La République tchèque se distingue depuis longtemps par sa capacité d’innovation et sa créativité. Après tout, elle est la patrie de l’écrivain Karel Čapek, qui a inventé le mot « robot » en 1921. Soixante-dix ans plus tard, Jan et Zdenak Sverak définissaient la créativité tchèque dans leur film L’École élémentaire, nominé aux Oscars, à travers le personnage du bricoleur sachant tout faire, tout réparer. Cette capacité innée d’invention est plus qu’une légende. Ainsi, il y a un demi-siècle, Otto Wichterle inventait les lentilles de contact souples en s’inspirant du mécanisme de Merkur, kit de construction pour enfants semblable à Meccano. Aujourd’hui, on dit souvent que pour savoir si une nouvelle application mobile fonctionne bien ou vaut la peine d’être téléchargée, il faut la tester en République tchèque. Déjà au XIXe siècle, la République tchèque était réputée pour les compétences techniques et industrielles de son peuple, ainsi que pour sa grande connaissance des sciences naturelles. À présent, elle est l’un des pays d’Europe et de l’OCDE où la part de l’industrie dans le PIB est la plus élevée. En somme, elle serait le théâtre idéal d’une nouvelle révolution industrielle. Depuis 1989, le pays construit une économie ouverte, tournée vers l’exportation, et attire de nombreuses entreprises multinationales dont certaines se sont dotées de fonctions de R&D très performantes. L’industrie tchèque repose sur la fabrication d’appareils électriques, électroniques et optiques, mais aussi de voitures, de véhicules de transport et d’équipement. Non seulement ces secteurs novateurs occupent une place de choix dans les exportations, mais ils captent aussi la plus grosse partie des dépenses de R&D privée. Les industries créatives se développent donc, et les universités affichent l’un des plus forts taux de croissance des effectifs d’étudiants en Europe. Ces sept dernières années, les effectifs de personnel de R&D des entreprises et des universités ont augmenté de moitié, et les dépenses de R&D, dont les PME profitent de plus en plus, ont dépassé les 2 % du PIB. Ces dernières années, une vaste infrastructure de centres d’excellence scientifique, comme ELI, CEITEC ou IT4Innovation, a vu le jour en République tchèque. Bénéficiant de vastes réseaux, ils nouent des partenariats avec l’étranger, disposent de moyens matériels de qualité et collaborent avec des scientifiques de renom. Grâce à eux, la République tchèque a pu s’affirmer dans les domaines de la technologie de l’information (TI), des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’énergie nucléaire et non nucléaire, de l’aérospatiale et de l’industrie chimique. Par ailleurs, la naissance de nombreuses entreprises nationales innovantes, notamment dans l’aéronautique et les TI, a accru la compétitivité de l’économie du pays. Des entreprises comme AVAST, AVG, GoodData et SocialBakers, pour ne citer qu’elles, jouissent d’un rayonnement international dans les domaines de la cybersécurité, de la protection, de l’analyse et du traitement des données. Brno, la « Silicon Valley » tchèque, abrite un grand nombre de centres de recherche et d’entreprises spécialisés, entre autres, dans les TI et la biomédecine. Airbus et l’Institut tchèque d’informatique, de robotique et de cybernétique (CIIRC) de l’Université technique de Prague collaborent, dans le cadre du projet ARUM, à la mise au point d’un système adaptatif de planification et d’ordonnancement de l’assemblage des aéronefs. Sa première application expérimentale servira à la phase d’intensification de la construction de l’A350. Ce nouveau système devrait accroître de 10 % à 15 % la productivité de l’assemblage des aéronefs. Dans les TI, des projets d’envergure sont consacrés à l’élaboration de solutions technologiques pour la transcription automatique des enregistrements audio-visuels des conférences et audiences judiciaires ainsi que pour le contrôle automatisé des informations diffusées en flux continu. Dans le secteur de la sécurité, le projet d’identification faciale EyeDentity s’annonce plein de promesses, même pour les contextes les plus difficiles. De nouvelles technologies de traitement de la parole sont à l’étude, pour améliorer la communication homme-machine et aider les personnes handicapées à utiliser l’internet. Des équipes de l’Université Charles de Prague et leur partenaire industriel Lingea Brno ont mis au point des systèmes de traduction automatique de pointe, qui aident à briser la barrière linguistique toujours présente sur le marché numérique européen. De telles avancées montrent que, fidèle à sa tradition industrielle, la République tchèque reste à la pointe de l’innovation et sait tirer parti de la créativité de sa population, tout en améliorant sa compétitivité pour mieux entrer dans la quatrième révolution industrielle, dans l’intérêt collectif. Sponsorisé par Voir www.tacr.cz/index.php/en/ Travaux de l'OCDE sur l'innovation Travaux de l'OCDE sur la science et la technologie Travaux de l'OCDE sur la République tchèque |
Rut Bízková
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