Semaine du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest › Cérémonie de lancement de l'Alliance AGIR Sahel-Afrique de l'Ouest
Dans le cadre du RPCA, quelque 200 participants, parmi lesquels figurent des ministres du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad, se sont réunis le 6 décembre à Ouagadougou en vue de sceller l’Alliance globale pour l’initiative résilience - Sahel et Afrique de l’Ouest (AGIR). Le premier ministre du Burkina Faso, S. E. M. Beyon Luc Adolphe Tiao, a personnellement accueilli les parties prenantes et exprimé tout le soutien de son pays à l’Alliance avec la conviction qu’elle sera un succès. Dans une déclaration commune soulignant les objectifs, les principes, les priorités et les prochaines étapes de l’Alliance, les intervenants se sont fixés l’objectif de « Faim Zéro » dans les 20 années à venir. L’ Alliance vise à promouvoir une plus grande résilience des populations vulnérables en fédérant dans une même approche les réponses à l’urgence et celles s’attaquant aux causes structurelles de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition chronique. En ligne avec les principes de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, elle s’appuie sur le leadership ouest-africain, la synergie et la coordination entre les partenaires.
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S.E. M. Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier Ministre du Burkina Faso « Je voudrais par ma voix vous assurer l’engagement de tous les États sahéliens et ouest-africains à faire en sorte que la mise en œuvre de l’Alliance pour l’Initiative Résilience au Sahel et en Afrique de l’Ouest soit couronnée du plus grand succès. À travers la Déclaration commune, je constate que l’ambition est grande car il s’agit, d’ici les 20 années à venir, de réduire au moins de deux tiers le nombre de personnes souffrant structurellement de l’insécurité alimentaire, mais aussi de faire chuter le taux de malnutrition aiguë en-dessous du seuil d’alerte de 10 %. Cependant, je suis persuadé qu’avec la détermination de tous, nous irons même au-delà de ce résultat. Tel est d’ailleurs le souhait personnel que j’exprime en présidant à ce jour le lancement officiel. » > discours complet |
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M. François-Xavier de Donnea, Président du CSAO « Permettez-moi de penser qu’il faudrait sans doute mieux parler d’une « Alliance globale pour LES initiatives Résilience » dans cette région. En effet, AGIR ne veut -ni ne peut- faire table rase de toutes les nombreuses initiatives existant déjà en la matière tant au niveau régional, qu’au niveau des États. [...] La communauté internationale, partenaires financiers comme partenaires techniques, se doit de tout faire pour accompagner ce processus, qui est une chance pour la région ; en particulier pour les populations vulnérables régulièrement en proie à la faim. » > discours complet |
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Mme Kristalina Georgieva, Commissaire de l'UE en charge de la coopération internationale, de l'aide humanitaire et de la réaction aux crises « AGIR n’est pas une alliance vide. Il s’agit d’un nouveau partenariat en appui à vos efforts et responsabilités qui sont les vôtres face aux causes structurelles des crises alimentaires et aux défis de la résilience. Nous devrons rester unis à long terme si nous voulons que nos efforts aient un impact. Si le Niger a ses 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens), AGIR a ses 3A : « Awareness, Advocacy and Action » (sensibilisation, plaidoyer et action). La prise de conscience est là. Nous sommes ici et maintenant au cœur du plaidoyer politique. Nous devons désormais passer à l’action ! » > discours complet (anglais) |
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Mme Nancy Lindborg, Administratrice adjointe, USAID « La souffrance humaine dont nous avons été témoins en 2011 et 2012 dans la Corne de l’Afrique et au Sahel est inacceptable. Elle a cependant eu le mérite de catalyser une action sans précédent de la communauté internationale et d’affirmer le leadership africain pour ouvrir de nouvelles perspectives. Au cours des derniers mois, nous avons vu se former une compréhension mutuelle de la récurrence de chocs plongeant encore et toujours les mêmes communautés dans la crise. La prégnance du changement climatique augmente l’intensité et la fréquence de ces chocs. Le seul fait de notre présence à tous ici pour lancer ensemble AGIR, constitue une reconnaissance de ces réalités. Plus important encore, elle montre également que nous nous engageons dans une meilleure direction. En travaillant ensemble à l’échelle internationale, régionale et nationale, nous pourrons prévenir les crises et développer les capacités de résilience qui existent déjà au niveau de certains ménages et communautés pour en faire bénéficier des millions de personnes vulnérables au Sahel. » > discours complet (anglais) |
