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Économie

Dépenses publiques de soins de santé et de soins de longue durée : une nouvelle série de projections

 

 

Dépenses publiques de soins de santé et de soins de longue durée : une nouvelle série de
projections

Études de politique économique no. 6

Quel avenir pour les dépenses de santé?
Note de politique économique no. 19

A projection method for public health and long-term care expenditures (anglais)
Economics Department Working Paper no. 1048

 

MESSAGES CLÉS

Le présent document propose de nouvelles projections relatives aux dépenses publiques de soins de santé et de soins de longue durée dans les pays de l’OCDE et les BRIICS (Brésil, Russie, Inde, Indonésie, Chine et Afrique du Sud). En dépit du caractère incertain des projections, elles laissent présager une hausse rapide de ces dépenses au cours des 50 prochaines années. Représentant 6 % environ du PIB actuellement, les dépenses publiques de soins de santé et de soins de longue durée devraient atteindre au total 9.5 % du PIB en 2060 dans les pays de l’OCDE dans un scénario de maîtrise des coûts, en supposant que les mesures mises en oeuvre aient des effets plus radicaux que par le passé pour contenir quelque peu la hausse de ces dépenses. Dans un scénario d’accroissement des coûts, qui ne prévoit aucun renforcement de l’action des pouvoirs publics, les dépenses pourraient atteindre 14 % du PIB. Les hausses prévues sont encore plus fortes pour certains BRIICS, les dépenses passant en moyenne de 2.5 % actuellement à 5.3 % et 9.8 % du PIB, en fonction du scénario.

Hausse, en points de pourcentage, du ratio dépenses publiques de santé et de soins de longue durée/PIB, 2010-2060 Données

1. Les barres verticales correspondent à l’ensemble des scénarios alternatifs, y compris l’analyse de sensibilité. Les pays sont classés en fonction de l’augmentation des dépenses entre 2010 et 2060 dans le scénario de maîtrise des coûts.

Des différences se font jour entre les pays de l’OCDE en ce qui concerne les dépenses de santé et de soins de longue durée, qui tiennent en partie aux tendances démographiques et aux disparités des situations initiales en termes de niveau de revenu et d’offre de soins informels de longue durée. D’après les prévisions, la Corée, le Chili, la Turquie et le Mexique, par exemple, devraient enregistrer une hausse supérieure à la moyenne de leurs dépenses publiques de santé. À l’inverse, les pays nordiques, ainsi que les États-Unis et le Royaume-Uni, devraient afficher une hausse inférieure à la moyenne au cours des 50 prochaines années.

Données

1. Moyenne non pondérée.
Source : Base de données de l'OCDE sur la santé (2011) et calculs des auteurs.

Dans tous les pays, les soins de santé et les soins de longue durée entraîneront une hausse des dépenses publiques. Dans le cadre du scénario de maîtrise des coûts, les dépenses publiques moyennes des pays de l’OCDE au titre des soins de santé devraient passer de 5.5 % du PIB en 2010 à 8 % en 2060, tandis que les dépenses publiques au titre des soins de longue durée devraient passer de 0.8 à 1.6 % du PIB en 2060. Dans les BRIICS, les dépenses publiques moyennes au titre des soins de santé devraient passer de 2.4 % du PIB en 2010 à plus de 4 % en 2060, tandis que les dépenses publiques au titre des soins de longue durée devraient passer de 0.1 à 0.9 % du PIB en 2060.
Les facteurs d’accroissement des dépenses varieront en fonction des catégories : les dépenses de santé augmenteront principalement sous l’effet conjugué du progrès technologique, des prix relatifs et de facteurs exogènes (tels que les institutions et les politiques), tandis que les pressions sur le coût des soins de longue durée découleront principalement de gains de productivité plus faibles que dans le reste de économie. Sur la base d’hypothèses raisonnables concernant l’amélioration de l’état de santé des personnes âgées dans des sociétés vieillissantes (hypothèse dite du « vieillissement en bonne santé ») et l’évolution des dépenses de santé face à la hausse du revenu, les effets purement liés à la démographie et au revenu ne joueront qu’un rôle mineur dans la hausse prévue des dépenses publiques de soins de santé et de soins de longue durée.

Données

Du fait des pressions concurrentes exercées par les autres programmes de dépenses sociales, l’évolution prévue des dépenses publiques de santé et de soins de longue durée est susceptible de devenir une source de préoccupation majeure pour les pouvoirs publics dans la plupart des pays. Les risques d’accélération des dépenses liés à l’allongement de la période vécue en mauvaise santé avant le décès du fait de la plus grande longévité, aux coûts plus importants que prévus induits par le progrès technique, qui permet de satisfaire de nouveaux besoins, et à l’accroissement de la dépendance dû à l’évolution actuelle de l’obésité ou à la démence, suggèrent que la trajectoire prévue des dépenses correspond au minimum à attendre en l’absence de politiques de maîtrise des coûts plus ambitieuses.

 

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