et de compromettre l’accès de certains d’entre eux aux marchés étrangers. Plus de 4 500 milliards USD de dette obligataire des MEED arriveront à échéance entre 2024 et 2026. La part de cette dette qui arrivera à échéance en 2024 est particulièrement élevée, puisqu’elle avoisine 20 % pour les PFR et 25 % pour les pays dont les notes de crédit indiquent un risque de crédit ou de défaut élevé (note B ou moins), contre une moyenne de 15 % dans les autres catégories de revenu (OCDE, 2024[8]).
Les pays dont les notes de crédit sont basses sont également davantage exposés aux besoins de refinancement en monnaie étrangère. Pour les pays dont la note de crédit est supérieure à B, la part moyenne de la dette libellée en devises qui arrive à échéance entre 2024 et 2026 est inférieure à 8 %. À titre de comparaison, cette part moyenne est supérieure à 30 % pour les pays dont la note de crédit est plus faible. Parmi les 16 pays dont plus de 30 % de la dette libellée en monnaie étrangère échoit fin 2026, 10 ont une note de crédit de BB- (risque élevé) ou inférieure. Bien que les défauts sur la dette en monnaie nationale soient rares, des besoins de refinancement importants en monnaie nationale en période de rendements élevés peuvent avoir un impact important sur les budgets des États et réduire la marge budgétaire disponible pour faire face à d’autres priorités (OCDE, 2024[8]).
Les niveaux de dette et de service de la dette sont en hausse, entraînant un risque accru de défaut
Les crises récentes ont amplifié le risque de défaut ainsi que le coût du service de la dette. D’après les agences de notation de crédit, 13 pays, dont sept sont des PRITI ou des PFR, sont actuellement en défaut ou près de l’être, le chiffre le plus élevé en 24 ans. En 2023, le PIB de ces 13 pays réunis s’élevait à environ 1 400 milliards USD, soit un peu plus de 1 % du PIB mondial, pour une population totale de près de 400 millions d’habitants, soit 5 % de la population mondiale. De plus, 13 autres pays cumulant 1 700 milliards USD de PIB et plus de 700 millions d’habitants présentent un risque important de défaut. Ensemble, ces deux groupes de pays en situation ou à risque élevé de défaut représentent environ 3 % du PIB mondial, mais 15 % de la population mondiale (OCDE, 2024[8]).
Après la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, les pays éligibles au programme PPTE et à l’IADM ont connu les plus fortes hausses relatives de défaut sur la dette souveraine, à savoir de, respectivement, 62.70 % et 52.56 %2. En 2022, les pays en développement ont versé à leurs créanciers extérieurs 49 milliards USD de plus que ce qu’ils avaient reçu en apports de capitaux, ce qui représente un transfert net de ressources négatif. C’est également pour ces pays que le coût a été le plus élevé : le service de la dette publique extérieure s’est élevé à 365 milliards USD en 2022, l’équivalent de 6.3 % des recettes d’exportations. Plus de 4 400 milliards USD de dette obligataire des MEED arriveront à échéance entre 2024 et 2026 (OCDE, 2024[8]). Le nombre de MEED dont la note de crédit est faible et qui ont accès aux marchés financiers internationaux est tombé de 20 en moyenne sur la période 2015-21 à 10 environ en 2022-233.
L’Initiative de suspension du service de la dette du Groupe des Vingt (G20) a offert aux PFR un répit temporaire en suspendant 12.9 milliards USD de paiements au titre du service de la dette de mai 2020 à décembre 2021. Lancé en 2020, le Cadre commun pour le traitement de la dette du G20 vise à alléger davantage la dette de ces pays par des restructurations. À ce jour, seuls quatre pays, le Tchad, l’Éthiopie, le Ghana et la Zambie, ont sollicité une aide en application de ce cadre. Le Tchad et la Zambie sont parvenus à des arrangements avec leurs créanciers, après des négociations qui ont mis plus d’un an à aboutir (Alayza, Laxton et Neunuebel, 2023[15]). Alors que la dette publique des pays en développement de la région Asie-Pacifique a fortement augmenté lors de la crise du COVID-19, les possibilités de restructuration sont souvent limitées parce qu’une grande partie de la dette a été contractée auprès de banques de développement multilatérales qui n’ont pas souhaité participer à l’ISSD et au Cadre commun afin de conserver leur note de crédit et des coûts de financement réduits. Par conséquent, pour ces pays, les possibilités de bénéficier d’un allégement sont plus limitées.
Même s’il pourrait être amélioré, le Cadre commun reste une innovation intéressante dans l’infrastructure financière mondiale, et des progrès considérables ont été accomplis en ce qui concerne le processus et le calendrier de chaque restructuration ultérieure. La Table ronde mondiale sur la dette souveraine mise en place en 2023 vise à améliorer les processus de restructuration de la dette, mais la participation des créanciers privés reste un défi.
Dans les pays en développement, la qualité du crédit s’est dégradée depuis la pandémie
Entre 2020 et le premier trimestre de 2024, dans les MEED, 224 révisions à la baisse des notes de crédit ont été dénombrées contre seulement 105 révisions à la hausse. En 2023 et au premier trimestre de 2024, les PRE et les PRITS ont enregistré davantage de révisions à la hausse qu’à la baisse, tandis que les PFR et les PRITI ont enregistré plus de deux fois plus de révisions à la baisse qu’à la hausse. Au premier trimestre de 2024, sur environ 100 MEED, près de 60 % ont reçu une note basse, et plus de 10 pays étaient en défaut de paiement ou s’en rapprochaient. Le nombre de pays ayant obtenu la note C ou se trouvant en défaut de paiement a atteint un plus haut historique, de même que le nombre de PFR et de PRITI classés dans cette catégorie ; à l’échelle mondiale, la part des pays de la catégorie investissement a atteint son point le plus bas au premier trimestre de 2024 (OCDE, 2024[8]). (Le Chapitre 7 sur le règlement des problèmes systémiques présente des informations supplémentaires sur les agences de notation de crédit et l’architecture financière).
