Paris, le 30 octobre 2008
Le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, et le Président du Comité d’aide au développement, M. Eckhard Deutscher, lancent un appel aux principaux pays donneurs d’aide dans le monde afin qu’ils honorent, en dépit du ralentissement économique, les engagements qu’ils ont pris à l’appui du développement.
Dans une lettre adressée aux chefs d’État et de gouvernement des pays membres du Comité d’aide au développement, l’OCDE invite ces nations à souscrire à une « Déclaration sur la politique d’aide » qui aurait pour effet de confirmer les promesses d’aide antérieures et d’éviter des coupes dans les budgets d’aide au développement.
« Faute d’une action décisive aujourd’hui, nous n’aurons peut-être pas les moyens d’empêcher que la crise financière ne se transforme en une crise de l’aide », telle est la mise en garde que lancent M. Gurría et M. Deutscher.
« Employons-nous à ne pas répéter les erreurs que nous avons pu commettre dans le passé à la suite de la récession du début des années 90 lorsque les gouvernements de nombreux pays de l'OCDE n’ont pas su éviter un recul de l’effort d’aide, avec les conséquences qui pouvaient en découler pour les pays en développement en termes de production agricole, d’infrastructures, de bien-être social et de stabilité politique. »
La « Déclaration sur la politique d’aide » qui est proposée s’inspirerait de la « Déclaration sur la politique commerciale » adoptée par l’OCDE en 1974, en vertu de laquelle les pays de l’OCDE acceptaient de ne pas recourir à des restrictions commerciales face à la récession provoquée par la flambée des prix du pétrole, au motif que le retour au protectionnisme n’entraînerait qu’une aggravation de la situation économique. Régulièrement renouvelée dans les années qui suivirent, il a été porté au crédit de cette Déclaration sur la politique commerciale d’avoir contribué au rétablissement des conditions de la croissance économique.
Une initiative du même ordre s’impose aujourd’hui pour ce qui est de l’aide, déclarent M. Gurría et M. Deutscher.
« Une contraction des budgets de l’aide dans les années à venir ne ferait qu’exacerber les tensions que les prix alimentaires et énergétiques infligent déjà à ces pays, et ne ferait que restreindre les moyens dont nous disposons pour les aider à parer au changement climatique. Il est impératif d’agir pour prévenir une nouvelle aggravation de la pauvreté, sachant en outre que les risques de voir éclater un conflit sont encore accentués dans les pays pauvres en proie à des tensions économiques et sociales ».
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