Près de la moitié des femmes dans le monde ont subi des violences pendant la pandémie ou connaissent une femme qui en a subi. Plus de 11 millions de filles pourraient ne pas retourner à l'école après la pandémie. L'écart de rémunération entre hommes et femmes reste énorme, et les femmes continuent d'être les principales pourvoyeuses de soins non rémunérés et de travail domestique. Dans de trop nombreux pays, trop de femmes sont empêchées de prendre leurs propres décisions. Elles sont confrontées à des lois, des pratiques culturelles et des stéréotypes discriminatoires.
La pandémie a fait reculer de plus d'une génération les progrès vers l'égalité entre hommes et femmes. Les coûts humains et sociaux de ce recul sont incommensurables, tout comme les répercussions économiques. Au moment même où les économistes revoient à la baisse leurs prévisions de croissance mondiale en 2023, les experts nous disent que l'égalité femmes-hommes permettrait d'augmenter la croissance mondiale de 0,4 % par an.
… au début des années 2000, ses experts ont rapidement identifié un problème : les décideurs se concentrent souvent sur les symptômes de l’inégalité, comme les écarts de rémunération, plutôt que sur leurs causes profondes. Ils ne disposent pas des données nécessaires pour comprendre comment les lois formelles et informelles, les normes sociales et les pratiques discriminent les femmes et les filles et les freinent.
Lancé en 2009, l'indice Institutions sociales et égalité femmes-hommes (SIGI) permet de combler ce manque de données, en apportant un éclairage unique sur les moteurs cachés de l'inégalité auxquels les femmes et les filles sont confrontées tout au long de leur vie. En 2018, le SIGI a reçu une reconnaissance mondiale lorsqu'il est devenu une source de données officielle pour l'Objectif de développement durable 5 sur l'égalité entre les sexes.
Aujourd'hui, les décideurs utilisent SIGI pour identifier les forces et les faiblesses de leurs pays, et pour trouver les meilleures façons de progresser vers la parité. Le ministère de l'éducation de Côte d'Ivoire travaille actuellement avec des partenaires comme ONU Femmes et la Banque mondiale pour mettre en pratique les recommandations du rapport-pays SIGI de 2022, par exemple en s'attaquant à la dévalorisation de l'éducation des filles aux yeux des parents - notamment des pères. La République d'Irlande a décidé d'utiliser les indicateurs "Man Enough?" du Centre pour améliorer ses données nationales sur les normes masculines. Cette décision fait suite à un projet de recherche innovant sur la "masculinité néfaste", qui a montré à quel point il est indispensable de comprendre les attitudes des hommes et des garçons pour parvenir à l'égalité entre les sexes.
Demain, le Centre lancera la prochaine édition du SIGI en 2023, qui couvrira 181 pays. Un réseau de points focaux nationaux et un groupe de travail dédiés aideront les pays à apprendre les uns des autres, à identifier les tendances et les défis, et à améliorer la pertinence du travail du Centre. Le SIGI sera particulièrement utile pour les pays de plus en plus nombreux qui élaborent des politiques étrangères et de développement féministes.
À l'occasion du 60e anniversaire du Centre de développement, son Comité directeur s’engage en faveur d'un monde égalitaire entre femmes et hommes, où les filles et les femmes sont autonomes et vivent libres de toute discrimination fondée sur le sexe dans les institutions sociales. L'égalité femmes-hommes et l'autonomisation des femmes sont une priorité absolue pour le Centre.
– C’est le développement auquel nous travaillons ensemble..
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