Les niveaux de transparence de la dette souveraine demeurent faibles
La transparence budgétaire est essentielle à une gestion efficace des finances publiques car elle contribue à renforcer la confiance des marchés et la durabilité économique. Elle favorise également la responsabilisation des instances gouvernantes et un débat public éclairé en ce qui concerne la qualité et la viabilité de la dette. En revanche, l’opacité des accords sur la dette peut retarder sa restructuration. La dette cachée, non déclarée, s’accumule lors des phases d’essor économique et ne devient visible qu’en période de récession et de difficulté à y faire face. Lors d’une restructuration, un niveau de dette élevé est également associé à des pertes de crédit plus importantes (Horn et al., 2024[16]).
En 2020-21, 40 % des pays en développement à faible revenu n’ont publié aucune donnée sur la dette souveraine, tandis que des divergences dans les données sur la dette publique pouvant atteindre jusqu’à 30 % du PIB ont été observées suivant la source consultée (Rivetti, 2021[17]). Selon une étude du FMI portant sur 60 pays en développement, moins de la moitié disposaient de lois exigeant des rapports sur la gestion de la dette et les finances publiques, et moins d’un quart des pays imposaient la divulgation d’informations sur les prêts, qui constituent pourtant des éléments fondamentaux pour la transparence (Ashcroft, Vasquez et Weeks-Brown, 2024[18]). De récentes initiatives internationales, notamment du G20, du FMI et de l’Institute of International Finance (IIF), visent à améliorer la déclaration des données sur la dette et les pratiques de divulgation. En 2017, les pays du G20 ont adopté des Directives opérationnelles pour un financement durable édictant des principes de partage d’information et de transparence à l’intention des créanciers (World Bank, 2023[19]). Le Système de notification de la dette de la Banque mondiale et les Principes d’application volontaire en faveur de la transparence de la dette de l’IFF ont constitué des avancées importantes en ce qui concerne l’harmonisation et le suivi des données sur la dette, la promotion de la responsabilisation, et le soutien à un développement économique durable (World Bank, 2023[5]). D’autres initiatives telles que la Plateforme conjointe sur la dette (établie par l’OCDE, le FMI, la Banque mondiale et la Banque des règlements internationaux) ont également pour objet d’améliorer les statistiques sur la dette extérieure globale des pays (World Bank, 2024[20]).
Les législations nationales des pays créanciers et débiteurs pourraient renforcer le cadre juridique et limiter la charge future de la dette
Plusieurs pays œuvrent au renforcement du cadre juridique afin d’aider les pays en développement dans le règlement des différends (UK Parliament, 2023[21]). Dans cette même optique, des efforts croissants sont déployés pour réguler les pratiques de financements assortis de sûretés afin de favoriser des conditions plus équitables et d’éviter une charge de la dette trop importante pour les pays en développement. Cependant, une étude récente du FMI a identifié plusieurs faiblesses notables dans les législations nationales qui permettent de dissimuler la dette, notamment une définition étroite de la dette publique, des obligations inadéquates en matière de divulgation, des clauses de confidentialité dans les contrats de dette publique, et un manque de surveillance (Ashcroft, Vasquez et Weeks-Brown, 2024[18]).
6.4. Domaines nouveaux et émergents
Copier le lien de 6.4. Domaines nouveaux et émergentsL’architecture internationale de la dette pourrait être renforcée dans le but de soutenir le développement durable, les objectifs climatiques et de remédier aux inégalités financières
Les gouvernements, les organisations multilatérales et la société civile plaident pour une refonte de l’architecture internationale de la dette qui mettrait notamment l’accent sur le renforcement du financement public à bas coût par des réformes des BDM et du FMI. L’objectif serait d’améliorer la gouvernance et la représentation au sein de ces institutions et de conférer davantage d’agilité et de souplesse aux mécanismes de prêt, en particulier pour les pays présentant des vulnérabilités face au dérèglement climatique. Il est également proposé d’améliorer l’évaluation des risques afin d’attirer l’investissement, de réformer la gouvernance de la dette pour mieux gérer les crises, et de favoriser la formation d’alliances pour appuyer les efforts de promotion et la mise en œuvre des politiques. Plusieurs initiatives se distinguent, telles que l’Initiative de Bridgetown, le Plan de relance des ODD des Nations Unies ; le Groupe de travail de haut niveau du Groupe des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ; le groupe V20 des pays vulnérables au changement climatique ; et le Pacte de Paris pour les peuples et pour la planète. Toutes ces initiatives visent notamment à remédier aux inégalités financières mondiales et à soutenir le développement durable. (Le Chapitre 7 sur le règlement des problèmes systémiques présente des informations supplémentaires sur la réforme de l’architecture financière mondiale).
Les instruments financiers innovants liés au climat peuvent aider à répondre aux besoins de financement et aux enjeux liés à la dette
Le dérèglement climatique a alourdi le coût de la dette des pays du groupe V20 de 62 milliards USD au cours de la période 2007-16, et la prime de risque climatique devrait plus que doubler par rapport à ses niveaux de 2019-28 (Alayza, Laxton et Neunuebel, 2023[15]). La majeure partie (63.6 milliards USD, soit 69 %) du financement public en faveur du climat fourni par les pays en développement est constituée par des prêts (OCDE, 2024[22]).
Bien qu’aucun instrument ne puisse à lui seul résoudre la situation d’un pays quant à sa dette, plusieurs instruments financiers liés au climat peuvent permettre d’agir à la fois sur les besoins de financement liés au climat et sur les difficultés rencontrées par les pays en développement en matière de dette. Parmi eux figurent les échanges dits dette contre climat et dette contre nature, l’insertion de clauses de « résilience climatique » (Climate Resilience Debt Clauses [CRDC]) dans les contrats de dette, et les droits de tirage spéciaux (DTS). L’utilisation de ces instruments est en hausse ces dernières années ; toutefois, ils impliquent des compromis, et la prudence est de mise quant à leur application. Autre exemple : les obligations liées à la durabilité, des instruments tournés vers l’avenir et basés sur la performance qui peuvent être reliés à des objectifs de développement durable existants comme les contributions déterminées au niveau national, et incitent à agir en faveur de ces objectifs.
