14/12/2020 - par Pedro Sánchez, Président du gouvernement de l’Espagne et Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE
Nous célébrons ce 14 décembre, le 60e anniversaire de la signature de la convention relative à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). L’OCDE a succédé à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), créée en 1948 pour administrer l’aide américaine et canadienne au titre du plan Marshall de rétablissement européen après la seconde guerre mondiale. La solidarité, l’ambition et la coopération internationale ont été au cœur de l’élaboration du plan Marshall et de la création de l’OCDE. Aujourd’hui, une fois encore, et peut-être plus qu’à tout autre moment dans les soixante dernières années, le monde a besoin de s’inspirer de ces valeurs alors qu’il est confronté à la crise sanitaire, économique et sociale la plus grave depuis 1945.
La vocation de l’OCDE a toujours été d’améliorer le bien-être de ses membres et de ses partenaires partout dans le monde en prodiguant des conseils aux gouvernements afin de les aider à mettre en œuvre des politiques de nature à soutenir une croissance résiliente, inclusive et durable. L’OCDE a contribué à faire progresser les réformes structurelles ainsi que des solutions multilatérales face aux grands défis mondiaux grâce aux analyses et recommandations fondées sur des données factuelles qu’elle formule à l’intention des pouvoirs publics, à ses normes et à ses réseaux mondiaux pour l’action publique, en collaboration de plus en plus étroite avec d’autres instances multilatérales, comme les Nations Unies, le groupe des Sept (G7) et le groupe des Vingt (G20). Le principe du pollueur-payeur élaboré par l’organisation dans les années 1970, le suivi des acquis des élèves dans le cadre du programme PISA [Programme international pour le suivi des acquis des élèves] ou encore les efforts déployés en vue de promouvoir la transparence fiscale et de mettre à profit le potentiel d’une intelligence artificielle centrée sur l’humain sont autant d’exemples de l’influence qui est celle de l’OCDE.
La pandémie de COVID-19 n’a épargné aucun pays ni aucune région. Tandis que nous continuons à combattre le virus et à jeter les bases de la reprise, les efforts que nous déployons à l’échelon national doivent aller de pair avec une réponse tout aussi ambitieuse et résolue qui passe par la coopération internationale. La crise doit être une occasion, un moment charnière, qui ouvre la voie à un multilatéralisme renforcé et plus efficace. Il nous faut travailler ensemble à l’élaboration de solutions efficaces à l’échelle mondiale face aux défis du monde d’aujourd’hui : la reprise post-COVID-19, le changement climatique, la perte de biodiversité, la montée des inégalités, la concentration de la richesse, ou encore l’avenir du travail.
Tel a été le principal message de la réunion ministérielle de l’OCDE présidée par l’Espagne cette année. Pour la première fois depuis quatre ans, les membres de l’OCDE ont su mettre leurs différences de côté et s’entendre sur une déclaration reflétant leur vision collective d’une reprise forte, résiliente, inclusive et verte après la crise du COVID-19. C’était un message fort : au moment où le besoin s’en faisait le plus sentir, l’OCDE et ses membres ont répondu au défi en parlant d’une seule voix.
Le temps est désormais venu de donner corps à cette vision et de passer des paroles aux actes. Nos efforts collectifs devraient porter sur trois domaines essentiels.
Cette nouvelle collection couvre un large éventail de politiques publiques, de la santé à l'éducation en passant par la fiscalité. Elle fournit des orientations sur les mesures à court terme nécessaires dans les secteurs concernés, tout en mettant l'accent sur les pans vulnérables de la société et de l'économie. Au-delà des réponses immédiates, ces contenus visent aussi à fournir une analyse des conséquences et des impacts à plus long terme, afin de préparer la reprise grâce à des réponses coordonnées entre les pays.
Disposer d'un espace suffisant chez soi est essentiel pour préserver son intimité et sa santé, l’espace du foyer doit normalement permettre d’étudier, de passer du temps en famille, de se divertir… Mais dans certains pays de l'OCDE, plus d'un ménage sur trois vit dans des logements surpeuplés. Dans d'autres pays, ce taux est inférieur à 1 sur 100. Ce sont aux ménages à faibles revenus que ces espaces de vie adéquats font le plus souvent défaut - plus qu’aux ménages à revenus moyens et élevés.
Vivre dans un logement surpeuplé n’est pas sans conséquence sur le bien-être et la santé. Des données préliminaires en France et au Royaume-Uni suggèrent que le surpeuplement des logements et les environnements à forte densité de population sont associés à des taux d'infection plus élevés au COVID-19.
Pour en savoir plus : https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=1060_1060075-0ejk3l4uil&title=ENG_OECD-affordable-housing-policies-brief
Voir aussi notre base de données : OECD Affordable Housing Database
Source : Suroccupation des logements (indicateur) : https://data.oecd.org/fr/inequality/suroccupation-de-logements.htm