20/03/2015 - Après avoir connu un développement économique exceptionnel pendant trois décennies, la Chine est en train de s’engager sur une trajectoire de croissance moins rapide et plus durable. Des réformes supplémentaires sont aujourd’hui nécessaires pour garantir une croissance future qui soit à la fois résiliente, inclusive et verte, selon la dernière Étude économique de la Chine publiée par l’OCDE. L’OCDE prévoit que la croissance du PIB de la Chine s’établira à 7 % cette année et à 6,9 % en 2016.
L’économie chinoise est engagée dans une phase de transition qui se décline en plusieurs volets, du rural à l’urbain, de l’investissement à la consommation ou encore de l’activité manufacturière aux services, et cette évolution va nécessiter une détermination sans faille à mettre en œuvre des réformes structurelles. |
L’OCDE met en relief un certain nombre de réformes qui devraient aider la Chine à relever les défis économiques et sociaux auxquels elle est confrontée. À court terme, la Chine doit préserver une dynamique suffisante pour réduire les déséquilibres économiques tout en évitant des ajustements excessivement brutaux qui pourraient déclencher une crise. À l’avenir, le secteur des services bénéficiera de l’ouverture aux investissements privés et de la diminution de la part de marché des entreprises publiques dans les activités à vocation commerciale. Une montée en puissance de l’activité d’innovation est également nécessaire pour réduire l’écart entre la Chine et les économies qui sont le plus axées sur le savoir, et cette évolution jouera un rôle crucial dans les efforts déployés par la Chine pour passer du statut de pays à revenu intermédiaire à celui de pays à revenu élevé.
L’OCDE a formulé un certain nombre de recommandations spécifiques à l’intention des pouvoirs publics, notamment :
Des réformes propres à favoriser une croissance durable. Toutes les entreprises devraient bénéficier de règles du jeu équitables en termes de financement, de réglementation, de fiscalité et de marchés publics. La Chine devrait continuer à libéraliser progressivement les taux de rémunération des dépôts et améliorer parallèlement la stabilité financière. De plus, elle devrait accroître la transparence budgétaire et assurer la viabilité des finances publiques.
L’urbanisation et les services en tant que moteurs de la croissance. Afin de concrétiser pleinement les gains de productivité potentiels liés à la migration de résidents ruraux vers les zones urbaines, la Chine devrait aussi étendre l’accès aux services publics et la couverture de sécurité sociale à tous les travailleurs migrants, et rendre les prestations de sécurité sociale transférables partout dans le pays. La part des services dans la valeur ajoutée est désormais supérieure à celle des activités manufacturières, et elle continuera à croître à mesure que le pays s’enrichira et que l’urbanisation progressera, mais la Chine doit réduire la voilure de l’actionnariat public dans les sociétés de service à caractère commercial et ouvrir un plus grand nombre de secteurs à l’investissement privé.
Apporter à tous les compétences adéquates. Pour répondre aux exigences d’une économie fondée sur le savoir, la Chine devrait instaurer partout dans le pays une système d’enseignement professionnel efficace, évaluer les universités et le personnel universitaire en fonction de la qualité de leurs travaux, favoriser la promotion au mérite et assurer une meilleure protection des droits de propriété intellectuelle. Elle devrait également accroître les dépenses publiques en faveur de l’éducation, notamment en augmentant la rémunération des enseignants pour améliorer la qualité de l’enseignement, et garantir parallèlement l’égalité des chances aux enfants issus de milieux défavorisés.
Des réformes dans le secteur de l’agriculture. Il conviendrait de délivrer à tous les ménages ruraux des certificats décrivant avec précision leurs droits d’utilisation des terres, et de mettre en place des plateformes d’échange des droits d’exploitation des terres. Il est également possible d’améliorer de manière considérable l’accès aux financements dans les zones rurales, l’éducation et la formation des agriculteurs, la tarification des ressources naturelles et les infrastructures rurales. En plus de la réforme du hukou (permis de résidence urbaine local), le bien-être en milieu rural bénéficiera d’une extension de la couverture des prestations sociales et d’une amélioration des services de santé en zone rurale.
Cette année marque également le 20ème anniversaire du partenariat entre l’OCDE et la Chine.
Les journalistes souhaitant obtenir des informations supplémentaires peuvent s’adresser à la Division des médias de l’OCDE : news.contact@oecd.org, +33 1 45 24 97 00.
Documents connexes