Déclaration du Secrétaire général de l'OCDE auprès du Comité monétaire et financier international

 

Washington D.C., 11 octobre 2008

La crise financière s’approfondit et se répand. Cette crise s’est transformée en un problème de solvabilité attisé par un « effondrement de la confiance systémique ». Elle menace désormais de paralyser progressivement l’économie mondiale.

Les pouvoirs publics doivent prendre d’urgence des initiatives décisives pour rétablir la confiance et relancer les flux de crédit.

Il n’y a pas de solution « uniforme ». Cela étant, la plupart des crises de solvabilité financière doivent être traitées au moyen de démarches claires, coordonnées et cohérentes autour de trois grands éléments : 1) la garantie des engagements ; 2) le cantonnement des créances irrécouvrables et 3) la recapitalisation des institutions affectées.

Des réductions générales des taux d’intérêt auront du mal à apaiser les marchés en l’absence de ce type de plan de sauvetage systémique.

Une fois que la crise sera passée, il importera de procéder à une réforme structurelle durable du système financier mondial en vue de prévenir la réapparition de crises à l’avenir.

Il faudra élaborer des dispositifs de réglementation et de contrôle de meilleure qualité pour mettre l’innovation financière au service de l’intérêt général.

Il sera en outre essentiel que les pouvoirs publics étudient les conséquences à long terme de cette crise pour le secteur financier sous les angles de la concurrence, des incitations à adopter des comportements prudents, de la protection des consommateurs, de l’amélioration de l’éducation financière et du gouvernement d’entreprise.

Dans tous ces domaines, les pays devront partager leurs expériences et échanger des solutions politiques. Le dialogue multilatéral sera indispensable pour bâtir un nouvel ordre financier mondial. L’OCDE peut être l’instance idéale pour ce faire.

La dislocation des marchés de capitaux, conjuguée au recul persistant du marché du logement dans un nombre grandissant de pays de l’OCDE, continue de peser sur la croissance.

Les modèles de prévisions à court terme de l’OCDE laissent entrevoir une stagnation de l’activité jusqu’à la fin de l’année, la croissance trimestrielle risquant d’être négative dans un certain nombre de cas.

Les récentes baisses des prix des matières premières devraient donne un peu de tonus aux revenus réels dans les pays importateurs. Néanmoins, l’incertitude demeure substantielle, la balance penchant fortement vers un ralentissement de l’activité.

L’heure est venue de prendre des décisions vigoureuses et bien coordonnées. Toutes les crises de confiance exigent l’envoi de signaux clairs. Au-delà du traitement d’urgence, la politique structurelle doit assumer un rôle essentiel. La relance du cycle de Doha peut nous aider à transmettre le message urgent entre tous, à savoir que la communauté mondiale est capable de travailler dans le même sens et que l’on peut effectivement éviter une récession mondiale grave et prolongée.

 

Documents connexes

 

Annual report
Notre vision pour la prochaine décennie
Téléchargez
Brochure
Orientations stratégiques 2022
Téléchargez