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M. Sujiro Seam, Directeur adjoint des biens publics mondiaux, Ministère français des Affaires étrangères
« La résilience est un enjeu majeur puisqu'il s'agit d'une part, de faire face à la décapitalisation progressive des petits agriculteurs - conséquence de la récurrence des crises ; d'autre part, de mieux articuler les mesures d'urgence et les actions de développement. AGIR n'est pas une initiative de plus. L’Alliance doit s'appuyer sur les structures existantes de la CEDEAO, de l'UEMOA, ainsi que sur le CILSS et le CSAO. Il faut également intégrer AGIR dans les approches nationales existantes et relier l’Alliance avec les autres initiatives mondiales (Nouvelle Alliance du G8, initiatives G20, etc.). Pour réussir, il faudra mobiliser tous les leviers de la résilience et avoir une approche intersectorielle. Enfin, nous pensons qu’AGIR doit se traduire par des actions concrètes comme par exemple le système de réserves alimentaires piloté par la CEDEAO ou la plateforme de gestion du risque agricole. » |
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M. Mamadou Cheickh Cissokho, Président d'honneur du ROPPA, Représentant de la société civile « Notre première préoccupation est que l’Alliance soit bâtie sur les priorités de la région. Le leadership de nos organisations régionales doit être reconnu par tous. En retour, ces organisations devraient s’engager dans la mobilisation de leurs ressources propres pour la mise en œuvre des politiques, et harmoniser aussi leurs interventions à toutes les échelles (locale, nationale, régionale, etc.).[…] Il n’existe aucun exemple dans le monde où la résilience a été réglée uniquement par la coopération au développement. Voilà pourquoi nous demandons aux agences de coopération d’inscrire leur action dans une logique d’accompagnement en étant derrière nous et avec nous. » |
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Mme Simone Zoundi, Représentante du secteur privé « La nouvelle forme de lutte contre la faim passe nécessairement par le renforcement de la capacité des groupes vulnérables, à résister, à s’adapter et à récupérer rapidement à la suite d’une crise, d’un choc ; c’est développer une force d’adaptation rapide : la résilience. […] Il s’agit là d’une action de prise de conscience d’une responsabilité collective ; les États de l’Afrique de l’Ouest se sont dotés de politiques régionales et de programmes d’investissements en matière de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles ainsi que les instruments de leur mise en œuvre. Le secteur privé, conscient de son rôle de moteur de la croissance économique, entend jouer pleinement sa partition. » > discours complet |
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Dr. Djimé Adoum, Ministre Coordinateur du CILSS « Il s’agit d’abord et avant tout de mobiliser tous les efforts pour faire disparaître la faim et la malnutrition chroniques de notre région. Ces fléaux qui frappent encore des dizaines de millions de nos compatriotes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants. Il s’agit à cet effet de modifier l’approche de ce problème structurel en conjuguant - dans une même démarche – les actions de développement et les interventions humanitaires. Chemin faisant, il s’agit de renforcer encore la mise en œuvre de l’agenda ouest-africain en s’appuyant sur les structures politiques et techniques de la région. Le soutien indéfectible à cette approche, apporté par l’ensemble de la Communauté internationale entraînée par l’Union européenne, est exemplaire. Je salue donc l’Alliance tout en exprimant mes plus chaleureuses félicitations à la CEDEAO et à l’UEMOA qui, avec l’appui du CILSS, en assureront l’indispensable leadership politique. » > discours complet |
