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Pologne

Selon l'OCDE, trop nombreux sont les travailleurs qui se retirent du marché du travail pour se tourner vers les régimes de prestations maladie et invalidité

 

07/11/2006 - D'après un nouveau rapport de l'OCDE, la Norvège, la Pologne et la Suisse devraient s'employer davantage à réduire le nombre des demandeurs de prestations maladie et à aider les personnes handicapées à trouver un emploi.

L'ouvrage intitulé  analyse les politiques en matière d'assurance maladie et invalidité mises en œuvre par la Norvège, la Pologne et la Suisse et propose aux gouvernements des mesures propres à réduire le nombre de prestataires et à aider ceux-ci à revenir sur le marché du travail.

En 2004, les dépenses publiques consacrées à la maladie et à l'invalidité représentaient 2.4 % du PIB dans l'ensemble des pays de l'OCDE, soit près du double des dépenses imputables à l'indemnisation du chômage (1.3 % du PIB au cours de la même année). En Norvège, en Pologne et en Suisse, les dépenses consacrées à la maladie et à l'invalidité sont supérieures à la moyenne de l'OCDE, représentant entre 3 et 5 % du PIB, alors que dans ces trois pays les dépenses au titre des indemnités de chômage sont inférieures à la moyenne de l'OCDE.

L'une des grandes difficultés est d'aider les personnes handicapées ou qui ont des problèmes de santé à trouver du travail ou à conserver leur emploi. La plupart des personnes qui demandent à bénéficier de prestations d'invalidité ne travailleront plus alors que beaucoup souhaitent exercer une activité professionnelle et pourraient le faire si elles recevaient la formation et l'aide requises. Une politique qui se propose d'aider à travailler les personnes souffrant de problèmes de santé ou d'invalidité améliore le revenu des intéressées mais facilite aussi leur intégration dans la société. A long terme, cette politique améliorera les perspectives d'augmentation de la production économique globale, contribuant ainsi à relever le défi du vieillissement de la population.

Chaque pays à ses problèmes particuliers. En Norvège, la générosité des prestations maladie, le faible coût que représentent pour l'employeur les congés de maladie des salariés, et l'absence de contrôle sur les évaluations médicales effectuées par les médecins généralistes sont à l'origine de taux d'absentéisme pour maladie très élevés. Cette situation est préoccupante car plus le congé pour maladie est long, plus un transfert vers le régime de prestations d'invalidité est probable. En Suisse, les compagnies d'assurance maladie privées, qui indemnisent les malades, ne prennent pas suffisamment en compte le coût à long terme pour l'assurance publique des entrées dans le régime d'assurance invalidité, en particulier en ce qui concerne les personnes souffrant de troubles mentaux. En Pologne, les personnes handicapées ne sont guère aidées pour trouver du travail, ce qui explique en grande partie le taux d'activité extrêmement bas de la population handicapée.

Que faut il faire ? Premièrement, les incitations au travail doivent être renforcées dans tous les pays pour encourager les personnes titulaires de prestations aptes au travail à trouver un emploi. Deuxièmement, pour réduire les flux d'entrées dans les régimes d'invalidité, il conviendrait de suivre de plus près les absences pour maladie. Troisièmement, il est essentiel d'améliorer le système de réadaptation professionnelle. En Suisse et en Pologne, il s'agirait notamment d'assouplir les critères d'admissibilité afin que davantage de personnes puissent bénéficier du dispositif et en Norvège, il conviendrait de prendre des mesures axées sur l'emploi pour aider les prestataires à retourner plus rapidement sur le marché du travail.
Quatrièmement, les trois pays examinés devraient ouvrir les programmes d'aide aux personnes, toujours plus nombreuses, dont la demande de prestations a été rejetée et qui éprouvent généralement de grandes difficultés à reprendre le travail. Enfin, la coopération entre l'ensemble des parties concernées devrait être renforcée, notamment entre l'assurance sociale et les services publics de l'emploi et entre les autorités médicales et les organismes chargés de la réadaptation professionnelle.

Selon le rapport de l'OCDE, les trois pays examinés ont pris ces dernières années des mesures qui vont dans la bonne direction. Ils ont élargi le champ de leurs politiques de réadaptation et d'emploi. Ils ont également commencé à modifier leurs régimes de prestations pour en durcir les conditions d'accès, en faisant porter l'accent davantage sur l'intervention précoce, les droits temporaires et le renforcement des mesures d'incitation au travail. Ces réformes sont de nature à améliorer les politiques d'intégration et d'activation en vigueur mais le rapport montre que les trois pays examinés doivent encore faire des efforts beaucoup plus importants pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés.

Voir les notes par pays sur la , la Pologne et la Suisse pour obtenir des précisions sur les recommandations de l'OCDE.

Les journalistes peuvent se procurer un exemplaire de Maladie, invalidité et travail : surmonter les obstacles - Norvège, Pologne et Suisse auprès de la Division des relations avec les médias de l'OCDE (tél. + 331 45 24 97 00). Pour plus d'informations, prendre contact avec les auteurs à la Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l'OCDE : Christopher Prinz (tél. +33 1 45 24 94 83), Patrik Andersson (tél. + 33 1 45 24 88 51) et Michael Förster (tél. +33 1 45 24 92 80).

Le rapport est en vente en format papier ou en format électronique via la Librairie en ligne de l'OCDE. Les abonnés et les lecteurs des institutions abonnées peuvent consulter l'étude via SourceOCDE.

 

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