L’Accord de Paris est pour beaucoup dans les progrès accomplis au niveau mondial en matière de lutte contre le dérèglement climatique. L’Accord prévoit de contenir l’élévation de la température de la planète nettement en dessous de 2 °C d’ici à la fin du siècle et de « poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1.5 °C » (CCNUCC, 2015[1]). Afin d’atteindre cet objectif, les pays ou parties à l’Accord s’engagent à réduire progressivement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) au moyen de contributions déterminées au niveau national (CDN). En août 2024, 195 parties avaient transmis leurs CDN, parmi lesquelles 110 parties (109 pays et l’Union européenne) s’engageaient à atteindre la neutralité carbone (96 de ces parties avaient fixé cet objectif à l’horizon 2050).
Les engagements déjà pris ne suffiront pas à atteindre l’objectif de température énoncé dans l’Accord de Paris. Les émissions mondiales de GES doivent être plafonnées à 33 gigatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Gt éq. CO2) en 2030 si l’on entend limiter le réchauffement planétaire à 1.5 °C, ou à 41 Gt éq. CO2 si l’on souhaite limiter ce réchauffement à 2 °C. Or, les émissions mondiales devraient atteindre 57 Gt éq. CO2 d’ici 2030 si l’on s’en tient aux mesures mises en œuvre en 2024 (PNUE, 2024[2]). Par ailleurs, même si les pays tenaient leurs engagements inconditionnels à l’horizon 2030, il est estimé que les émissions de GES augmenteront jusqu’à atteindre au moins 55 Gt éq. CO2 en 2030. Dans le même ordre d’idées, les émissions mondiales de GES doivent se limiter à 8 Gt éq. CO2 en 2050 ; cependant, malgré les engagements collectifs en faveur de la neutralité carbone, les émissions à l’horizon 2050 s’élèveraient à au moins 21 Gt éq. CO2.
Les pays doivent redoubler d’ambition et veiller à l’efficacité des actions qu’ils mettent en place. Même dans le scénario le plus optimiste, il est estimé que les émissions de GES pourraient provoquer une élévation de la température moyenne comprise entre 1.7 ºC et 1.9 °C d’ici à la fin du siècle (PNUE, 2024[2]). Ce scénario le plus optimiste suppose que les CDN et les engagements déjà pris en faveur de la neutralité carbone soient pleinement mis en œuvre, qu’il s’agisse des engagements inconditionnels ou conditionnels.