


Les analyses du Cadre harmonisé indiquent qu’environ environ 29.5 millions de personnes ont besoin d’assistance alimentaire immédiate (phase 3-5) en mars-mai 2023 au Sahel et en Afrique de l’Ouest, soit 2 millions de personnes de plus que l’année dernière à la même période. En l’absence de mesures appropriées, 42.5 millions de personnes pourraient être affectées pendant la période de soudure juin-août 2023. Par ailleurs, 107.5 millions de personnes seraient aussi sous pression alimentaire et pourraient basculer en situation de crise en cas de chocs. Cette crise alimentaire et nutritionnelle est exacerbée par les violences sécuritaires dans le Sahel central et le bassin du Lac Tchad, engendrant plus de 7.5 millions de personnes déplacées internes ; l’inflation sur les produits alimentaires et les intrants agricoles ; mais aussi la dépréciation des monnaies locales dans certains pays du Golfe de Guinée. Au Nigeria près de 455 000 personnes étaient en situation d’urgence (phase 4) en mars-mai 2023, principalement dans le Nord du pays (Borno, Yobé, Sokoto, Niger). Environ 22 480 personnes vivant dans la région du Sahel (Burkina Faso) étaient en situation de catastrophe (phase 5). Plusieurs localités (Djibo, Pama, Nona, Arbinda, Sebba, Diapaga) sont sous blocus de groupes terroristes et l’approvisionnement des populations en vivres et en médicaments dépend essentiellement de ravitaillements assurés par l’armée et les agences humanitaires. Cette situation accentue la crise nutritionnelle avec près de 17 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de la malnutrition aigüe dans la région.