Le secteur financier a été le principal moteur de l'économie au cours des deux dernières décennies. Les avantages comparatifs du Luxembourg en matière d'activités financières résident essentiellement dans le caractère
évolutif de son cadre législatif et réglementaire ainsi que dans le faible niveau de sa fiscalité. En conséquence, le
Luxembourg est aujourd'hui un des principaux centres internationaux pour les fonds d'investissement. Au-delà des effets directs et indirects de ce secteur d'activité sur l'emploi, sa retombée la plus importante est l'ampleur des recettes fiscales qu'il permet aux pouvoirs publics d'engranger, puisqu'il représente directement plus de 20 % de l'ensemble des rentrées d'impôts. Cela dit, ces recettes fiscales sont très fluctuantes, dans la mesure où ce secteur est extrêmement sensible à l'évolution des marchés de capitaux internationaux. De fait, les contractions intervenues par le passé sur ces marchés ont eu tendance à entraîner un net ralentissement de la croissance de l'économie luxembourgeoise ainsi que des revenus du secteur financier, ce qui laisse à penser que les risques associés aux turbulences financières internationales actuelles sont très substantiels. Au-delà de ces considérations à court terme, le taux de croissance tendanciel du secteur va probablement diminuer à moyen terme. Les principales activités du secteur sont les prestations d'administration financière correspondant aux services de suivi de marché et de postmarché, que les nouvelles technologies de l'information permettront de délocaliser de plus en plus. Par ailleurs, le
secteur a des difficultés à attirer des spécialistes hautement qualifiés pour prendre pied dans le domaine plus rémunérateur des activités de service de clientèle. À plus long terme, la concurrence internationale continuera à exercer des pressions qui pourraient finir par remettre en cause la position du Luxembourg. L'ampleur du déclin de la croissance tendancielle du secteur financier dépendra de la capacité du Luxembourg à préserver et renforcer l'attrait
qu'il exerce sur les investisseurs et les travailleurs. Pour ce faire, les autorités devront parvenir à adapter leurs politiques dans les domaines de la fiscalité, des infrastructures et du logement pour attirer des étrangers très compétents, tout en révisant la réglementation du secteur financier et en renforçant sa transparence.
Le secteur financier peut-il rester le principal moteur de la croissance au Luxembourg?
Document de travail
OECD Economics Department Working Papers

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