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Centre de développement

Pour que l’essor économique du Viet Nam profite à tous, il faut investir davantage en faveur des jeunes défavorisés et vivant en milieu rural, selon un nouveau rapport

 

Centre de développement de l’OCDE ‑ Hanoï, le 22 novembre 2017 - Les réformes économiques et politiques (Doi Moi) que le Viet Nam a engagées au milieu des années 1980 ont transformé le pays au point de faire de sa croissance économique l’une des plus rapides du monde. Mais cette dernière a produit moins d’avantages pour les plus pauvres. Le Viet Nam doit encore améliorer le bien-être d’une part non négligeable des jeunes, surtout ceux qui sont défavorisés et qui vivent dans les zones rurales, selon le rapport du Centre de développement de l’OCDE intitulé Youth Well-being Policy Review in Viet Nam.


Avec une population dont un quart est âgé de 15 à 29 ans, le Viet Nam dispose d’un énorme potentiel de progrès pour son développement. Les jeunes Vietnamiens sont en meilleure santé et plus instruits que leurs parents, et ils ont de bonnes chances de pouvoir bénéficier de perspectives économiques favorables. La proportion de personnes âgées de 25 à 29 ans qui ont fait des études supérieures est en augmentation et 70 % d’entre elles ont des emplois très qualifiés. Mais celles-ci ne représentent qu’une faible part de la population jeune (8 % des 25-29 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur). La majorité des jeunes Vietnamiens sont défavorisés (ils sont peu qualifiés et ont abandonné l’école de façon prématurée) et vivent dans les zones rurales.


Dans l’analyse qu’il a consacrée aux jeunes du Viet Nam, le Centre de développement de l’OCDE a pris appui sur une approche multidimensionnelle innovante pour étudier leur situation dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la participation à la vie civique. Le rapport révèle que près de la moitié des jeunes actifs occupés ont un emploi qui ne correspond pas à leurs qualifications. La grande majorité (85 %) de la main-d’œuvre jeune travaille dans le secteur informel et ne possède pas de qualification particulière, qui leur viendrait d’une formation professionnelle ou de l’enseignement supérieur. Seulement 31 % des jeunes âgés de 25 à 29 ans ont obtenu un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou d’un niveau plus élevé. Les jeunes des zones rurales, qui représentent 70 % de la population jeune, ont des difficultés supplémentaires à surmonter pour accéder à la formation professionnelle et à un emploi décent. Le nombre de grossesses précoces chez les jeunes filles appartenant à des minorités ethniques, vivant en milieu rural, peu instruites et pauvres est trois à quatre fois supérieur à la moyenne nationale.


Le rapport souligne qu’il faut d’urgence accroître l’investissement dans le développement du capital humain. Il est indispensable d’améliorer la qualité, l’accessibilité et l’utilité de l’enseignement et de la formation professionnels (EFP) pour pouvoir réduire le « déficit de qualifications » ‑ le décalage entre les compétences que possèdent les jeunes et celles dont les employeurs ont besoin ‑ surtout dans les zones rurales et reculées. À cette fin, il est nécessaire de renforcer la formation des enseignants, de moderniser les installations et les équipements et de mieux évaluer l’impact des programmes d’EFP. Un resserrement des liens entre les établissements d’EFP et les entreprises locales aiderait aussi à mieux cerner les besoins du marché du travail et à mieux y adapter le contenu de ces programmes.


Ainsi que le notent les auteurs du rapport, les problèmes concernant les jeunes progressent dans l’ordre des priorités des autorités du Viet Nam, comme en témoigne l’adoption de la loi sur la jeunesse en 2005 et de la Stratégie vietnamienne de promotion des jeunes pour 2011-2020. Pour pouvoir atteindre ces objectifs stratégiques, il est essentiel de mieux définir les priorités des programmes, de renforcer la coordination interministérielle et d’investir davantage dans les programmes destinés aux jeunes. La pérennité de la remarquable réussite économique du Viet Nam exige que tous les jeunes de ce pays contribuent à la croissance et reçoivent leur part de ses fruits.


Pour obtenir davantage d’informations ou un exemplaire du rapport, les journalistes sont invités à prendre contact avec Bochra Kriout (+33 (0)1 45 24 82 96), au Bureau de la presse du Centre de développement de l’OCDE.

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Le rapport Youth Well-being Policy Review of Viet Nam a été établi dans le cadre du projet du Centre de développement de l’OCDE sur l’insertion des jeunes, qui est cofinancé par l’Union européenne. Pour en savoir plus sur cet ouvrage : http://oe.cd/1h0

 

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