Dans les échanges dette-climat ou dette-nature, applicables tant à la dette souveraine qu’à la dette commerciale, une partie de la dette est annulée ou restructurée en échange de l’engagement du pays à investir dans des projets relatifs au climat, en veillant à ce que le coût budgétaire pour le débiteur n’excède pas la valeur de la réduction de la dette (Chamon et al., 2022[23]). Ce type d’accord pourrait contribuer à rediriger 100 milliards USD de dette des pays en développement, dont 33.7 milliards USD dans les PMA4, vers la restauration de la nature et l’adaptation aux changements climatiques. En réduisant les frais sur les transactions, qui absorbent actuellement 40 % ou plus des bénéfices financiers, les conversions de dette pourraient se révéler une solution plus viable pour près de 15 % des pays en développement. Cependant, plusieurs éléments doivent être pris en compte avant d’y recourir, notamment leur échelle relativement limitée par rapport au fardeau de la dette d’un pays, la nature conditionnelle des arrangements, et les conditions de gouvernance et de mise en application.
Les clauses dites de « résilience climatique » permettent la suspension temporaire, le report ou la restructuration des paiements de dette lorsqu’un pays fait face à des événements liés au climat tels qu’un ouragan ou des inondations. Plusieurs prêteurs bilatéraux et multilatéraux permettent d’insérer ce type de clauses dans les contrats, et l’International Capital Markets Association a annoncé que les PFR pourraient y recourir pour les titres obligataires. Toutefois, une CRDC va simplement suspendre la dette, sans empêcher l’accumulation des intérêts, et le pays doit être en mesure de satisfaire à ses obligations de remboursement. Ces instruments pourraient permettre d’harmoniser les paramètres des événements déclencheurs et les seuils applicables.
Les allocations de DTS, auxquelles 80 pays ont recours, ont apporté environ 275 milliards USD aux pays en développement. En mars 2024, le FMI avait réuni quelque 8.4 milliards USD d’engagements pour son fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité en vue de soutenir les activités en faveur du climat dans les pays en développement (International Monetary Fund, 2024[24]). Fin février 2024, 7.0 milliards USD d’engagements avaient été approuvés, mais 1.4 milliard USD seulement avaient été versés à 9 pays ; en 2024, 3.4 milliards USD supplémentaires devaient être versés à 17 autres pays (Hicklin, 2024[25]). La réorientation, via les BDM, des droits de tirage spéciaux est l’une des composantes du programme du Cadre d’adéquation du capital, et le Groupe d’experts indépendants du G20 a appelé les BDM à prendre des mesures pour accroître leur capacité de prêt, notamment en s’intéressant aux structures de capital hybrides.
Annexe 6.A. Dette et viabilité de la dette
Copier le lien de Annexe 6.A. Dette et viabilité de la detteTableau d’annexe 6.A.1. Évaluation du domaine d’intervention : Dette et viabilité de la dette
Copier le lien de Tableau d’annexe 6.A.1. Évaluation du domaine d’intervention : Dette et viabilité de la dette
Paragraphe du Programme d’action d’Addis-Abeba |
Engagement |
Cible ou objectif spécifique |
Cible des Objectifs de développement durable (ODD) correspondante (si disponible) |
État d’avancement de la mise en œuvre ou progrès accomplis depuis 2015, d’après les indicateurs des ODD retenus ou d’autres pertinents (mesures indirectes) |
---|---|---|---|---|
93 |
Régler les problèmes de surendettement, notamment des PMA et des PEID, notamment par le biais d’initiatives telles que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale. Permettre aux pays qui sont radiés de la liste des pays les moins avancés de connaître une transition sans heurt. |
Non |
Cible 17.4 Aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette au moyen de politiques concertées visant à favoriser le financement de la dette, son allégement ou sa restructuration, selon le cas, et réduire le surendettement en réglant le problème de la dette extérieure des PPTE. |
Indicateur 17.4.1 des ODD – Service de la dette en proportion des exportations de biens et services. En 2022, le service de la dette des PMA représentait 8.4 % des exportations de biens, de services et de revenus primaires. Cette proportion est en hausse par rapport à 2015, où elle s’établissait à 7.6 % (UN, 2024[26]). Service de la dette en pourcentage des recettes publiques. En 2023, les paiements d’intérêts nets sur la dette publique des pays en développement se sont élevés à 847 milliards USD, soit une hausse de 26 % par rapport à 2021. Toujours en 2023, un nombre record de 54 pays en développement, représentant 38 % du total, ont affecté 10 % ou plus de leurs recettes publiques au paiement d’intérêts (UNCTAD, 2024[6]). Les pays en développement font face à une augmentation des coûts d’emprunt plus importante que celle observée dans les pays développés. Les taux d’intérêt sur la dette souveraine sont deux à quatre fois plus élevés dans les pays en développement qu’aux États-Unis, et six à 12 fois plus élevés qu’en Allemagne (UNCTAD, 2024[6]). Service de la dette en pourcentage des recettes fiscales. À la suite de la crise du COVID-19, les positions budgétaires des pays en développement se sont davantage dégradées que celles des pays développés. Dans 25 pays en développement, le service de la dette représente désormais plus de 20 % des recettes fiscales. (UN, 2023[27]) Allégement de la dette consenti par le biais des initiatives PPTE et IADM. Les initiatives PPTE et IADM ont permis d’alléger la dette de 37 pays participants de plus de 100 milliards USD depuis 1996 (World Bank, 2024[28]). Pourcentage d’aide publique au développement (APD) (dons et prêts) octroyée sous forme de prêts concessionnels. Une part croissante de l’APD prend la forme de prêts concessionnels plutôt que de dons. La part de l’APD octroyée sous cette forme aux pays en développement est passée de 28 % en 2012 à 34 % en 2022 (UNCTAD, 2024[6]). L’élément de libéralité moyen des prêts d’APD aux PMA s’est réduit, passant de 78 % en 2015 à 70 % en 2021 en raison de taux d’intérêt en hausse (0.63 % en 2023 contre 0.35 % en 2015) et d’échéances raccourcies (ramenées à 27 ans en 2021 contre 36 ans en 2015) (OECD, 2023[29]). APD affectée à des mesures portant sur la dette. Les ressources d’APD consacrées à des mesures telles que l’allègement, les échanges et la restructuration de la dette sont passées de 4.1 milliards USD en 2012 à seulement 300 millions USD en 2022, marquant un plus bas historique (UNCTAD, 2024[6]). Transition sans heurt pour les pays sortant de la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Depuis 2015, six pays sont sortis de la catégorie des PMA et, selon les recommandations, cinq pays supplémentaires devraient les suivre (UN ECOSOC, 2024[30]). Le Comité des politiques de développement (CDP) des Nations Unies a fourni une contribution au Conseil économique et social de 2024 en réalisant l’examen triennal et l’exercice de suivi des PMA et en examinant la question du retrait des listes dans le contexte mondial. Le CDP a suivi les progrès accomplis en matière de développement, notamment les enjeux liés à la viabilité de la dette, de neuf pays qui sont récemment sortis de la catégorie des PMA ou qui en sortiront prochainement, et relevé plusieurs cas dans lesquels des catastrophes naturelles et/ou les fluctuations des prix du pétrole avaient eu des effets négatifs sur la situation au regard de la dette de pays retirés de la liste (UN ECOSOC, 2024[31]). (Pour de plus amples informations, consulter le site internet suivant UN Smooth Transition for LDCs.) |
