04/11/2019 - La Suisse affiche un PIB par habitant et des niveaux de vie qui figurent parmi les plus élevés de tous les pays de l’OCDE. Prendre des mesures maintenant pour se préparer au vieillissement rapide de la population sera essentiel pour assurer la prospérité et le bien-être des générations futures : c’est ce qui ressort d’une étude nouvellement publiée par l’OCDE.
Selon la dernière Étude économique de la Suisse, avec l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom et l’augmentation de l’espérance de vie, la part des personnes de 65 ans et plus dans la population atteindra près de 30 % dans les années 2050, ce qui correspond à un taux de vieillissement plus rapide que dans la plupart des pays de l’OCDE. La proportion des personnes de plus de 80 ans va, elle, doubler d’ici 2045 pour représenter 10 % de la population. Il est donc crucial d’actualiser le système de retraite et d’allonger la durée de vie active pour garantir à toutes les personnes âgées des revenus adéquats et éviter que le vieillissement de la population ne devienne un fardeau pour les entreprises et les travailleurs.
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La Suisse se caractérise par des niveaux d’emploi et de productivité élevés et elle a évité le creusement des inégalités observé dans la plupart des économies avancées. Pourtant, le taux d’emploi des travailleurs âgés chute, et les taux de remplacement des pensions va probablement diminuer au fil du temps, autant d’évolutions qui risquent d’accentuer les inégalités de revenu. La charge liée à l’augmentation des dépenses liées au vieillissement sera supportée en grande partie par les cantons et les municipalités.
Dans l’Étude, il est recommandé d’avancer dans la mise en œuvre des projets visant à fixer l’âge de la retraite à 65 ans pour les deux sexes, puis à le porter progressivement à 67 ans en l’indexant ensuite sur l’espérance de vie. Introduire davantage de souplesse dans la fixation des salaires, atténuer la progressivité des taux de cotisation de retraite en fonction de l’âge et prendre des mesures plus vigoureuses pour lutter contre la discrimination en fonction de l’âge pourraient aussi faciliter l’allongement de la durée de vie active. Pour alléger encore les tensions sur les retraites, il conviendrait d’abaisser le taux auquel les actifs accumulés sont convertis en pensions, car le taux actuel entraîne une redistribution trop importante des jeunes travailleurs au profit des retraités.
Garantir l’accès à des soins de santé et soins de longue durée de qualité constituera un autre défi dans le contexte du vieillissement de la population. La Suisse se classe au deuxième rang des pays de l’OCDE pour ce qui est des dépenses moyennes de santé par personne, et il sera indispensable de continuer de réduire les coûts pour limiter la charge sur les finances publiques et les ménages. L’accès aux soins de longue durée devrait être amélioré.
L’Étude aborde également la manière dont les entreprises et les travailleurs suisses s’adaptent à la généralisation de plus en plus rapide du numérique, or, il apparaît que l’adoption des nouvelles technologies y est en retard par rapport aux pays les plus performants en la matière. La Suisse possède d’excellentes infrastructures numériques, mais l’usage des technologies les plus importantes est faible, et seuls 43 % des adultes possèdent des compétences numériques poussées.
S’attaquer à des obstacles comme la pénurie de compétences dans le domaine du numérique ou le manque de concurrence permettrait de rehausser la productivité et contribuerait à pérenniser la prospérité économique de la Suisse. En plus des efforts qu’il va falloir déployer pour améliorer les compétences de la main-d’œuvre nationale, faciliter l’entrée d’immigrés très qualifiés originaires de pays non membres de l’Union européenne aiderait à répondre aux besoins d’un marché du travail en pleine mutation.
Une Synthèse de l'Étude économique est disponible reprenant les principales conclusions, en français et en anglais, ainsi que des résumés en anglais, en français et en allemand. Ce lien peut être inclus dans les articles de presse.
Pour toute information complémentaire, les journalistes peuvent s’adresser à la Division des médias de l’OCDE (+33-01 45 24 97 00).
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