Après un fort rebond en 2021, le PIB réel devrait croître de 2.4 % en 2022 et de 1.4 % en 2023. La vague de COVID-19 au début de 2022, la guerre en Ukraine, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et la hausse des prix de l’énergie ont assombri les perspectives économiques. L’inflation globale devrait atteindre 5.2 % en 2022 et 4.5 % en 2023, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages et la croissance de la consommation. La fragilisation de la confiance des entreprises et des ménages, la détérioration des conditions économiques mondiales et la forte incertitude freineront les investissements et les exportations. La croissance des salaires va s’accélérer en raison d’importantes pénuries de main-d’œuvre et de l’indexation du salaire minimum. La progression de l’emploi ralentissant, le taux de chômage va remonter progressivement pour s’établir à 8 %.
L’économie française a rebondi rapidement suite à la crise liée au coronavirus, notamment grâce à l’accélération de la campagne de vaccination et aux fortes mesures publiques de soutien. Une mise en œuvre rapide et efficace des plans de relance et d’investissement devrait favoriser le maintien d’une croissance plus forte et plus durable. Cependant, la dépense publique a atteint un niveau exceptionnellement élevé, avec des résultats mitigés, qui appellent à réorganiser le cadre budgétaire pour assurer la viabilité des finances publiques. Il faudra mieux cibler les politiques éducatives et d’insertion sur le marché du travail, avec des efforts de formation particuliers pour les jeunes et les travailleurs âgés. Un accompagnement renforcé des plus vulnérables et moins qualifiés devrait réduire les inégalités, y compris territoriales. La transition vers une économie plus verte est l’autre grand défi que la France doit relever. Renforcer les investissements verts est crucial pour réduire davantage les émissions et la pollution, de même que la mise en place des incitations nécessaires à l’évolution des comportements, si besoin avec un accompagnement ciblé pour les plus vulnérables.
Une reprise lente et inégale risque d’enraciner les conséquences négatives initiales de la crise du COVID-19 en termes de distribution et de creuser les inégalités des chances. Le plan de relance de 100 milliards EUR ciblant l'investissement dans les compétences et les technologies vertes est l’occasion de relever certains des défis auxquels le pays fait face de longue date.
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2021 Structural Reform Priorities
Cette étude estime l'effet des prix de l'énergie et de la taxation du carbone sur la performance environnementale et économique des entreprises. L'analyse utilise des données sur 8 000 entreprises représentatives du secteur manufacturier français et observées sur la période 2001-2016. Le papier mesure également l'impact causal de la taxe carbone sur la période 2014-2018 et simule l'effet d'augmentation supplémentaire de son taux de 45 € à 86 € par tonne de CO2.
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Lire le blog: Taxe carbone : quel impact environnemental et économique dans le secteur manufacturier français ?