94 |
Aider les pays en développement à rendre leur dette viable à long terme au moyen de politiques concertées visant à favoriser le financement de la dette, son allégement, sa restructuration et sa gestion appropriée. Appuyer les pays qui remplissent les conditions de l’Initiative PPTE et qui s’efforcent d’en achever le processus et envisager des initiatives pour les pays qui n’en remplissent pas les conditions. Poursuivre le soutien aux pays qui ont bénéficié de l’allégement de la dette et qui sont parvenus à des niveaux d’endettement soutenables. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Nombre de pays éligibles à l’initiative PPTE ayant bénéficié d’un allègement de leur dette. Sur les 39 pays éligibles à l’initiative PPTE, la totalité des 36 qui ont atteint le point de décision sont maintenant parvenus au point d’achèvement (IMF, 2023[32]). Les Initiatives du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, en collaboration avec leurs partenaires, comprennent la Facilité de gestion de la dette qui, en décembre 2022, avait soutenu plus de 463 projets d’assistance technique dans 78 pays et 20 entités infranationales (World Bank Group, 2023[33]). Part des ressources du FMI allouées à des efforts de développement des capacités. Près d’un tiers des ressources du FMI sont allouées à des efforts de développement des capacités, qui comprennent des programmes d’assistance technique et des formations visant à renforcer les pratiques de gestion de la dette des pays en développement (IMF, 2022[34]). |
95 |
Saluer les efforts du FMI, de la Banque mondiale et du système des Nations Unies tendant à renforcer les outils relatifs à la viabilité et à la gestion de la dette. Utiliser l’analyse du degré d’endettement tolérable effectuée par le FMI et la Banque mondiale, qui constitue un outil d’information précieux sur le niveau d’endettement approprié. Inviter ces institutions à continuer de renforcer leurs outils dans le cadre d’un processus ouvert et sans exclusive avec les organismes des Nations Unies et d’autres parties prenantes. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Le FMI agit sur plusieurs fronts pour renforcer la viabilité de la dette. En 2017, en collaboration avec la Banque mondiale, le FMI a mis à jour le Cadre de viabilité de la dette pour les pays à faible revenu. Ce cadre aide à évaluer les risques de surendettement des pays à faible revenu (PFR) et leur fournit des orientations pour gérer leur niveau de dette de manière prudente. Le cadre révisé propose un test de résistance plus réaliste et des facteurs macroéconomiques élargis. Le FMI a également modifié sa politique de plafonds d’endettement en 2020 pour offrir aux pays davantage de souplesse et leur permettre de gérer leur dette en fonction de leurs besoins de développement, tout en maintenant sa viabilité. La politique propose désormais des approches sur mesure fondées sur les circonstances et sur une évaluation des risques spécifiques aux pays. La Banque mondiale a également mis en place plusieurs initiatives pour améliorer la gestion de la dette. Par exemple, une comparaison entre pays des évaluations de la performance en matière de gestion de la dette (DeMPA) a montré que plus de la moitié des pays examinés ne remplissaient pas les critères minimaux des pratiques saines de gestion de la dette souveraine. Des insuffisances ont été notamment observées en ce qui concerne les prévisions des flux de trésorerie et la coordination avec la gestion de la dette, qui conduisent à des pratiques inefficientes comme l’émission de nouveaux titres de dette tout en conservant une trésorerie excédentaire. La gestion des risques opérationnels est également source d’inquiétude en ce qu’elle expose les États à des pertes de données et à des défaillances des processus. Toutefois, des progrès ont été constatés en ce qui concerne l’alignement de la gestion de la dette sur les politiques macroéconomiques et l’amélioration des cadres juridiques (World Bank, s.d.[35]). À l’instar du FMI, la Banque Mondiale fournit une assistance technique complète et des formations pour renforcer les capacités des pays en matière de gestion de la dette. Elle soutient en outre l’élaboration de stratégies de la gestion de la dette à moyen terme et renforce la capacité des pays à gérer la dette publique de manière prudente. Les Nations Unies jouent également un rôle essentiel de promotion de la viabilité de la dette par l’intermédiaire de ses différents organes et programmes. Par exemple, le Système de gestion et d’analyse financière de la dette d’ONU Commerce et développement aide les pays en développement à gérer efficacement leur dette publique. Il les aide également à améliorer leur capacité d’enregistrement, de suivi et d’analyse des données sur la dette publique, ce qui contribue à une viabilité accrue de la dette. |
96 |
Soutenir les activités en cours consistant à élaborer des normes, à mettre à la disposition du public des données sur la dette garantie par l’État et sur la dette extérieure des pays, et encourager la publication trimestrielle de données plus complètes dans ce domaine. Promouvoir la création d’un registre central de données sur la restructuration de la dette et encourager tous les gouvernements à faire preuve de plus de transparence en matière de gestion de la dette. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Nombre de pays bénéficiant des crédits de l’IDA (Association internationale de développement) dont les données sur la dette sont entièrement accessibles. La Carte thermique sur la déclaration des dettes de la Banque mondiale fournit un état des lieux sur la façon dont les divers pays déclarent leurs données sur la dette et offre un éclairage sur la transparence de la dette à l’échelle mondiale. En 2023, 74 pays bénéficiant des crédits de l’IDA ont communiqué leurs données, contre 76 en 2020 (World Bank Group, 2023[36]). Pourcentage des pays en développement à faible revenu communiquant des données sur la dette souveraine. En 2020-21, environ 40 % des pays en développement à faible revenu n’ont déclaré aucune donnée sur leur dette souveraine, et des écarts pouvant aller jusqu’à 30 % du produit intérieur brut (PIB) suivant les sources de données ont été constatés (Rivetti, 2021[17]). De récents efforts internationaux, notamment des initiatives du Groupe des Vingt (« G20 »), du FMI et de l’Institute of International Finance (IIF) visent à améliorer la déclaration des données sur la dette et les pratiques de divulgation. Le Système de notification de la dette de la Banque mondiale et les Principes d’application volontaire en faveur de la transparence de la dette de l’IFF ont constitué des avancées importantes en ce qui concerne l’harmonisation et le suivi des données sur la dette, la promotion de la responsabilisation, et le soutien à un développement économique durable. D’autres initiatives telles que la Plateforme conjointe sur la dette (établie par l’OCDE, le FMI, la Banque mondiale et la Banque des règlements internationaux) ont également pour objet d’améliorer les statistiques générales sur la dette extérieure des pays. |
