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Développement

Redoubler les efforts pour atteindre les objectifs de l’aide étrangère, selon un rapport de l’OCDE

 

22/02/2007 - Pour honorer leur engagement de porter le volume de l’aide à 130 milliards USD et doubler l’aide à l’Afrique pour 2010, les donneurs devront accroître les financements affectés aux programmes d’aide à un rythme supérieur à celui de la croissance de tous les autres postes de dépenses publiques, selon le Rapport de l’OCDE sur la coopération pour le développement. Il faudrait que les taux de progression de l’aide de 5 % par an enregistrés pour la période récente passent à 11 % par an entre 2008 et 2010.

Le Rapport examine les apports d’aide et indique quels sont les donneurs les plus généreux (États-unis en volume, et Suède et Norvège en pourcentage du RNB) et quels sont les pays qui reçoivent le plus (Irak avec 12.9 milliards USD par an sur la période 2004-05 et Nigeria avec 3.2 milliards USD, dans les deux cas sous l’effet d’opérations exceptionnelles de remise de dettes).

Le Rapport identifie également la part des apports qui va à l’aide d’urgence et à l’allégement de la dette, et l’importance de l’aide au développement en faveur des pays pauvres. L’aide représente plus de la moitié du RNB du Liberia, des Îles Salomon et de Sao Tomé et Principe. Ses auteurs mettent en garde contre les risques associés à la dépendance à l’égard de l’aide : moindre écoute par les gouvernements des besoins des citoyens et moindre incitation à lever des recettes intérieures. Ils recommandent que les donneurs épaulent mieux les gouvernements représentatifs, apportent un soutien à la société civile et encouragent plus fermement l’indépendance du judiciaire et des médias.

En 2005, l’aide publique au développement (APD) a atteint le chiffre record de 106.8 milliards USD. Le Rapport note que  20 % de cette somme ayant servi à financer des allégements de dette en faveur de l’Irak et du Nigeria, le volume de l’aide fléchira vraisemblablement en 2006 et 2007 à mesure de la diminution des remises de dettes. Les apports en faveur de l’Extrême Orient devraient diminuer parallèlement à l’expansion persistante des économies de cette région. Une aide accrue pourrait en revanche prendre le chemin des pays à faible revenu, où vivent les trois quarts des plus pauvres de la planète. Ces pays reçoivent actuellement 47 % de l’aide bilatérale totale.

Le volume de l’aide a son importance mais il est aussi nécessaire que l’aide soit répartie et utilisée de manière efficace. Les donneurs comme les bénéficiaires doivent être tenus de rendre des comptes. On constate par exemple un écart de plusieurs milliards de dollars entre les apports notifiés par les donneurs et les montants que les pays bénéficiaires voient dans leurs budgets et sur lesquels ils exercent un contrôle. Le Rapport fournit aussi une analyse des principales tendances de la répartition de l’aide et un chapitre est spécifiquement consacré à des recommandations visant à assurer que même les pays les plus pauvres parviennent à tirer profit du système commercial multilatéral.

Le volume et les priorités de l’aide diffèrent considérablement d’un pays donneur à l’autre. L’APD du Luxembourg a représenté 550 USD par habitant en 2005 alors que neuf autre pays ont donné moins de 100 USD. Le Rapport contient, sous forme d’instantanés par donneurs, des informations sur les montants d’APD, les régions et pays destinataires ainsi que les secteurs visés.

Les 22 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE restent à l’origine d’environ 95 % de l’APD mondiale, mais ce chiffre ira vraisemblablement diminuant sous l’effet de l’augmentation de l’aide émanant d’autres pays. En 2005, l’aide consentie par les donneurs non membres du CAD a totalisé 5 milliards USD, dont une estimation de 1.7 milliard pour l’Arabie saoudite. Ces chiffres ne tiennent pas compte des apports provenant de divers nouveaux donneurs asiatiques, notamment la Chine dont le volume de l’aide s’accroît rapidement, en particulier en Afrique. Le Rapport se penche aussi sur de nouveaux mécanismes de financement de nature à diversifier les sources d’aide, dont les prélèvements sur les billets d’avion et la Facilité internationale de financement pour la vaccination.

L'annexe statistique du rapport est disponible en ligne à www.oecd.org/cad/stats/cad/annexercd.

Le Rapport de l’OCDE sur la coopération pour le développement (version anglaise seulement ) est disponible pour les journalistes auprès de la Division des relations avec les médias (tel. + 33 1 45 24 97 00) ou à partir du site protégé des journalistes. Le rapport est en vente en format papier ou en format électronique via la Librairie en ligne de l’OCDE. Les abonnés et les lecteurs des institutions abonnées peuvent consulter l'étude via SourceOCDE.

 

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