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Général

L’OCDE appelle à un accès plus large à la formation post-scolaire

 

13/09/2005 -  Alors que la mobilité professionnelle s’accentue et que le monde du travail devient plus complexe, il est de plus en plus nécessaire pour chacun de développer ses compétences et ses connaissances tout au long de sa vie active. Ceci appelle aux gouvernements de nombreux pays de redoubler d’efforts pour promouvoir l’éducation et la formation à tous les stades de la vie, selon l’édition 2005 de la publication annuelle de l’OCDE, Regards sur l’éducation.  

Dans presque tous les pays de l’OCDE, les niveaux d’études continuent de s’élever. En moyenne, parmi les personnes nées dans les années 70, les trois quarts ont obtenu un diplôme de fin d’études secondaires,  le niveau scolaire de base pour une entrée réussie sur le marché du travail, contre seulement la moitié des personnes nées dans les années 40.

Mais si l’éducation est une passerelle vers le premier emploi, l’éducation et la formation sont également essentielles pour maintenir et améliorer l’employabilité tout au long de la vie active. Malgré les promesses des politiciens, néanmoins, les opportunités de formation semblent bénéficier davantage aux plus qualifiés et à ceux qui ont déjà un emploi qu’aux chômeurs.

En outre, selon l’OCDE, les écarts de salaires entre les personnes les plus et les moins qualifiées ne se réduisent pas mais au contraire se creusent. Dans tous les pays de l’OCDE, le risque de chômage pour les personnes n’ayant pas complété le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est sensiblement plus élevé et s’amplifie. En moyenne dans les pays de l’OCDE, 15 % des 20-24 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont au chômage, soit le double du ratio affectant les diplômés de ce même cycle.

Les statistiques présentées dans Regards sur l’éducation fournissent une base de discussion et de décision pour les pouvoirs publics. Au cours des dernières années, certains pays se sont illustrés par des améliorations spectaculaires de leurs résultats en matière d’éducation. En Corée par exemple, pas moins de 97 % des personnes nées dans les années 70 sont diplômés du deuxième cycle du secondaire, ce qui place la Corée en tête pour ce groupe d’âge, devant la Norvège, avec 95 %, et le Japon et la République slovaque, avec 94 %. Par comparaison, seuls 32 % des Coréens nés dans les années 40 sont diplômés du deuxième cycle du secondaire, ce qui ramène la Corée au 24ème rang des 30 pays de l’OCDE pour ce groupe d’âge. Le Portugal, qui part d’un niveau encore plus faible, est parvenu à hisser la proportion de ses citoyens diplômés du deuxième cycle du secondaire de seulement 10 % pour les personnes nées dans les années 40 à 37 % pour celles nées dans les années 70.

Le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur est aussi en augmentation dans les pays de l’OCDE, même si la courbe est très inégale, la hausse du nombre total de diplômés étant principalement due à des augmentations dans quelques pays ayant des structures flexibles d’études supérieures.

Les femmes représentent aujourd’hui 57 % des diplômés de l’université, bien qu’on les retrouve essentiellement dans les filières littéraires, de la santé et des sciences sociales. La part des femmes diplômées reste à 30 % ou moins en mathématiques, en informatique, en ingénierie, en production et en construction. Il est intéressant à noter que les différences entre hommes et femmes en matière de projet scolaire transparaissent souvent déjà clairement dans les résultats et les comportements des élèves de 15 ans.

La hausse des effectifs dans l’enseignement supérieur ne semble pas avoir nui à la valeur de ces diplômes sur le marché du travail. Les retombées de l’investissement dans l’enseignement supérieur pour les individus et pour la société sont souvent importantes, tant du point de vue financier que du point de vue économique et social au sens large, due à une productivité accrue et une meilleure santé mentale et physique. Les écarts de salaire entre les diplômés du supérieur et ceux du secondaire se sont accentués entre 1997 et 2003 dans 18 des 22 pays de l’OCDE disposant des données pertinentes, à hauteur d’un point de pourcentage en moyenne chaque année (ces écarts de salaire sont d’environ 25 % au Danemark et en Nouvelle-Zélande et de 50 % à 119 % en Allemagne, aux États-Unis, en Finlande, en France, en Hongrie, en Irlande, en Italie, au Portugal, en République tchèque, au Royaume-Uni et en Suisse).

