01/04/2016 - Les recettes fiscales des pays d’Afrique progressent en proportion du revenu national, selon la première édition des Statistiques des recettes publiques en Afrique. Ce rapport, qui contient des données internationalement comparables sur les recettes de huit pays d’Afrique représentant près d’un quart du PIB total du continent, sera examiné le dimanche 3 avril à Addis-Abeba à l’occasion de la Conférence 2016 des ministres de l’Union africaine (UA) et de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
En 2014, les huit pays étudiés dans ce rapport - Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc, Maurice, Rwanda, Sénégal et Tunisie – ont déclaré des recettes fiscales comprises entre 16.1 % et 31.3 % du PIB. Depuis 2000, tous ces pays ont vu leurs recettes fiscales croître en pourcentage du PIB. Ces augmentations s’échelonnent entre 0.9 point de pourcentage à Maurice et 6.7 points en Tunisie. En Afrique du Sud, au Maroc et au Rwanda, les hausses sont comprises entre 5 et 6 points. Par comparaison, en moyenne dans la zone OCDE, les recettes fiscales rapportées au PIB n’ont augmenté que de 0.2 point entre 2000 et 2014 pour s’établir à 34.4 %.
Les Statistiques des recettes publiques en Afrique est une publication conjointe du Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF), de la Commission de l’Union africaine (CUA), de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du Centre de développement de l’OCDE avec le soutien de la Commission européenne. Les données ont été assemblées et présentées en collaboration étroite avec les gouvernements des pays participants. Ce rapport fait partie de l’Agenda 2063 de l’Union africaine qui vise à définir et appliquer des cadres dans lesquels devront s’inscrire les politiques conduites en Afrique en matière de statistiques sur les recettes publiques et d’intégration budgétaire. La progression des recettes fiscales des pays africains reflète les efforts continus déployés pour mobiliser les ressources intérieures, et résulte également des réformes fiscales et de la modernisation des administrations fiscales et des systèmes d’imposition qui ont été mises en œuvre. L’augmentation des recettes fiscales intervenue depuis 2000 dans les pays étudiés est principalement imputable aux impôts sur le revenu et sur les bénéfices, et notamment à la hausse des recettes générées par l’impôt sur les sociétés. Les recettes tirées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont elles aussi fortement progressé. |
Certains pays africains sont très tributaires de recettes non fiscales, et notamment de dons tels que les aides venant de pays étrangers et les rentes tirées de l’extraction de ressources, ainsi que d’autres revenus de la propriété. Les pays examinés dans ce rapport ayant le revenu national le plus faible enregistraient des recettes non fiscales relativement plus élevées ; celles ci sont généralement plus fluctuantes que les recettes fiscales, ce qui rend les finances publiques moins stables et moins prévisibles.
Un chapitre spécial du rapport décrit les avantages et les limites de la collecte de données comparables et les conséquences pour les pays d’Afrique. La nouvelle base de données répond à une demande des administrations, citoyens et responsables publics en faveur de données fiables et comparables sur les recettes publiques susceptibles d’éclairer la politique budgétaire et de former le socle pour la mise en œuvre de futures réformes. Les huit pays africains étudiés dans ce nouveau rapport seront intégrés dans les bases de données existantes relatives aux Statistiques des recettes publiques, qui couvrent désormais 66 pays dans le monde, ce qui facilitera les comparaisons internationales, le dialogue sur les politiques à mener et la coopération entre les pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, et de l’OCDE.
PRINCIPAUX RÉSULTATS
Recettes fiscales rapportées au PIB
Structure fiscale
Recettes non fiscales
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