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Afrique

Dynamiques du développement en Afrique - Des entreprises compétitives et des pouvoirs publics déterminés seront les moteurs de la transformation économique de l’Afrique

 

Antananarivo, le 5 novembre 2019  - Les entreprises africaines sont la clé de la transformation économique du continent, mais elles ont besoin que les pouvoirs publics mettent en place des conditions plus favorables pour qu’elles puissent prospérer, selon la deuxième édition du rapport économique de la Commission de l’Union africaine (CUA), produit en collaboration avec le Centre de développement de l’OCDE. À défaut de changements radicaux des politiques publiques, la plupart des entreprises africaines risquent de ne pas être en mesure de tirer parti des avantages offerts par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un marché fort de 1,2 milliard de consommateurs. 

Le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2019, rendu public aujourd’hui, montre que les marchés intérieurs africains, en pleine expansion, offrent de formidables possibilités de transformation des systèmes de production sur tout le continent. L’Afrique a enregistré une croissance annuelle de 4.6 % de son produit intérieur brut (PIB) entre 2000 et 2018, la demande intérieure comptant pour 69 %. Selon les prévisions, cette croissance devrait s’établir à 3.6 % en 2019 et rester solide à 3.9 % entre 2020 et 2023. La demande régionale de produits alimentaires transformés augmente 1.5 fois plus rapidement que la moyenne mondiale. Comme le souligne le rapport, les grandes entreprises panafricaines et certaines start-ups dynamiques saisissent déjà ces occasions pour se développer. 

Pour autant, le rapport établit que l’Afrique a besoin d’entreprises plus dynamiques pour traduire ces occasions en profits plus élevés, en investissements plus importants et en emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Ce constat vaut particulièrement pour les petites et moyennes entreprises des secteurs à intensifs en travail :

 

  • Les entreprises exploitent mal la croissance des marchés voisins : les exportations de biens de consommation vers d’autres marchés africains ont diminué, passant de 0.8 % du PIB de l’Afrique en 2009 à 0.5 % en 2016. Aujourd’hui, la plupart des entreprises africaines perdent du terrain face à de nouveaux concurrents, que ce soit sur le marché intérieur ou dans les marchés émergents. Seuls 18 % des nouvelles entreprises exportatrices africaines survivent au-delà de trois ans.
  • La productivité reste à la traîne. Depuis 2000, la productivité moyenne de la main d’œuvre africaine stagne, représentant environ 12 % du niveau de celle des États-Unis. Le ratio de la productivité du travail Afrique-Asie est passé de 67 % en 2000 à quelque 50 % en 2018. 

« L’accélération du développement des secteurs de production en Afrique est essentielle pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Nous devons bouleverser les structures de nos économies pour favoriser une croissance forte, robuste et inclusive qui crée de nouveaux emplois et offre des chances à tous », a déclaré le Professeur Victor Harison, Commissaire aux affaires économiques de la Commission de l’Union africaine, en lançant le rapport. Les progrès sont trop lents en matière de création d’emplois de qualité : dans certains pays, près de 91 % de la main d’œuvre hors secteur agricole continuent d’occuper des emplois vulnérables dans le secteur informel.

 

Le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2019 préconise une approche systémique de la transformation de la production axée sur trois grands ensembles de mesures :

  • Mettre en place des regroupements d’entreprises efficaces, en leur fournissant des services commerciaux leur permettant de renforcer leur spécialisation dans certains créneaux ainsi que de  renforcer les liens entre les entreprises les plus productives et les autres, et s’atteler au problème de la pénurie de compétences.
  • Encourager la création de réseaux de production régionaux pour favoriser les économies d’échelle entre les pays africains, attirer de nouveaux investisseurs, développer les complémentarités au sein des chaînes de valeur et éviter une course au moins-disant en matière de concurrence.
  • Renforcer les capacités des entreprises à prospérer sur de nouveaux marchés. Les politiques publiques peuvent apporter un soutien supplémentaire aux exportateurs grâce à la suppression des obstacles non tarifaires aux échanges continentaux, la simplification procédures administratives et les services douaniers, et l’amélioration des infrastructures de connexion – en particulier en ce qui concerne les trajets aériens, les routes et les ports.

 

« L’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine en 2019 est la marque d’un engagement fort des dirigeants africains en faveur de la transformation productive du continent. Toutefois, la ZLECAf ne fonctionnera que si les entreprises africaines sont suffisamment fortes pour se prêter au jeu de la concurrence dans ce nouveau marché élargi. Elles doivent pouvoir s’appuyer sur des politiques publiques plus audacieuses et plus clairvoyantes », a déclaré Mario Pezzini, Directeur du Centre de développement de l’OCDE et Conseiller spécial du Secrétaire général de l’OCDE pour les questions relatives au développement.

Le rapport fournit une analyse approfondie et contient des recommandations détaillées pour chacune des cinq régions africaines.


Le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2019 est disponible ici

Suivez les débats dans les médias sociaux : #AfricaDynamics2019

 

Contacts presse

Les demandes d’information ou d’entretiens doivent être adressées à :

 

  • Commission de l’Union africaine : Djeinaba Kane (KaneD@africa-union.org ; tél. : +11 551 77 00, poste 2663)
  • Centre de développement de l’OCDE : Bochra Kriout (Bochra.Kriout@oecd.org ; tél. : +33 1 45 24 82 96)

 

La publication Dynamiques du développement en Afrique 2019 est un rapport économique produit par la Commission de l’Union africaine en collaboration avec le Centre de développement de l’OCDE. Lancée pour la première fois en 2018, elle vise à approfondir le dialogue et la collaboration internationale autour du programme d’action panafricain pour l’intégration et la transformation conformément à la vision et aux aspirations de l’Agenda 2063. La Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE mènent d’autres projets conjoints, notamment l’organisation du Forum économique international sur l’Afrique, qui a lieu chaque année, et le rapport intitulé Statistiques des recettes publiques en Afrique.

 

L’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE sont reconnaissants à l'African Capacity Building Foundation pour son implication dans la préparation de ce rapport. Le Centre de développement de l’OCDE exprime sa gratitude à la Commission européenne, l’Allemagne, l’Italie et au Portugal pour leur soutien additionnel à cette deuxième édition.

 

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