L’OCDE à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3)

Le Costa Rica et la France coorganisent la 3^e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) qui se tiendra du 9 au 13 juin 2025 à Nice (France) et doit soutenir la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable n° 14 (ODD 14) dédié à l’environnement marin. Les deux pays organisateurs se sont donné trois grandes priorités pour que la conférence aboutisse à un projet d’accord ambitieux :

• Œuvrer à l’aboutissement des processus multilatéraux en lien avec la protection de l’océan (par exemple, en encourageant la ratification du Traité sur la haute mer, en réunissant un consensus autour de la conclusion d’un traité mondial sur les matières plastiques, en soutenant la seconde phase de négociations ouverte devant l’Organisation mondiale du commerce en vue de parvenir à un Accord sur les subventions à la pêche exhaustif.
• Mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable (ODD 14) et soutenir le développement d’une économie bleue durable.
• Renforcer et mieux diffuser les connaissances scientifiques liées aux sciences de l’océan pour une meilleure prise de décision politique.

La Conférence réunira de multiples parties prenantes – responsables publics, organisations internationales, société civile, secteur privé et milieux universitaires. L’OCDE et son Secrétaire général, Mathias Cormann, aux côtés de responsables de la formulation des politiques et de chefs d’entreprise, contribueront à façonner un avenir durable pour l’océan.

En tant que référence pour les questions marines et maritimes intéressant l‘action des pouvoirs publics, l’OCDE prendra une part active aux travaux de la Conférence en apportant sur ces sujets des conseils concrets à l’intention des décideurs et des analyses économiques originales.

• Un nouvel instrument juridique de l’OCDE, la Recommandation sur l’élimination du soutien public à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, adopté par le Conseil le 29 avril 2025, et présenté à la Conférence « Notre océan », du 28 au 30 avril à Busan (Corée). Cette Recommandation donne des indications concrètes pour faire en sorte que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée ne bénéficie d’aucun argent public, et invite ainsi les Adhérents à adopter une série de mesures qui peuvent également contribuer à la mise en œuvre de certaines dispositions clés de l’Accord sur les subventions à la pêche de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

• L’Examen de l’OCDE sur les pêches 2025, publié le 19 février dernier, offre un ensemble d’indications sur la gestion durable des pêches afin de préserver la santé et la productivité des stocks halieutiques. Pour éviter de soutenir involontairement des activités non durables, il y est recommandé de faire en sorte que les mesures de soutien visent exclusivement les pêches gérées de manière correcte, et les pouvoirs publics sont invités à consacrer davantage de moyens à l’évaluation, à la gestion, au suivi, au contrôle et à la surveillance.

• Le rapport L’économie de la mer à l’horizon 2050, présenté le 31 mars 2025 par le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, à l’occasion de l’événement à haut niveau « SOS Océan ! », qui s’est tenu à Paris. Ce rapport fait apparaître que si l’économie de la mer a doublé en termes réels entre 1995 et 2020, passant de 1 300 milliards USD à 2 600 milliards USD, une action coordonnée des gouvernements est indispensable pour qu’elle reste durable et prospère à long terme. Il détaille les actions prioritaires pour assurer la résilience et la durabilité futures de cette économie en conciliant au mieux les opportunités économiques et la responsabilité environnementale.

• Les principaux éclairages pour l’action des pouvoirs publics du rapport The Blue Economy in Cities and Regions: A Territorial Approach (L’économie bleue dans les villes et les régions : Une approche territoriale). Basé sur une enquête mondiale auprès de plus de 80 villes, régions et organismes de bassin, ce rapport met en exergue les coûts et les avantages de l’économie bleue au niveau infranational et donne une vue d’ensemble de sa gouvernance pluriniveaux et des écueils à éviter dans ce cadre. Les villes et les régions y sont appelées à bâtir des économies bleues résilientes, inclusives, durables et circulaires par la mise en place d’une gouvernance appropriée, et un cadre d’évaluation leur est présenté en conclusion pour les y aider.

• Development Co-operation and the Elimination of Plastic Pollution (La coopération pour le développement et l’élimination de la pollution plastique). Les pays en développement tireraient d’importants bénéfices de l’élimination de la pollution plastique, mais ils n’ont pas forcément les moyens de prendre des mesures. La Synthèse examine les apports d’aide publique au développement permettant de lutter contre la pollution plastique, souligne le rôle important des fournisseurs de coopération pour le développement dans la montée en puissance de l’action publique et la mobilisation de ressources, et indique les priorités pour les responsables de l’action publique.

• The Role of Shipbuilding in Maritime Decarbonisation (Le rôle de la construction navale dans la décarbonation du secteur maritime). Alors que le transport maritime assure environ 80 % du commerce mondial et représente près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l'industrie de la construction navale joue un rôle central dans les efforts de décarbonation du secteur. Ce rapport examine comment la conception des navires, les carburants alternatifs et les technologies innovantes transforment le transport maritime. Il met en lumière le rôle essentiel des chantiers navals et des fournisseurs de technologies dans la transition vers des navires à faibles ou zéro émission, et identifie les principaux défis - notamment le vieillissement de la flotte, le coût des carburants et les lacunes en matière d'investissement - ainsi que les leviers politiques nécessaires pour accélérer les progrès, en cohérence avec la Stratégie de l’OMI de 2023 concernant les GES. 

• Policy Brief: Exploring and mapping the ocean depths for a more sustainable future (Synthèse : Explorer et cartographier les profondeurs de l’océan pour un avenir plus durable) (à paraître). L’établissement d’un relevé cartographique de l’ensemble des fonds marins est nécessaire à l’océanographie, à la climatologie, à la sécurité maritime, à la préservation des écosystèmes et à la durabilité de l’économie maritime. À l’heure actuelle, 74 % des fonds marins n’ont pas encore été cartographiés, en dépit des progrès accomplis grâce à certaines initiatives internationales, comme le programme Seabed 2030 mené dans le cadre de la Carte générale bathymétrique des océans. Il faut parvenir à surmonter les obstacles techniques, financiers et réglementaires – par un effort sur l’accès aux données et leur partage, le transfert de technologies, le financement et le renforcement des capacités. L’adoption de nouvelles mesures peut soutenir cette entreprise et permettre aux scientifiques et à l’ensemble de la société de retirer tous les bienfaits attendus de la connaissance des fonds marins.

• Promoting Sustainable Ocean Economies: Guidance for Development Co-operation (Promouvoir des économies maritimes durables : Orientations pour la coopération pour le développement) (à paraître). Ce projet doit fournir un ensemble de recommandations à caractère transversal indiquant aux fournisseurs de coopération pour le développement comment aider les pays partenaires à instaurer une économie maritime durable. Approuvé par le Comité d’aide au développement, ces orientations servent de référence à ces fournisseurs pour employer de manière efficace et efficiente les fonds toujours plus limités dont ils disposent.