Au cours des 30 dernières années, la Lituanie a connu une convergence rapide vers la zone OCDE en termes de niveau de vie. Les pouvoirs publics devraient maintenant s’attacher à faire face à la montée des dépenses liées au vieillissement démographique, en améliorant l’efficience des dépenses publiques, en élargissant la base d’imposition et en favorisant l’activité économique formelle, pour garantir la soutenabilité des finances publiques, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Lituanie, la croissance du PIB devrait atteindre 3.1 % en 2025 et 2.8 % en 2026, sous l’effet d’un rebond de la consommation privée et d’une augmentation progressive des exportations. Des gains durables de salaire réel, un marché du travail résilient caractérisé par un chômage inférieur à son niveau moyen sur longue période et une confiance des consommateurs en hausse devraient soutenir un redressement de la consommation des ménages.
La Lituanie est néanmoins confrontée à un choc démographique majeur, étant donné que sa population diminue tout en vieillissant. D’ici à 2050, sa population d’âge actif devrait se réduire de 30 %, tandis que le taux de dépendance des personnes âgées devrait dépasser 50 %. Cela provoquera une montée des dépenses liées au vieillissement démographique, principalement imputable aux retraites.
« Il faudra dégager des marges de manœuvre budgétaires supplémentaires pour financer les dépenses croissantes liées au vieillissement sans compromettre la soutenabilité des finances publiques », a déclaré Isabell Koske, Directrice adjointe de la Branche des études nationales du Département des affaires économiques de l’OCDE, lors de la présentation de l’Étude à Vilnius. « Il serait possible de le faire en conjuguant des mesures destinées à améliorer l’efficience des dépenses publiques, à élargir la base d’imposition et à favoriser l’activité économique formelle. »
Aider davantage de seniors à trouver du travail contribuerait à atténuer les pénuries de main-d’œuvre, notamment dans la mesure où le chômage touche principalement les actifs âgés. Les mesures de formation devraient jouer un rôle essentiel à cet égard, mais il est également nécessaire d’améliorer les soins de santé et de promouvoir l’adoption de modes de vie plus sains.
Une immigration bien gérée pourrait aussi atténuer les pénuries de main-d’œuvre. Il faudra continuer d’attirer des travailleurs hautement qualifiés, mais le vieillissement de la population exigera également une augmentation des effectifs dans des secteurs comme les soins de santé et de longue durée. Par ailleurs, favoriser le retour des Lituaniens qui vivent à l’étranger contribuerait à attirer des migrants qui peuvent s’intégrer facilement.
Un renforcement de la concurrence sur les marchés de détail de l’énergie, un approfondissement des marchés financiers intérieurs et de nouveaux progrès en matière d’intégrité publique rehausseraient la productivité. Les réglementations lituaniennes des marchés de biens et de services sont aujourd’hui les moins restrictives de l’OCDE, mais l’accès aux capitaux reste difficile pour les entreprises, ce qui entrave leur croissance. Favoriser le développement d’organismes privés de retraite à même d’investir dans l’économie lituanienne pourrait permettre à davantage d’entreprises de se développer.
Des investissements supplémentaires dans la recherche-développement (R-D) pourraient stimuler l’innovation et la croissance de la productivité. Davantage d’entreprises pourraient tirer parti des mesures d’aide existantes si les dépenses de R-D admissibles étaient définies plus clairement, si les procédures de demande étaient plus courtes, et si le soutien offert aux petites entreprises innovantes se caractérisait par un meilleur équilibre entre incitations fiscales et aides directes.
Il sera essentiel de garantir un financement suffisant des investissements dans les énergies renouvelables et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) imputables au secteur du transport pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES et améliorer la sécurité énergétique. Dans un contexte où les marges de manœuvre budgétaires sont limitées, pour éviter un déficit de financement des énergies renouvelables, il faudra créer des réserves de projets à long terme et réduire les risques pour les investisseurs privés. Afin de faire diminuer les émissions dues aux transports, il sera nécessaire d’augmenter les prix des carburants, tout apportant le soutien requis aux ménages modestes, de développer et d’électrifier le réseau ferré, de favoriser les interconnexions entre la route et le rail, et de limiter l’étalement urbain.
On trouvera ici une Synthèse de l’Étude économique de la Lituanie reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).
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