97 |
Améliorer la collaboration entre débiteurs et créanciers pour prévenir et résoudre les situations d’endettement insoutenable. Établir des directives mondiales concernant la responsabilité des débiteurs et des créanciers en matière d’emprunts ou de prêts souverains, en tirant parti des initiatives existantes (telles que les Principes de la CNUCED relatifs à la promotion de prêts et d’emprunts souverains responsables, les politiques de limitation de la dette du FMI et de la Banque mondiale, et l’intégration dans le système statistique du Comité d’aide au développement de l’OCDE de nouvelles mesures de sauvegarde tendant à renforcer la viabilité de la dette des pays bénéficiaires). Renforcer l’échange d’informations et la transparence. |
Oui Établir des directives mondiales concernant la responsabilité des débiteurs et des créanciers. |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
À ce jour, il n’existe pas de directives communes sur l’emprunt souverain à l’intention des débiteurs et des créanciers. On trouve cependant de nombreuses initiatives visant à en élaborer. Par exemple, le Cadre commun du G20, établi en réaction à la pandémie de COVID-19 et inspiré de l’Initiative de suspension du service de la dette du G20, a pour objet d’élaborer une approche structurée du traitement de la dette qui impliquerait les créanciers tant publics que privés. Les créanciers publics du Club de Paris ont également adopté des principes et des pratiques qui servent de lignes directrices pour restructurer la dette bilatérale. L’IFF, qui représente le secteur financier mondial, a pour sa part élaboré des Principes pour des flux de capitaux stables et des restructurations de dette équitables. Basés sur le volontariat, ils ont pour objet de guider la participation du secteur privé à la restructuration des dettes souveraines. Autre exemple, les Principes fondamentaux des processus de restructuration de la dette des Nations Unies, adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015 par le biais de la Résolution A/RES/69/319. Ces principes visent à offrir un cadre en vue d’une restructuration des dettes souveraines juste et ordonnée, de manière à garantir la transparence, la redevabilité et le traitement équitable de tous les créanciers et débiteurs. À ce jour, plus de 130 États membres des Nations Unies ont fait part de leur soutien à ces principes. Toutefois, certaines grandes économies, de même que plusieurs centres financiers majeurs, ne les ont pas totalement avalisés car ils s’inquiètent de la façon dont ces principes peuvent s’articuler avec des cadres juridiques existants ainsi qu’avec les marchés financiers. En 2012, la CNUCED a publié des Principes relatifs à la promotion de prêts et d’emprunts souverains responsables, des principes non contraignants basés sur le volontariat. Aucun pays n’y a officiellement adhéré. En 2020, le FMI a modifié sa politique de plafonds d’endettement pour offrir aux pays davantage de souplesse et leur permettre de gérer leur dette en fonction de leurs besoins de développement. La politique propose désormais une approche sur mesure fondée sur les circonstances spécifiques des pays et sur leur profil de risque. Le FMI et la Banque mondiale ont également modifié le cadre de viabilité de la dette pour les pays à faible revenu en 2017, qui prévoit désormais un test de résistance plus complet et des facteurs macroéconomiques élargis. Le cadre tel que révisé permet une évaluation plus nuancée des risques liés à la dette et favorise des pratiques d’emprunt responsables. Le critère de concessionnalité de l’APD (taux d’actualisation et seuils). Les règles relatives à l’APD édictées en 2014 ont durci les critères de concessionnalité par rapport aux précédentes directives ; les taux d’actualisation applicables sont désormais de 9 %, 7 % et 6 %, et les seuils ont été fixés à 45 %, 15 % et 10 %, au lieu du taux d’actualisation de 10 % et du seuil de 25 % qui prévalaient jusqu’alors. Il en résulte que les prêteurs doivent consentir des prêts plus concessionnels pour pouvoir les déclarer en APD, ce qui a des incidences particulièrement importantes pour les PMA. Ces règles révisées ont également introduit dans les critères de l’APD une mesure destinée à préserver la viabilité de la dette. En vertu des nouvelles dispositions, les prêts assortis de conditions non conformes à la politique du FMI sur les plafonds d’endettement et/ou à la politique de la Banque mondiale en matière d’emprunts non concessionnels/de financement du développement durable ne pourront pas être déclarés en tant qu’APD (OECD, 2023[29]). La Recommandation de l’OCDE sur les pratiques de financement soutenable et les crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public a été adoptée par l’OCDE (tous les Membres de l’OCDE y ont adhéré) lors de la Réunion du Conseil au niveau des Ministres de 2018. Elle a ensuite été révisée en 2024 pour actualiser les références à la politique de financement du développement durable de la Banque mondiale. La Recommandation a pour objectif de garantir que l’octroi de crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public n’entraîne pas une accumulation insoutenable d’endettement extérieur dans les pays à faible revenu. À cette fin, elle contient des pratiques que les adhérents devraient suivre lorsqu’ils envisagent d’octroyer des crédits à l’exportation bénéficiant d’un soutien public à des débiteurs publics ou garantis par les pouvoirs publics dans ces pays (OECD, 2024[37]). |
98 |
Souligner que les opérations de restructuration de la dette doivent être effectuées en temps opportun, de manière ordonnée, efficace et équitable, et être négociées de bonne foi, dans l’objectif de rétablir la viabilité de la dette publique tout en préservant l’accès à des financements assortis de conditions favorables. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Réduire le délai entre l’accord au niveau des services du FMI et les assurances financières des créanciers requises pour l’approbation du programme en vertu du Cadre commun. Les restructurations en vertu du Cadre commun indiquent que le délai se réduit à mesure que les parties prenantes se familiarisent avec le processus (IMF, 2024[38]). |