Toutefois, la formation scolaire initiale ne suffit pas à elle toute seule à répondre à la multiplication et à l’évolution des besoins en matière de compétences. Dans des pays tels que le Danemark, les États-Unis, la Finlande, la Suède et la Suisse, plus de 40 % des actifs participent aujourd’hui à des programmes de formation chaque année. A l’inverse, en Espagne, en Grèce, en Hongrie, en Italie et au Portugal, moins de 10 % des employés participent à de tels programmes.

En outre, même si les possibilités de formation post-scolaire sont généralement accessibles aussi bien aux femmes qu’aux hommes, elles restent moins fréquentes pour ceux qui en ont le plus besoin, tels que les chômeurs ou les personnes ayant des emplois peu qualifiés. Les taux de participation des personnes n’ayant pas achevé le deuxième cycle du secondaire représentent moins de la moitié des diplômés de ce cycle et environ un quart des diplômés de l’enseignement supérieur.

Dans tous les pays de l’OCDE, les employés dans le secteur des services ont également plus de chance de bénéficier de formations que ceux des autres secteurs. Plus généralement, les programmes de formation des adultes sont plus répandus dans les grandes entreprises, le secteur public et dans des secteurs tels que les services aux entreprises, les banques ou la finance. Ils bénéficient en premier lieu aux employés à temps plein ou établis dans une entreprise et sont plus fréquents pour les postes d’encadrement et de responsabilité que pour les emplois non cadres ou peu qualifiés. Ces programmes concernent davantage les travailleurs en début ou en milieu de carrière que les travailleurs plus âgés. Plus le niveau de qualification initial d’un individu est élevé, plus ce dernier aura de chances de suivre des programmes de formation. Plus préoccupant encore, on constate qu’un nombre important de jeunes ayant un faible niveau de formation ne sont ni actifs ni scolarisés. En France, en Italie, au Mexique, en République slovaque et en Turquie, plus de 10 % des 15-19 ans sont dans cette situation.

Les pays de l’OCDE dépensent aujourd’hui en moyenne 7 343 USD par élève et par an entre l’enseignement primaire et l’enseignement supérieur. Mais ce chiffre masque de grandes disparités selon les pays. Ce sont les États-Unis et la Suisse qui dépensent le plus, avec plus de 11 000 USD en moyenne par an et par élève. A l’autre bout de l’échelle, on trouve le Mexique et la République slovaque, qui  consacrent environ 2 000 USD par élève chaque année. Les postes de dépense par élève varient selon les pays : sur les cinq pays qui dépensent le plus par élève, les États-Unis et la Suisse comptent parmi les pays où le salaire des enseignants du secondaire est le plus élevé, alors qu’en Autriche, au Danemark et en Norvège, le nombre d’élèves par enseignant est parmi les plus faibles.

Des dépenses élevées ne garantissent cependant pas une meilleure qualité en matière d’éducation. L’Australie, la Belgique, la Corée, la Finlande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et la République tchèque présentent tous des niveaux de dépenses modérés par élève pour le primaire et le premier cycle du secondaire, et pourtant, les résultats de leurs élèves de 15 ans sont parmi les meilleurs dans les disciplines principales.

On constate également que, dans de nombreux pays, la répartition des coûts de l’éducation entre les acteurs publics et privés évolue, les établissements d’enseignement supérieur s’appuyant désormais plus largement sur des sources de financement privées qu’ils ne le faisaient au milieu des années 90, au moyen des droits de scolarité par exemple. Néanmoins, la ventilation des financements entre le public et le privé ne correspond toujours pas aux avantages que procure l’enseignement pour l’individu et pour la collectivité. Au Danemark, en Norvège, en Allemagne, en Autriche et en Finlande plus particulièrement, les sources de financement privées couvrent une part bien plus élevée des coûts de l’éducation et de l’accueil de la prime enfance que de ceux de l’enseignement supérieur, où pourtant les avantages pour l’individu dominent.

L’édition 2005 de Regards sur l’éducation est accessible aux journalistes sur le site web protégé de l’OCDE.  Pour de plus amples informations, les journalistes sont invités à contacter la Division des relations avec les médias de l’OCDE (tél. : [33] 1 45 24 97 00).

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D’autres renseignements sur l’édition 2005 de Regards sur l’éducation peuvent être consultés à l’adresse : http://www.oecd.org/edu/rse2005, ainsi que des chapitres par pays sur l’Allemagne, les États-Unis, la France, le Japon, le Mexique et le Royaume-Uni.

 

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