23/04/2013 - Le Japon est sur le point d'entrer dans une phase d'expansion économique, mais ses perspectives de croissance à long terme demeurent tributaires d'efforts supplémentaires destinés à redonner de la vitalité à l'économie et à réduire des niveaux intenables d'endettement public, selon la dernière Etude économique de l'OCDE sur le Japon.
D'après les prévisions ide cette nouvelle Étude, présentée à Tokyo par le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, l'économie japonaise devrait enregistrer une croissance annuelle de l'ordre de 1,5 % en 2013 et 2014. Le rapport salue la stratégie en trois volets du Premier ministre Shinzo Abe – une politique monétaire audacieuse, une politique budgétaire flexible et une stratégie de croissance – conçue pour mettre fin à 15 années de déflation et relancer la croissance économique.
« L'Abenomics a entraîné un changement d'état d'esprit au Japon, renforçant la confiance des entreprises du secteur privé ainsi que des ménages », a déclaré M. Gurría. « L'expansion qui s'annonce sera tirée par les exportations et devrait doper l'investissement des entreprises et l'emploi, tout en mettant fin à la déflation. Nous jugeons naturellement ces évolutions encourageantes, mais il demeure primordial que le Japon s'attaque au problème de sa dette publique, dont le niveau est extrêmement élevé et continue de monter, ainsi qu'à d'autres difficultés soulevées par le vieillissement de sa population », a indiqué M. Gurría. |
Telecharger les données de base au format Excel: http://dx.doi.org/10.1787/888932797746 |
L'Étude souligne que la dette publique brute du Japon a atteint 220 % du produit intérieur brut (PIB) en 2012 – soit le niveau le plus élevé jamais observé dans la zone OCDE – tandis que le déficit budgétaire oscille autour de 10 % du PIB. Dans la mesure où le ratio d'endettement poursuit son ascension vers des sommets inexplorés, le rapport met l'accent sur la nécessité urgente de rétablir la viabilité budgétaire. « La viabilité des finances publiques est devenue un problème important, mais j’espère que le plan budgétaire que le gouvernement a promis de présenter plus tard cette année contribuera à améliorer la situation », a déclaré M. Gurría.
Ce plan devrait intégrer des réductions de dépenses et des hausses d'impôts d'une ampleur suffisante pour ramener le solde budgétaire primaire à une situation d'excédent d'ici à 2020 et stabiliser le ratio de la dette publique. Un train de mesures crédible et précis est essentiel pour préserver la confiance des marchés quant à la situation budgétaire du Japon, et atténuer ainsi le risque d'une montée des taux d'intérêt long terme, selon l'OCDE.
L'Étude couvre divers autres thèmes, et contient notamment les recommandations suivantes :
Réformer la réglementation pour stimuler la croissance. Cela est particulièrement nécessaire dans le secteur de l'agriculture, où des niveaux élevés d'aides publiques et des dispositions restreignant fortement l'accès au marché protègent un nombre de plus en plus faible d'agriculteurs vieillissants et non compétitifs. Selon l'OCDE, le Japon peut renforcer la compétitivité de son secteur agricole en favorisant le remembrement des terres agricoles en vue d'améliorer sa productivité ; en supprimant progressivement les mesures de régulation de l'offre ; et en recentrant les aides publiques sur des formes de soutien aux effets de distorsion plus limités. Un secteur agricole fondé davantage sur les mécanismes du marché favoriserait l'intégration du Japon dans l'économie mondiale, ce qui renforcerait le potentiel de croissance de l'économie nippone.
Promouvoir la croissance verte et restructurer le secteur de l'énergie. L'accident nucléaire de Fukushima a ouvert la voie à une nouvelle politique énergétique. La réduction du rôle joué par l'énergie nucléaire renforce la nécessité de recourir à d'autres sources d'énergie, notamment aux énergies renouvelables, qui représentent actuellement quelque 11 % de la production d'électricité, soit environ la moitié de la moyenne OCDE. Un accroissement de l'utilisation des énergies renouvelables permettra de rendre l'économie plus verte et aidera le Japon à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Le pays a également l'occasion de restructurer son secteur de l'électricité, notamment en séparant les activités de production et de transport et en renforçant la concurrence sur les marchés de gros et de détail.
Accroître la participation des femmes dans la population active. Pour répondre aux défis posés par le vieillissement de la population, le Japon doit tirer le plus grand parti de ses ressources humaines, et en particulier des femmes. Cela nécessitera, notamment, de réformer le système fiscal et de sécurité sociale, d’encourager un meilleur équilibre vie professionnelle-vie privée et un accroissement de la disponibilité de garde d’enfants à prix abordable.
Vous pourrez obtenir de plus amples informations sur l'Étude économique consacrée au Japon à l'adresse suivante : www.oecd.org/fr/eco/etudes/japon-2013.htm. Vous êtes invité à inclure ce lien hypertexte dans vos articles.
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