99 |
Limiter l’existence d’obligations souveraines émises sans clauses d’action collective. Améliorer la coordination entre secteurs public et privé et entre débiteurs et créanciers, afin de réduire les risques moraux et de parvenir à une répartition équitable du fardeau et à une restructuration ordonnée. Prendre note du travail que mènent actuellement le FMI et le système des Nations Unies dans ce domaine, notamment l’initiative « Forum de Paris » prise par le Club de Paris. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Part des créanciers du Club de Paris parmi les prêteurs des PFR. Fin 2021, la composition des prêteurs aux PFR s’est profondément modifiée par rapport à 1996. La part des créanciers membres du Club de Paris a chuté, de 39 % à 11 %, tandis que celle des créanciers non membres du Club de Paris a plus que doublé, passant à 20 %, de même que celle des créanciers privés, passée à 19 % (UN, 2024[39]). Cette évolution s’est traduite par une hausse des prêts consentis aux conditions du marché, ce qui complique la gestion de la dette pour les pays en développement et restreint leur accès à des solutions de financement abordables. Proportion de la dette publique des pays en développement par rapport à la dette publique mondiale. En 2023, la dette publique des pays en développement s’est établie à 29 000 milliards USD, ce qui représente 30 % de la dette publique mondiale. Cette proportion est en forte hausse par rapport à 2010, où elle était de seulement 16 %, et reflète une expansion rapide de la dette publique dans les pays en développement. La dette publique des pays en développement augmente deux fois plus vite que dans les pays développés (UNCTAD, 2024[6]). |
100 |
Œuvrer pour une action mondiale visant à lutter contre les pratiques de certains porteurs d’obligations minoritaires contrariant la volonté des porteurs majoritaires qui acceptent de restructurer les obligations d’un pays. Soutenir les réformes (notamment des clauses pari passu et d’action collective) visant à protéger les États souverains face aux créanciers récalcitrants. Octroyer un appui financier pour assistance juridique aux PMA et renforcer l’appui international aux services juridiques consultatifs, avec un contrôle international renforcé des actions en justice engagées par des créanciers après la restructuration de la dette. Encourager les pays, en particulier ceux qui émettent des obligations de droit étranger, à inclure des clauses pari passu et d’action collective dans toutes leurs émissions obligataires (référence à l’International Capital Market Association et au FMI) |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
S.O. |
101 |
Constater que de plus en plus d’obligations souveraines libellées en monnaie locale et régies par le droit interne sont émises. Inciter les pays à renforcer leur législation de leur propre initiative afin de tenir compte des principes directeurs concernant la résolution des crises de la dette souveraine de manière efficace, rapide, ordonnée et équitable. |
Non |
Cible 17.4 Voir le paragraphe 93. |
Dette souveraine obligataire des MEED. Les obligations souveraines des MEED ont atteint le niveau record de près de 3 900 milliards USD en 2023 (OCDE, 2024[8]). Coûts d’emprunt des MEED. Bien que les coûts des emprunts en monnaie nationale des MEED aient augmenté, ils restent le plus souvent inférieurs aux niveaux observés au début des années 2000. Les rendements réels à l’émission en monnaie nationale, qui s’établissaient entre près de zéro et 3 % entre 2020-21 et le premier trimestre de 2024, sont passés à plus de 7 % et 5 % respectivement pour les PFR et les économies de catégorie spéculative (OCDE, 2024[8]). Les récents développements des législations nationales des pays créanciers témoignent d’une volonté croissante de préserver les pays en développement de situations d’endettement insoutenable. Le gouvernement du Royaume-Uni a ainsi proposé de modifier son cadre juridique pour accroître le soutien aux pays en développement en matière de règlement des différends et s’efforce actuellement d’améliorer la transparence de la dette détenue par les créanciers privés. De même, l’accent est davantage mis sur la régulation des pratiques de prêts assortis de sûretés pour promouvoir des conditions plus équitables et atténuer le risque d’une charge trop importante pour les pays en développement. |
102 |
Reconnaître que les catastrophes naturelles et d’autres types de chocs peuvent menacer la viabilité de la dette d’un pays. Constater l’importance du fait que les créanciers publics allègent les obligations liées au remboursement de la dette. Encourager le rééchelonnement de la dette ou son annulation à la suite d’un choc ainsi que l’utilisation de nouveaux instruments financiers applicables (références au potentiel des échanges de dettes contre des programmes sanitaires et de conversion de dettes en investissements écologiques). |
Non |
S.O. |
Le volume d’allégement de la dette consenti suite à des chocs environnementaux, sanitaires et autres types de chocs. Lors de la pandémie de COVID-19, l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 a offert un répit temporaire aux PFR en reportant 12.9 milliards USD de paiements au titre du service de la dette de mai 2020 à décembre 2021 (World Bank Group, 2022[40]). Suite à cette initiative, le G20 a instauré un Cadre commun pour le traitement de la dette afin de mieux structurer l’allègement de la dette. De plus, une Table ronde mondiale sur la dette souveraine s’est tenue en 2023 dans l’objectif de renforcer les processus de (Cassimon, 2023[41]) restructuration de la dette. En 2023, on a dénombré la conclusion d’environ 140 échanges dette-nature. À l’aide d’une méthodologie inspirée de précédents programmes internationaux de réduction de la dette, l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED) a estimé que les échanges de dette pourraient permettre de réaffecter jusqu’à 100 milliards USD à la restauration de la nature et à l’adaptation aux effets des changements climatiques (Whiting, 2024[42]). Le Fonds mondial gère un programme intitulé Debt2Health depuis 2007. En vertu de ce programme, dix pays bénéficiaires ont conclu des accords d’échange de créances avec des pays créanciers, et plus de 226 millions USD issus de créances annulées ont été investis dans des programmes de santé nationaux (The Global Fund, s.d.[43]). |
Note : Ces données sont essentiellement tirées du rapport des Nations Unies intitulé Sustainable Development Goals Extended Report 2024 et de ses annexes statistiques. Les sommes données dans les annexes sont exprimées en USD à prix constants de 2015. L’abréviation S.O. signifie « Sans Objet » et est utilisée lorsqu’un élément n’est pas applicable ou pertinent.
