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Royaume-Uni

Le Royaume-Uni doit s’attaquer au coût élevé de la mauvaise santé mentale, selon l’OCDE

 

10/02/2014 - Les problèmes de santé mentale coûtent au Royaume-Uni environ 70 milliards GBP par an, soit à peu près 4.5 % du PIB, sous forme de perte de productivité au travail, de paiements de prestations et de dépenses de santé. Un nouveau rapport de l’OCDE estime indispensable de mettre en œuvre des politiques et des pratiques meilleures, du côté des employeurs comme dans le système de santé, pour aider les gens à surmonter leurs problèmes de santé mentale et à retourner au travail.



Selon Santé mentale et emploi: Royaume-Uni (en anglais), environ un million de bénéficiaires de l’allocation de remplacement de l’emploi (Employment and Support Allowance -- ESA) et autant de bénéficiaires de l’allocation de demandeur d’emploi (Jobseeker’s Allowance -- JSA) et d’autres prestations réservées aux personnes d’âge actif, souffrent de troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression, ce qui affaiblit leurs perspectives de trouver du travail.

 

Le rapport fait valoir que le meilleur moyen d’éviter des problèmes de santé mentale conduisant à une dépendance à l’égard des prestations est d’agir à un stade précoce, aussi bien lorsque les personnes sont encore au travail que dès le début de leur congé de maladie. Il est plus aisé de conserver un emploi que d’en trouver un nouveau. Environ 370 000 Britanniques (1 % de la population d’âge actif) accèdent au régime de prestations d’invalidité chaque année, proportion la plus élevée parmi les pays développés et deux fois plus élevée que la moyenne dans la zone OCDE. Ces demandes de prestations sont motivées principalement par la mauvaise santé mentale, qui représente aujourd’hui environ 40 % de l’ensemble des nouvelles demandes.

 

Certaines des récentes réformes de la protection sociale mises en œuvre au Royaume-Uni en vue de réduire le nombre obstinément élevé de bénéficiaires de prestations d’invalidité vont dans la bonne direction. Des  améliorations supplémentaires sont toutefois nécessaires si l’on veut que ces réformes tiennent leur promesse de remettre les gens au travail. Si les niveaux de protection sociale doivent être abaissés, il faut, pour compenser, consentir des efforts plus importants pour lever les obstacles qui empêchent de trouver un emploi et de le conserver.

 

Le nouveau Programme de travail s’efforce d’assurer le retour à l’activité des bénéficiaires de l’ESA et de la JSA souffrant de mauvaise santé mentale. Les personnes en mauvaise santé mentale restent dans une situation difficile par rapport à celles qui n’ont pas ce problème : leur taux de chômage dépasse le double du taux global et leur risque de tomber en-dessous du seuil de pauvreté est près de deux fois plus élevé que pour l’ensemble de la population. De fait, il ressort d’une comparaison de dix pays de l’OCDE, dont sept autres pays d’Europe, l’Australie et les États-Unis, que pour les personnes atteintes de problèmes de santé mentale, c’est au Royaume-Uni que le risque de pauvreté est le plus élevé.

 

La majorité des bénéficiaires de prestations souffrant de problèmes de santé mentale ont besoin d’interventions liant des services de santé et des services de l’emploi pour avoir plus de chances de trouver un travail adapté à leur cas. Les services de santé ont été développés, de sorte que l’accès aux traitements courants  en matière de santé mentale est bien meilleur qu’il y a cinq ans, mais les listes d’attente sont encore trop longues dans certaines parties du pays. On note aussi des améliorations du point de vue de l’information des médecins généralistes au sujet des troubles mentaux courants et des problèmes de retour au travail, mais une action plus systématique est indispensable pour traiter les problèmes qui se posent sur le lieu de travail, et cela passe par une révision des programmes de formation.

 

L’OCDE recommande aux autorités du Royaume-Uni de:

  • Veiller à ce que le nouveau Health and Work Service, censé démarrer en 2014, soit mis en place rapidement et au bénéfice de tous, avec un effort particulier sur la santé mentale et les malades qui restent en activité, et avec une participation beaucoup plus énergique des employeurs.
  • Accroître l’attention portée à la santé mentale et à ses effets sur l’employabilité et la capacité de travail, dans tous les domaines du système de protection sociale.
  • Augmenter les ressources et améliorer les incitations financières pour les prestataires de services de l’emploi afin d’assurer de meilleurs résultats en matière d’emploi pour les clients souffrant de problèmes de santé mentale.
  • S’appuyer sur l’intégration des services de santé et des services de l’emploi, récemment renforcée, pour assurer à l’ensemble des personnes ayant des problèmes de santé mentale des interventions combinant des services de la santé et de l’emploi.
  • Élargir encore l’accès aux thérapies psychologiques pour les personnes souffrant de troubles mentaux courants.

 

Pour de plus amples renseignements, les journalistes sont invités à prendre contact avec Shruti Singh, l’auteur du nouveau rapport de l’OCDE (tél. + 331 4524 1948), ou avec Spencer Wilson,  de la Division des médias de l’OCDE (tél. + 331 4524 8118). Pour obtenir un exemplaire du rapport, les journalistes doivent s’adresser à news.contact@oecd.org.

 

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