Si les entreprises ont une influence majeure sur les salaires, les inégalités salariales et les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, elles n’ont jusqu’ici que peu figuré dans le débat public sur ces questions. Il ressort du présent rapport qu’un tiers environ de l’ensemble des inégalités salariales peut s’expliquer par des écarts de rémunération entre entreprises plutôt que par des différences de niveau et de rendement des compétences des travailleurs. Les écarts de rémunération entre entreprises traduisent des écarts en termes de productivité et de pouvoir de fixation des salaires. Pour atténuer les fortes inégalités salariales tout en favorisant une croissance forte et durable, les politiques centrées sur les travailleurs (éducation, formation des adultes, par exemple) doivent être complétées par des politiques axées sur les entreprises. Il s’agit notamment de stratégies visant à : (1) favoriser le rattrapage de productivité des entreprises à la traîne, ce qui ferait non seulement augmenter la productivité globale et les salaires mais aussi reculer les inégalités salariales ; (2) réduire les écarts de rémunération à écarts de productivité donnés sans entraver un redéploiement des ressources favorable à l’efficience, notamment par la promotion de la mobilité de la main-d’œuvre ; et (3) limiter le pouvoir de fixation des salaires des entreprises qui occupent une position dominante sur les marchés du travail locaux, ce qui ferait augmenter les salaires et atténuerait les inégalités salariales sans effet négatif sur l’emploi et la production.
Le rôle des entreprises dans les inégalités salariales (version abrégée)
Enseignements d’une étude internationale à grande échelle