Références
[15] Alayza, N., V. Laxton et C. Neunuebel (2023), « Commentary: Developing countries won’t beat the climate crisis without tackling rising debt », World Resources Institute, https://www.wri.org/insights/debt-climate-action-developing-countries.
[18] Ashcroft, A., K. Vasquez et R. Weeks-Brown (2024), « Hidden debt hurts economies. better disclosure laws can help ease the pain », IMF blog, https://www.imf.org/en/Blogs/Articles/2024/04/02/Hidden-Debt-Hurts-Economies-Better-Disclosure-Laws-Can-Help-Ease-the-Pain.
[1] Beers, D., O. Ndukwe et A. Charron (2024), « BoC–BoE Sovereign Default Database: What’s new in 2024? », Staff Analytical Note, n° 2024-19, Bank of Canada, Ottawa, https://www.bankofcanada.ca/wp-content/uploads/2024/07/SAN2024-19.pdf.
[41] Cassimon, D. (2023), « Debtor (Non-)Participation in Sovereign Debt Relief: A Real Option Approach », IMF Working Papers, vol. 2023/187, p. 1, https://doi.org/10.5089/9798400248504.001.
[23] Chamon, M. et al. (2022), « Debt-for-climate swaps: Analysis, design, and implementation », Working Paper, n° WP/22/162, International Monetary Fund, Washington, DC, https://www.imf.org/en/Publications/WP/Issues/2022/08/11/Debt-for-Climate-Swaps-Analysis-Design-and-Implementation-522184.
[7] Chuku, C. et al. (2023), « Are we heading for another debt crisis in low-income countries? Debt vulnerabilities: Today vs the pre-HIPC era », Working Paper, n° WP/23/79, International Monetary Fund, Washington, DC, https://www.elibrary.imf.org/view/journals/001/2023/079/article-A001-en.xml.
[3] Comelli, F. et al. (2023), « Navigating fiscal challenges in Sub-Saharan Africa: Resilient strategies and credible anchors in turbulent waters », African Departmental Paper, n° DP/2020/007, International Monetary Fund, Washington, DC, https://doi.org/10.5089/9798400230349.087.
[25] Hicklin, J. (2024), « The IMF’s resilience and sustainability trust: How conditionality can help countries build resilience », CGD blog, https://www.cgdev.org/publication/imfs-rst-how-conditionality-can-help-countries-build-resilience.
[14] Holland, A. et C. Pazarbasioglu (2024), « How to ease rising external debt-service pressures in low-income countries », IMF Blog, https://meetings.imf.org/en/IMF/Home/Blogs/Articles/2024/01/24/how-to-ease-rising-external-debt-service-pressures-in-low-income-countries.
[16] Horn, S. et al. (2024), « Hidden debt revelations », Policy Research Working Paper, n° 10907, World Bank Group, Washington, DC, https://documents1.worldbank.org/curated/en/099436209162426807/pdf/IDU11e8447b910f541496b18a3018630cb1554dc.pdf?_gl=1*18q729i*_gcl_au*MTgxOTYzNDgwNS4xNzIyNTI2OTA5.
[38] IMF (2024), Sovereign Debt Restructuring Process Is Improving Amid Cooperation and Reform, International Monetary Fund, https://www.imf.org/en/Blogs/Articles/2024/06/26/sovereign-debt-restructuring-process-is-improving-amid-cooperation-and-reform.
[32] IMF (2023), Debt Relief Under the Heavily Indebted Poor Countries (HIPC) Initiative, International Monetary Fund, https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2023/Debt-relief-under-the-heavily-indebted-poor-countries-initiative-HIPC.
[34] IMF (2022), Capacity Development, International Monetary Fund, https://www.imf.org/en/About/Factsheets/imf-capacity-development.
[11] International Monetary Fund (2024), « IMF Executive Board concludes the review of the Fund’s Capacity Development Strategy », https://www.imf.org/en/News/Articles/2024/04/09/pr24111-imf-executive-board-concludes-the-review-of-fund-capacity-development-strategy.
[24] International Monetary Fund (2024), « Interim review of the Resilience and Sustainability Trust and review of adequacy of resources », Policy Paper, n° 2024/031, https://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2024/06/24/Interim-Review-of-The-Resilience-and-Sustainability-Trust-and-Review-of-Adequacy-of-550939.
[2] Merling, L. et al. (2024), The Rising Cost of Debt: An Obstacle to Achieving Climate and Development Goals, Center for Economic and Policy Research, Washington, DC, https://www.cepr.net/report/the-rising-cost-of-debt-an-obstacle-to-achieving-climate-and-development-goals/.
[22] OCDE (2024), Financement climatique fourni et mobilisé par les pays développés en 2013-2022, Le financement climatique et l’objectif des 100 milliards de dollars, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9db2b91d-fr.
[8] OCDE (2024), Rapport sur la dette mondiale 2024 : Les marchés obligataires dans un contexte de dette élevée, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/63ccad6c-fr.
[37] OECD (2024), Recommendation of the Council on Sustainable Lending Practices and Officially Supported Export Credits, https://legalinstruments.oecd.org/en/instruments/OECD-LEGAL-0442.
