Les données officielles par pays sont basées sur les inventaires d'émissions communiqués à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Ces données d'inventaire sont compilées selon des principes basés sur la territorialité et la production, conformément aux lignes directrices du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Toutes les données n'étant pas disponibles pour l'ensemble des pays ou pour chaque année, celles qui font défaut sont remplacées par des estimations afin de calculer les agrégats totaux pour certains pays. Les sources de données et la méthodologie utilisées dans cette publication sont résumées ci-dessous :
Des données sur les émissions de GES provenant d'inventaires nationaux sont disponibles pour tous les pays de l'OCDE qui rendent comptent annuellement à la CCNUCC pour la période 1990-2022 (c'est-à-dire tous les pays de l'annexe 1 et la Corée du Sud).
Les données relatives aux autres pays de l'OCDE (anciennement catégorisés « hors annexe 1 ») sont obtenues grâce au questionnaire de l'OCDE sur les émissions de GES. Toutefois, la couverture temporelle n'est pas complète. Par exemple, les données de la Colombie portent jusqu'en 2018, celles du Costa Rica jusqu'en 2017 et celles du Mexique jusqu'en 2019. Il existe également des déficits en données pour Israël avant 2002.
Pour les pays partenaires de l'OCDE, de nombreuses lacunes subsistent. Ainsi, les données officielles sur les émissions pour 2020 font défaut sur l'interface des données sur les émissions de GES de la CCNUCC. Des lacunes substantielles existent également pour certains grands émetteurs tels que la République populaire de Chine (ci-après la « Chine ») et l'Inde. La Chine n'a fourni des données officielles que pour cinq années (1994, 2005, 2010, 2012 et 2014), tandis que l'Inde n'a présenté des données que pour quatre années (1994, 2000, 2010 et 2016). De même, il est à noter des lacunes importantes concernant le Pérou (pour la période 1990-2010), l’Arabie saoudite (qui n'a présenté que quatre années entre 1990 et 2012), l’Afrique du Sud (pour la période 1990-2000) et l’Indonésie (pour la période 1990-2000)1.
Dans le présent rapport, lorsque des données officielles n'étaient pas disponibles, des estimations ont été utilisées pour compiler les agrégats totaux.
Pour remédier aux lacunes de données, l'OCDE a mis au point une méthodologie permettant d'imputer les valeurs manquantes de manière cohérente avec les rapports officiels (Cardenas et al, 2024). Cette méthodologie utilise des séries chronologiques d'émissions historiques nationales PRIMAP-hist corrigées des estimations officielles pour remplacer les valeurs manquantes. La méthodologie est la suivante :
Si toutes les séries officielles sont manquantes, la série PRIMAP est utilisée.
L'interpolation entre deux points de données officiels est effectuée à l'aide des tendances PRIMAP et remise à l'échelle en veillant à ce que la série compilée passe par tous les points de données officiels.
Si au moins deux valeurs officielles non manquantes sont disponibles, une interpolation linéaire est effectuée.
L'extrapolation est effectuée en ajoutant la différence de niveau PRIMAP au point officiel le plus récent (ou le plus ancien).
Le total, y compris l'utilisation des terres, le changement d'affectation des terres et la foresterie (UTCATF), est obtenu en additionnant l'UTCATF et le total, sans les estimations UTCATF. Les niveaux des autres catégories sont calculés en multipliant la part sectorielle par les estimations des émissions totales.
La méthodologie permet de construire un ensemble complet de données sur les émissions de GES de 1990 à 2022, couvrant les 198 Parties à la CCNUCC. Elle prend en compte le CO2, le N2O, le CH4, le SF6, le NF3, les HFC et les PFC. Le total des GES est calculé en additionnant les estimations de tous les gaz et en les ventilant sur les six catégories principales du GIEC : Énergie, Procédés industriels, Agriculture, UTCATF, Déchets et Autres. Enfin, les estimations sont exprimées en fonction de plusieurs rapports d'évaluation : SAR, AR4, AR5, AR6. Ceci est possible grâce à l'enregistrement du potentiel de réchauffement global (PRG) dans lequel les données ont été rapportées et à l'application d'une table de correspondance contenant des facteurs de conversion afin de calculer les niveaux dans tous les PRG possibles des différents gaz.