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M. Christophe Joseph Marie Dabiré, Commissaire de l'UEMOA en charge du marché régional, du commerce, de la concurrence et de la coopération delivrant le discours de M. Cheikhe Hadjibou Soumaré, Président de la Commission de l'UEMOA I would like to remind you the ongoing joint reflections, in collaboration with the Sahel and West Africa Club, the regional integration organisations, the agricultural producers’organisations, civil society representatives and the private sector. We all insisted on the need to anchor the AGIR initiative in priorities of the regional agenda of food and nutritional security. Every stakeholder can fully play its role within this framework. […] It is crucial that within AGIR development actions focus on addressing the root causes of vulnerability. The UEMOA Commissions remains profoundly committed to the principles of the Charter for Food Crisis Prevention and Management adopted in 2010 which ultimately aims to phase out the need for food aid in the Sahel and West Africa. > discours complet
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Dr. Lapodini Marc Atouga, Commissaire de la CEDEAO en charge de l'agriculture, de l'environnement et des ressources en eau delivrant le discours de M. Kadré Désiré Ouédraogo, Président de la Commission de la CEDEAO « Comme vous le constatez, la région dispose d’une masse critique de documents stratégiques et de programmation politique concertée pour sortir des cycles des crises alimentaires. C’est pourquoi, nous restons persuadé qu’il faudrait inscrire l’initiative AGIR dans l’agenda de la région en matière de développement agricole durable pour la souveraineté alimentaire sans certes oublier la dimension urgence qu’il nous semble devrait être l’exception. […] Les initiatives internationales et notamment AGIR visant à renforcer les approches de résilience face aux crises, peuvent aisément s’aligner, soutenir et renforcer les efforts déjà déployés, en particulier autour des stratégies régionales de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui traitent simultanément des problématiques de transformation durable de l’agriculture et celles permettant de répondre à des situations d’urgence. » > discours complet |
Kristalina Georgieva, European Commissioner for International Co-operation, Humanitarian Aid and Crisis Response: "We know that every time a crisis hits 80% of the most affected come from the 20% poorest, most vulnerable people." Ms. Georgieva underlines that alignment to existing national and regional strategies, better donor co-ordination and long-term commitment are critical to ensure the effectiveness of the Alliance. "We know that every time a crisis hits 80% of the most affected come from the 20% poorest, most vulnerable people. These people with the least access to the corridors of power, it is for them that the Alliance is being formed. [...] We have already identified 500 million EUR over the next three years (2012-2014) to support the objectives of the Alliance and we will make resilience of the most vulnerable people a priority in the next European Development Fund (EDF)."
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Kristalina Georgieva
« À moins que nous ne travaillions ensemble pour renforcer la capacité des familles et des communautés, les besoins d’aide humanitaire ne feront que croître...Nos ressources iraient davantage à l’aide pour les besoins à court terme, au détriment de l’investissement dans le développement. Pour éviter cela, nous devons agir sur le court terme en veillant en même temps aux réponses qui s’inscrivent dans le long terme afin de mieux relier ces deux niveaux d’action. Nous devons également garder à l’esprit que les personnes les plus vulnérables sont souvent exclues du développement. L’Alliance vise à relier l’aide humanitaire et le développement avec pour objectif premier d’aider précisément les personnes les plus vulnérables. » |
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Nancy Lindborg, USAID Assistant Administrator: “This partnership enables us to do a better job of targeting…” « Du point de vue de l’USAID, nous apprécions le partenariat, qui nous permet de mieux cibler nos actions : qui sont les personnes les plus vulnérables ? Ceci est important. Deuxièmement, nous avons mis en avant ces aliments très nutritifs et faciles à digérer, qui sont les plus appropriés pour les enfants de moins de cinq ans. Cela permet de s’assurer que l’on s’adresse bien aux bonnes personnes. »el de ce partenariat international sur la résilience. […] Sur ce, je déclare officiellement lancé l’Alliance AGIR. »
We have also increased the ways in which we assist vulnerable people: it is not only food. It is helping mothers understand how to ensure that their children have better nutrition, through cash and voucher programmes working in partnership with local governments and partners. We thereby ensure that the most vulnerable can afford food. Finally, as we have been talking about ensuring that even us we move quickly enough to save lives, we work towards linking and integrating our development and humanitarian strategies to prevent crises."