[29] OECD (2023), DAC Working Party on Development Finance Statistics: monitoring ODA grant equivalents, ONE Members and Partners, https://one.oecd.org/document/DCD/DAC/STAT(2023)25/FINAL/en/pdf.
[9] OECD (2023), OECD Sovereign Borrowing Outlook 2023, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/09b4cfba-en.
[17] Rivetti, D. (2021), Debt Transparency in Developing Economies (English), World Bank Group, Washington D.C., http://documents.worldbank.org/curated/en/743881635526394087/Debt-Transparency-in-Developing-Economies.
[12] Spiegel, S. et O. Schwank (2022), « Bridging the ‘great finance divide’ in developing countries », Brookings Commentary, https://www.brookings.edu/articles/bridging-the-great-finance-divide-in-developing-countries/.
[43] The Global Fund (s.d.), Debt2Health: Collaboration Through Financial Innovation, https://www.theglobalfund.org/media/12284/publication_debt2health_overview_en.pdf.
[21] UK Parliament (2023), Debt Relief in Low-income Countries, https://publications.parliament.uk/pa/cm5803/cmselect/cmintdev/146/report.html.
[39] UN (2024), Financing for Sustainable Development Report 2024: Financing for Development at a Crossroads, United Nations Department Social and Economic Affairs, Financing for Sustainable Development Office, New York, https://desapublications.un.org/publications/financing-sustainable-development-report-2024.
[26] UN (2024), Progress Towards the Sustainable Development Goals - Report of the Secretary-General: Statistical Annex, United Nations Economic and Social Council, New York, https://unstats.un.org/sdgs/files/report/2024/E_2024_54_Statistical_Annex_I_and_II.pdf.
[27] UN (2023), United Nations Secretary-General’s SDG Stimulus to Deliver Agenda 2030, United Nations, https://www.un.org/sustainabledevelopment/wp-content/uploads/2023/02/SDG-Stimulus-to-Deliver-Agenda-2030.pdf?utm_source=chatgpt.com.
[30] UN ECOSOC (2024), Enhanced monitoring of countries that are graduating or have graduated from the list of LDCs, https://www.un.org/development/desa/dpad/wp-content/uploads/sites/45/CDP-excerpt-2024-3.pdf.
[31] UN ECOSOC (2024), Report on the twenty-sixth session (4–8 March 2024), https://documents.un.org/doc/undoc/gen/n24/096/02/pdf/n2409602.pdf.
[6] UNCTAD (2024), A World of Debt: A Growing Burden To Global Prosperity, https://unctad.org/publication/world-of-debt.
[4] UNCTAD (2024), Escalating debt challenges are inhibiting achievement of the SDGs (webpage), https://sdgpulse.unctad.org/debt-sustainability/ (consulté le 26 novembre 2024).
[13] Walker, J. et al. (2022), Commitment to Reducing Inequality Index 2022, Development Finance International Inc. and Oxfam, Washington, DC and Oxford, UK, https://oxfamilibrary.openrepository.com/bitstream/handle/10546/621419/rr-cri-2022-111022-en.pdf;jsessionid=83F5B359941D181B83223A7307738B55?sequence=33.
[42] Whiting, K. (2024), Climate finance: What are debt-for-nature swaps and how can they help countries?, World Economic Forum, https://www.weforum.org/stories/2024/04/climate-finance-debt-nature-swap/.
[28] World Bank (2024), Heavily Indebted Poor Countries (HIPC) Initiative, World Bank, https://www.worldbank.org/en/topic/debt/brief/hipc.
[20] World Bank (2024), Joint External Debt Hub (database), https://databank.worldbank.org/source/joint-external-debt-hub (consulté le November 2024).
[10] World Bank (2023), Brief - Debt Management Facility (DMF), https://www.worldbank.org/en/topic/debt/brief/debt-management-facility.
[5] World Bank (2023), International Debt Report 2023, https://www.worldbank.org/en/programs/debt-statistics/idr/products.
[19] World Bank (2023), Preliminary Findings from the G-7 and Paris Club Countries Debt Data Sharing Exercise, https://thedocs.worldbank.org/en/doc/6e72b0ded996306fa01f5db7a0c38b19-0050052021/related/G7-and-Paris-Club-Data-Reconciliation-Exercise-April-2023.pdf.
[35] World Bank (s.d.), Debt Management Performance Assessment (DeMPA), https://www.worldbank.org/en/programs/debt-toolkit/dempa.
[33] World Bank Group (2023), Debt Management Facility (DMF), https://www.worldbank.org/en/topic/debt/brief/debt-management-facility.
[36] World Bank Group (2023), Debt Reporting Heat Map, https://www.worldbank.org/en/topic/debt/brief/debt-transparency-report/2023.
[40] World Bank Group (2022), Debt Service Suspension Initiative, https://www.worldbank.org/en/topic/debt/brief/covid-19-debt-service-suspension-initiative.
Notes
Copier le lien de Notes← 1. Les pays insolvables sont les pays qui ne sont pas en mesure de faire face à leurs obligations de paiement de la dette sans des ajustements conséquents de leurs recettes et de leurs dépenses, ou une aide extérieure. Le seuil d’insolvabilité n’est pas défini dans l’analyse de viabilité de la dette du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Un pays est considéré comme illiquide si les indicateurs de solvabilité de la dette extérieure sont en dessous des seuils établis, mais qu’il dépasse les seuils de service de la dette/recettes ou les dépassera dans les cinq ans. Pour plus d’informations, consulter : https://findevlab.org/a-bridge-to-climate-action/.
← 2. Ces estimations sont basées sur la note analytique du personnel de la Banque du Canada disponible à l’adresse https://www.bankofcanada.ca/wp-content/uploads/2024/07/SAN2024-19.pdf.
← 3. Cette baisse s’explique en partie par le fait que les rendements des obligations américaines à haut rendement ont dépassé les 10 % dans 15 pays en 2023, deux pays de plus qu’en 2019.
← 4. La valeur des échanges dette-nature est en augmentation depuis 2020, en particulier dans des pays comme la Barbade, le Belize, l’Équateur et le Gabon, même si leur nombre n’a pas beaucoup augmenté. Voir https://www.iied.org/debt-swaps-could-release-100-billion-for-climate-action.