16/06/2023 - L'Afrique a besoin de 1,6 billion d'USD supplémentaires d'ici 2030 - soit 194 milliards d'USD par an - pour atteindre ses objectifs de développement durable (ODD). Pour combler ce déficit en attirant plus d’investissement et de meilleure qualité, les gouvernements africains et leurs partenaires doivent améliorer l'information aux investisseurs, accroître la capacité des institutions africaines de financement du développement et accélérer les projets régionaux, selon l'édition 2023 du rapport Dynamiques du développement en Afrique publié aujourd'hui.
La croissance du PIB réel de l'Afrique devrait atteindre 3,7 % en 2023, soit un retour aux niveaux d’avant la crise du COVID-19. Outre ces perspectives économiques positives, le continent dispose d'atouts humains et naturels uniques pour attirer les investisseurs : la moitié de la population africaine est âgée de 19 ans ou moins, et la proportion de jeunes ayant achevé un cycle d'enseignement secondaire supérieur ou tertiaire pourrait atteindre 34 % d'ici 2040, contre 23 % en 2020. Quant au capital naturel, qui représente 19 % de la richesse totale de l'Afrique, il offre des possibilités considérables d'investissement dans le développement durable : par exemple, les forêts africaines ont augmenté le stock mondial de carbone de 11,6 millions de kilotonnes d'émissions nettes d'équivalent CO2 entre 2011 et 2020, le bassin du Congo étant devenu le plus grand puits de carbone au monde.
Malgré ce potentiel, les crises mondiales ont eu un impact plus négatif sur les investissements en Afrique que dans le reste du monde. Ainsi, la part de l'Afrique dans les investissements directs étrangers est tombée à 6 % en 2020-21 (la plus faible en 17 ans), tandis celle des pays à revenu élevé atteignait un record à 61 %, contre 17 % pour l'Asie en développement et 10 % pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Le coût du capital en Afrique a également augmenté plus que dans d'autres parties du monde, ce qui exclut certains gouvernements africains des marchés obligataires et empêche les investissements dans les secteurs d’avenir comme les énergies renouvelables.
Pourtant, le déficit de financement durable peut être comblé : il équivaut à moins de 0,2 % de la valeur des actifs financiers mondiaux, et à 10,5 % de celle des actifs financiers détenus par l'Afrique. Le déficit pourrait donc être comblé si seulement 2,3 % des actifs financiers mondiaux étaient alloués à l'Afrique d'ici à 2030, soit moins que la part du continent dans le PIB mondial.
Sur la base d'une évaluation complète des sources de financement de l'Afrique, le rapport propose plusieurs priorités aux gouvernements africains et à leurs partenaires pour améliorer la confiance des investisseurs et d'accélérer les investissements durables sur le continent. Parmi ces priorités :
En outre, les études de cas du rapport mettent en évidence les domaines stratégiques dans lesquels les cinq régions d'Afrique ont le plus grand potentiel pour attirer les investissements en faveur du développement durable : les énergies renouvelables en Afrique de l'Est et en Afrique australe, la monétisation des écosystèmes naturels en Afrique centrale, l'industrie financière climatique en Afrique du Nord et les chaînes de valeur agroalimentaires en Afrique de l'Ouest.
Consultez le rapport : oe.cd/AFDD-2023. Et suivez les discussions sur les réseaux sociaux : #AfricaDevelopment
Les demandes d'informations ou d'interviews doivent être adressées à Doreen Apollos ([email protected]) à la Commission de l'Union africaine et à Bochra Kriout ([email protected] ; Tel : +33 145 24 82 96) au Centre de développement de l'OCDE.
Note aux rédacteurs :
Dynamiques du développement en Afrique est un rapport économique produit par la Commission de l'Union africaine en collaboration avec le Centre de développement de l'OCDE, avec le soutien de l'Union européenne, de l'Allemagne, de l'Italie et du Portugal, ainsi que de l'Agence de développement de l'Union africaine et de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique. Il vise à informer le dialogue international et la collaboration sur le programme panafricain d'intégration et de transformation, conformément à l'Agenda 2063.
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