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François–Xavier De Donnea, Président du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest « AGIR, c’est bien plus que de l’argent ! » « Il s’agit de mettre en place des politiques cohérentes de la part de tous les acteurs. Il s’agit de favoriser la cohérence des politiques, de favoriser des synergies et des synchronisations. Il est vrai que cela pourra amener la mise de moyens supplémentaires sur la table mais l’essentiel est d’éviter les incohérences, c’est d’éviter que des politiques mal conçues de l’aide humanitaire viennent perturber le marché agricole et les producteurs agricoles – donc AGIR, c’est bien plus que de l’argent, c’est une action conjointe synchronisée, coordonnée et cohérente. »
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Laurent Sédogo, Ancien Ministre burkinabè en charge de l’agriculture : « La résistance a commencé ici à Ouagadougou il y a un peu plus de trente ans avec la création du CILSS… » « Dans ce contexte de lutte contre l’insécurité alimentaire, le mot résilience apparaît un peu à ce que, dans tout autre contexte de conflit armé qui se traduirait par l’invasion d’une zone, d’un pays, qu’on pourrait appeler de la « résistance ». Nous sommes d’autant plus honorés que pour nous la résistance a commencé ici à Ouagadougou il ya un peu plus de trente ans avec la création du CILSS. Depuis, les États se sont essayés à toutes sortes de moyens et mécanismes, avec l’appui de la communauté internationale, pour résister à ce que nous pouvons appeler l’envahisseur. Aujourd’hui, une arme nouvelle est mise à notre disposition et je pense que maintenant nous voyons de l’espoir. C’est pourquoi je voudrais au nom du gouvernement et du peuple burkinabè remercier les initiateurs, en particulier l’Union européenne, le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, l’USAID et toute la communauté internationale de nous apporter cet espoir nouveau qui nous fait penser véritablement que la victoire est proche. C’est cela effectivement que nous allons espérer, que dans le moindre petit village aucune femme, aucun homme, aucun enfant ne dormira le ventre vide et je pense que cette victoire est à portée de nos mains. Le Burkina Faso va certainement veiller à être le témoin de l’histoire encore une fois de plus de ce grand pas que nous sommes en train de franchir. »
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Adoum Djimé, Ministre coordinateur du CILSS « Les trois organisations régionales - la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS - sont au centre de la stratégie AGIR ». « Nous partons ici convaincus du fait que les trois organisations régionales - la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS - sont au centre de la stratégie. L’Alliance a défini quatre axes stratégiques ; une réunion prochaine va définir à court terme ce que nous comptons faire ; l’horizon 2013, jusqu’à décembre 2013, nous donnera l’occasion de construire cette feuille de route pour nous attaquer au problème de la résilience dans le contexte du changement climatique qui affecte les plus vulnérables. Nous avons tous entendu que nous nous prenons nous–mêmes à témoin que nous allons résolument nous attaquer à cette problématique, les trois A, énoncés par mon amie la Commissaire ici présente, à l’image des trois N du Niger… »
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Ibrahima Diémé, Commissaire en charge du développement rural, des ressources naturelles et de l’environnement, UEMOA « L’humanitaire n’est pas contradictoire au programme de longue durée… » « Ce qui est important de se souvenir ici, c’est le leadership entre les trois institutions, à savoir la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS qui sont déterminés à travailler ensemble pour la région et pour nos populations. Nous voulons aussi souligner qu’en ce qui concerne la résilience, l’humanitaire n’est pas contradictoire au programme de longue date ; chaque programme a son sens et son objectif. Toutes les actions que nous voulons mener vont être des actions durables ; ce sont des investissements durables qui pourront améliorer les conditions de vie de nos populations. C’est ça notre raison d’être ! » |
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Marc Lapodini Atouga, ECOWAS Commissioner in charge of Agriculture, Environment and Water Resources “If we do not empower people to enable them to face the crises, they will still come across the same problems year after year.” We will make sure that all actions are conducted within the regional policy framework. AGIR is a good initiative. I am convinced if we do not take care of the structural problems, we will need humanitarian aid for ever and that’s not acceptable. As you all know, if we do not empower people to enable them to face the crises, they will still come across the same problems year after year. We all know that climate change is a reality; we all know that households are no longer what they used to be; in the years to come the population will continue to grow; urbanisation will going to be fast. Producers have to deal with this and we have to make sure that long-term structural responses address these challenges in a sustainable manner. Let’s put our efforts together; let’s all move into the same sense…if we all go in different directions we will not succeed. I would like to say thank you for being our partners. […] We will make sure on our side that our resources and all the support you bring to the region will be used in an efficient and responsible manner. This is very important, good governance is a key for the region and the success of the initiative.
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Les parties prenantes se sont fixées comme objectif global de « Réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest-africaines ». Une feuille de route précisera les objectifs chiffrés et les critères d’évaluation.
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