En 2020, la pandémie de COVID-19 a contraint les écoles à fermer leurs portes dans presque tous les pays, bien que la situation se soit progressivement améliorée en 2021. Les données de l’OCDE indiquent que les systèmes d'éducation moins performants ont eu tendance à fermer leurs établissements pendant plus longtemps. Les enfants issus de milieux défavorisés sont plus susceptibles d'avoir perdu des heures d’enseignement et d'avoir manqué de ressources pour continuer à suivre efficacement un enseignement à distance.
La pandémie est également venue nous rappeler brutalement que nous ne disposons pas tous des mêmes ressources et des mêmes chances et que cette inégalité a des conséquences qui persistent tout au long de nos vies. C’est là que l'éducation peut faire la différence, en instaurant des règles du jeu plus équitables pour tous, quel que soit notre âge, qui nous permettent d'acquérir les compétences qui donnent accès à de meilleurs emplois et à des vies plus satisfaisantes.
Toutefois, des inégalités persistent dans l'éducation. Le genre, le statut socio-économique, le contexte familial ou géographique façonnent encore notre accès à l'apprentissage, notre réussite à l’école et les choix que nous ferons en matière d’enseignement, ou encore les emplois que nous chercherons. L'équité dans l’éducation ne profite pas uniquement à certains individus mais à nous tous, en nous permettant de construire des économies fortes et des sociétés résilientes. Sans cela, nous ne pouvons pas espérer assister à une reprise solide et durable.
Les jeunes femmes ont toutes les chances de réussir : elles sont plus susceptibles que leurs pairs garçons d’être diplômées de l’enseignement secondaire, plus susceptibles de faire des études supérieures et d’en sortir diplômées. Toutefois, elles sont moins susceptibles que les jeunes hommes d’obtenir un diplôme ou une qualification professionnelle dans le domaine des STIM ou d’être employées. Les garçons rencontrent plus de difficultés à l’école, ils ont de moins bons résultats en lecture que les filles, en particulier s’ils sont issus de milieux défavorisés, et ils ont également des résultats un peu moins bons que les filles en sciences. Ils sont plus susceptibles d'abandonner leurs études secondaires ou supérieures. Toutefois, les jeunes hommes ont plus de chances que les jeunes femmes d’être embauchés et d'avoir les compétences numériques requises dans le monde d'aujourd’hui. L’équité dans l’enseignement, c’est à la fois élargir l'accès pour les filles à certaines filières et leur donner plus de chances tout en s'assurant que les garçons restent concentrés sur leurs apprentissages et ne décrochent pas des études.
Près de 60 % des pays de l’OCDE et des pays partenaires ayant participé à l'étude ont déjà revu à la hausse leur budget consacré à l’éducation suite à la pandémie. Mais l’utilisation de ces fonds supplémentaires varie largement d’un pays à l'autre. Ils financent par exemple des salaires d’enseignants supplémentaires pour créer des classes aux effectifs réduits et proposer davantage de cours de remise à niveau ; la fourniture d’outils numériques aux élèves pour suivre l’apprentissage en ligne ; des bourses ou des exonérations d'échéances de prêts supplémentaires pour les élèves de l’enseignement supérieur.
Ceci est encourageant mais insuffisant. Les investissements doivent être poursuivis et non considérés comme des mesures de crise exceptionnelles. Faire de l’équité dans l’enseignement une réalité nécessite d'adopter une stratégie et de prévoir des investissements à long terme.
Nous sommes nombreux à ne suivre aucun enseignement après avoir quitté l’école ou l’enseignement supérieur. Et parmi ceux qui le font, le niveau d’instruction et les compétences qu’ils possèdent déjà constituent des éléments déterminants. Cela soulève des questions importantes quant à l’équité dans l’éducation et le niveau de préparation des travailleurs.
Les données de l’OCDE indiquent qu’environ 4 adultes sur 10 titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur suivent une formation ou un stage en milieu professionnel alors qu’environ 8 personnes sur 10 dont le niveau d’instruction est faible ne le font pas. Les travailleurs peu qualifiés sont aussi moins susceptibles de participer à ces formations alors qu’ils ont plus de chances de travailler dans des secteurs qui évoluent avec l'automatisation et le développement du numérique, c’est-à-dire d'avoir des emplois où ils devront acquérir de nouvelles compétences à court et à long terme.
La pandémie de COVID-19 a également eu des conséquences dans ce domaine puisque les confinements ont diminué d’environ 20 % le nombre d’heures passées en formation sur le lieu de travail. À mesure que la reprise progresse, il est crucial d’encourager les enfants et les jeunes adultes à concevoir l’apprentissage comme un développement tout au long de la vie et de faire correspondre l’apprentissage des adultes aux besoins de compétences dans les nouveaux secteurs et les professions émergentes.
Regards sur l'éducation est la source d'informations faisant autorité sur l'état de l'éducation dans le monde. L'édition 2021 comprend une synthèse sur l'équité. Elle examine comment l'évolution de l’enseignement et les résultats qui en découlent en matière d'apprentissage et sur le marché du travail sont influencés par des dimensions telles que le genre, le statut socio-économique, le pays de naissance et la situation géographique.