L’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, une gestion efficace des déchets et une protection renforcée de la biodiversité réduisent la vulnérabilité des populations face aux pandémies et renforcent la résilience. Ces actions peuvent aussi stimuler l’activité économique, engendrer des revenus, créer des emplois et faire reculer les inégalités.
Découvrez ci-dessous comment une relance verte permet de gagner sur tous les tableaux et comment les pouvoirs publics ont une occasion unique d’assurer un redressement durable, à condition qu'ils :
Intensifient l'action en faveur d'une reprise verte et inclusive.
Accélèrent la transition vers une économie à faibles émissions.
Suivent les progrès au moyen de données pertinentes, comparables et à jour.
Mobilisent des fonds pour investir dans la relance verte.
Beaucoup de gouvernements ont inclus des mesures de relance « verte » dans leur plan de redressement économique, par exemple sous la forme de subventions, de prêts et d’allégements fiscaux en faveur des transports verts, de l’économie circulaire, et de la recherche sur les énergies propres, de leur développement et de leur déploiement.
Mais pour l’instant, le rapport entre dépenses vertes et non vertes n’est pas favorable à la protection de l’environnement.
D’après une analyse récente des mesures de relance verte réalisée par l’OCDE, plusieurs gouvernements utilisent les mesures post‑COVID pour faire marche arrière et revenir sur les réglementations et la fiscalité environnementales existantes, et développer des infrastructures et des modes de production d’électricité gourmands en énergies fossiles.
Pour créer des emplois et stimuler l’activité économique, ces mesures comprennent aussi de nouveaux financements et programmes axés sur la remise en état des écosystèmes, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et la sauvegarde des forêts.
Que peuvent faire les gouvernements pour soutenir une reprise verte ?
Avec une relance verte, les pouvoirs publics ont la possibilité de libérer l’innovation, d’élargir le dialogue avec les secteurs critiques et de les restructurer en profondeur, d’accélérer les plans existants en faveur de l’environnement et de puiser dans des réserves de projets écologiquement durables. Les prix du pétrole devraient se maintenir à un niveau relativement bas pendant un certain temps, ce qui crée une occasion idéale d’intensifier les initiatives de tarification du carbone et de réformer les subventions aux énergies fossiles. Assurer une relance verte est essentiel pour relever les défis urgents et interconnectés du changement climatique et de la perte de biodiversité.
Les premières analyses donnent à penser que les mesures vertes visent pour l’instant principalement les secteurs de l’énergie et des transports de surface. D’autres secteurs, comme l’industrie, l’agriculture, la sylviculture et la gestion des déchets, sont pourtant tout aussi utiles à une reprise verte et résiliente.
Un nombre croissant de compagnies pétrolières et gazières ont défini des objectifs ambitieux pour passer à zéro émission nette de carbone d'ici 2050. Qu'est-ce qui motive ces promesses, en période de graves difficultés financières pour le secteur ? Et quelles implications pourraient-elles avoir sur les mesures de relance économique des gouvernements et sur l'Accord de Paris ?
Les énergies renouvelables emploient plus de personnes que la production d’énergies fossiles, à égalité d’investissement et de production, et elles pourraient procurer du travail à plus de 40 millions d’actifs d’ici 2050. Si la communauté internationale exploitait pleinement leur potentiel, les effectifs du secteur de l’énergie pourraient atteindre 100 millions en 2050, contre environ 58 millions aujourd’hui.
Les investissements dans les infrastructures, surtout les grandes infrastructures de transport, affectent l’environnement. Les programmes de relance et d’investissement peuvent davantage aligner les infrastructures avec les objectifs à long terme - climat, biodiversité, gestion de l’eau, des déchets, et utilisation efficace des ressources.
Le suivi de l’impact des mesures de redressement sur la situation environnementale, au moyen d'indicateurs quantifiables, comparables et à jour, est indispensable pour garantir une mise en œuvre ciblée et efficace de la relance verte.
Pour y contribuer, l’OCDE a recensé dans ses bases de données et publications 13 indicateurs clés de l’environnement : intensité des émissions de carbone ; énergies renouvelables dans le bouquet énergétique ; prix effectifs du carbone ; soutien aux énergies fossiles ; modifications de la couverture des sols ; zones protégées ; instruments économiques en faveur de la biodiversité ; exposition à la pollution de l’air ; productivité matérielle ; stress hydrique ; recherche et développement ; recettes des taxes liées à l'environnement ; aide publique au développement liée à l’environnement
Pour assurer la transition vers une économie bas carbone, il est essentiel, entre autres, de mobiliser des investissements dans les infrastructures. D’ici 2030, il faut investir à peu près 6 300 milliards USD par an dans les infrastructures énergétiques, de transport, hydrauliques et de télécommunications pour soutenir la croissance et améliorer le bien‑être.
Ces dernières années, des milliers de milliards de dollars ont été consacrés à des investissements évalués sur la base de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Ces critères aident à sensibiliser les entreprises et les investisseurs et à renforcer leurs engagements, mais il est urgent de continuer à creuser ce sillon pour faire en sorte que les notations d’ESG soient adaptées aux objectifs. D’un marché à l’autre, il y a une large variété, et parfois des divergences, dans les méthodologies, les indicateurs de performance et les structures de produits qui s’y rapportent. Il reste beaucoup à faire pour rendre les investissements ESG plus équitables, plus transparents et plus efficaces.
La pandémie de COVID-19 met en évidence le besoin urgent de prendre en compte la résilience dans la finance, non seulement dans le système financier lui-même, mais aussi grâce au rôle des capitaux et des investisseurs pour rendre les systèmes économiques et sociaux plus dynamiques et capables de résister aux chocs externes. Il s'agit notamment des risques liés au changement climatique, qui, au-delà de la pandémie, sont peut-être les défis les plus urgents pour la stabilité et la résilience financières.
De la pollution de l’air et de l’eau au climat en passant par l’agriculture et l’économie circulaire, cette collection porte sur toutes les dimensions de l’environnement, de la santé environnementale et de la durabilité. Elle rassemble des analyses et des données de l’OCDE embrassant une multitude de secteurs et d’enjeux, dont beaucoup donnent lieu à des remises en question dans le contexte de la crise du COVID‑19.