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Education

L’efficacité des enseignants se heurte au manque de motivation et aux mauvais comportements en classe

 

16/06/09 - Trois enseignants sur quatre indiquent manquer de motivation pour améliorer la qualité de leur enseignement, tandis que le mauvais comportement des élèves en classe perturbe les cours dans trois écoles sur cinq, selon un nouveau rapport de l'OCDE.

Basé sur la nouvelle Enquête internationale sur les enseignants, l’enseignement et l’apprentissage de l’OCDE (TALIS), le rapport Creating effective teaching and learning environments, fournit pour la première fois des données comparables à l’échelle internationale sur la situation des enseignants dans les établissements scolaires de 23 pays participants.

Le principal message politique est que les autorités chargées de l’éducation doivent proposer des mesures d’incitation plus efficaces aux enseignants. En effet, de nombreux pays ne font aucun lien entre l’évaluation des résultats des enseignants et les récompenses et reconnaissance dont ils bénéficient, et  lorsque ces liens existent, ils sont souvent ténus.

 

Lors de la parution de ce rapport, le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, a insisté sur la nécessité d’encourager l’amélioration des performances des enseignants. « De bons enseignants sont essentiels à la réussite des politiques de l’éducation », précise-t-il. « Au bout du compte, la qualité d’un système éducatif repose sur celle de ses enseignants et de leur travail. »

  • Cette étude, menée avec le soutien de la Commission européenne, englobe 23 pays participants : Australie, Autriche, Belgique (Communauté flamande), Brésil, Bulgarie, Corée, Danemark, Espagne, Estonie, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lituanie, Malaisie, Malte, Mexique, Norvège, Pologne, Portugal, République Slovaque, Slovénie et Turquie. 
  • Dans chaque pays, environ 200 écoles furent choisies au hasard, et dans chacune d’entre elles, un questionnaire fut rempli par le principal d’établissement et un autre par 20 professeurs également choisis au hasard.
  • Les questions portaient sur des sujets tels que la préparation des enseignants, leurs méthodes pédagogiques ainsi que la reconnaissance et les récompenses qu’ils peuvent obtenir.
     
    Parmi les conclusions du rapport, citons les suivantes :
  • En Australie, en Belgique (Flandre), au Danemark, en Irlande et en Norvège, plus de 90 % des enseignants déclarent ne rien attendre de l’amélioration de la qualité de leur travail.
  • Les enseignants sont moins pessimistes en Bulgarie, en Malaisie et en Pologne, mais la moitié d’entre eux ne voit aucune motivation à améliorer son travail.
  • Au Mexique, en Italie, en République Slovaque, en Estonie et en Espagne, plus de 70 % des enseignants dans le premier cycle du secondaire déclarent travailler dans des établissements où les perturbations en classe gênent les cours « dans une certaine mesure » ou « beaucoup ».
  • En moyenne, 38 % des professeurs interrogés travaillent dans des écoles qui connaissent une pénurie de personnel qualifié. En Pologne, ce problème touche seulement 12 % des établissements scolaires, mais en Turquie, 78 % d’entre eux sont concernés. 
  • En moyenne, les enseignants passent 13 % de leur temps à rétablir la discipline, mais au Brésil et en Malaisie, ce pourcentage dépasse 17 %. En Bulgarie, en Estonie, en Lituanie et en Pologne, à l’inverse, moins de 10 % du temps de cours est perdu de cette manière.
  • Outre les perturbations en classe, d’autres facteurs gênent l’enseignement, notamment l’absentéisme (46 %), les retards (39 %), les obscénités et les jurons (37 %), les intimidations ou les agressions verbales entre élèves (35 %).
  • Parallèlement au manque d’incitations pouvant pousser à l’amélioration, les enseignants de certains pays ne sont même pas soumis à une évaluation systématique ou ne reçoivent aucun écho sur leur travail. C’est le cas notamment pour plus de 25 % des professeurs en Irlande et au Portugal, 45 % en Espagne et 55 % en Italie. 


Dans l’ensemble, ce rapport montre que les décideurs chargés de l’éducation pourraient déployer plus d’efforts pour soutenir les enseignants et améliorer les résultats des élèves si le public comme les responsables politiques s’attachaient moins au contrôle des ressources et des contenus éducatifs et davantage aux retombées de l’enseignement.
 

Selon M. Gurría, les autorités chargées de l’éducation doivent abandonner les politiques du passé articulées autour de la dialectique ‘succès et échec’ qui caractérisent encore trop souvent les systèmes scolaires nationaux, pour adopter une approche plus scientifique et des mesures fondées sur des pratiques exemplaires et sur des normes internationales rigoureuses.

« Il faut pour cela rejeter l’uniformité des systèmes pour se tourner vers la diversité et la personnalisation de l’enseignement et de l’apprentissage », ajoute-t-il. « Il faut aussi abandonner la gestion des moyens et les approches bureaucratiques de l’enseignement pour adopter un système où les responsabilités sont déléguées et où la direction des établissements scolaires soutient les enseignants. En bref, il faut arrêter de parler d’équité en termes d’offre de services éducatifs, et établir l’équité en termes de résultats. »
 
Contexte
TALIS, la nouvelle Etude internationale de l’OCDE sur l’enseignement et l’acquisition de connaissances , est la première au niveau international à porter sur l’environnement pédagogique et les conditions de travail des enseignants à l’école. Elle aborde des questions qui touchent les enseignants et leurs performances, à travers le regard des chefs d’établissement et des enseignants eux-mêmes. L’objectif est ainsi de combler des manques d’information importants dans les comparaisons internationales des systèmes éducatifs.
 
Pour de plus amples détails sur la publication et sur la façon de l’obtenir, voir : www.oecd.org./edu/talis/firstresults
 
Les journalistes peuvent obtenir des informations complémentaires en prenant contact avec les personnes suivantes :
à l’OCDE, Nicholas Bray : +33607478582 ; [email protected]
à la Commission européenne, John Macdonald : +3222955267 ; [email protected]

 

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